« Le concept lumière naît d’un procédé équivalent au concept architectural » Sylvie Sieg

Comment as-tu commencé dans la lumière ?

Sylvie Sieg : en quatrième année à l’école d’architecture de Nantes, je travaillais avec Bernard Barto. Le thème était les expressions libres d’images et de lumière.  Des recherches plastiques et conceptuelles.

Je photographiais des fenêtres allumées, à la nuit tombée. Ce qui m’intéressait, c’était les limites :

• entre intérieurs et extérieurs,
• entre dedans et dehors,
• qui se modifiaient selon les heures,
• jusqu’à communiquer en soirée.

Les façades devenaient le décor animé des rues, les profondeurs et les couleurs qui leurs manquaient parfois, le jour.

Quelle fut le sujet de ton diplôme d’Architecte ?

Sylvie Sieg : la mise en lumière de la ville de Richelieu. Cette cité regroupait toutes les caractéristiques d’une ville :

• entrées,
• places,
• grande rue,
• église et halle,

tout en étant :

• claire,
• concise,
• géométrique
• et riche d’un passé inspirant.

Le concept lumière est né de son histoire, son architecture, son fonctionnement quotidien et son évolution future.

Qu’est-ce que la conception lumière aujourd’hui pour toi ?

Sylvie Sieg : la conception lumière est l’art de concevoir et de réaliser des éclairages :

• qui répondent à des besoins et des règles,
• tout en étant intrinsèquement beaux
• ou en valorisant des sujets.

Le concept lumière naît d’un procédé équivalent au concept architectural, paysager, ou de design. Il a pour particularité le temps, donc l’évolution. Il faut qu’il intègre la nuit et ses différentes temporalités :

• l’hiver et l’été,
• la ville et la campagne,
• les fêtes et les jours ordinaires…

Pour moi, la lumière ne doit pas être une ultime valeur ajoutée, mais une composante à part entière de l’espace public, de l’architecture ou de l’urbanisme.

Quels sont tes plus beaux projets d’éclairage ?

Sylvie Sieg :

• le plus libre et conceptuel est certainement mon projet de diplôme, car il était hors des contraintes économiques et de réseaux de la ville,
• le plus enrichissant sur le plan humain est la mise en lumière du site d’Alleuze dans le Cantal. Il a été conçu avec tous les acteurs locaux et trois autres maîtres d’œuvre, puis réalisé au fur et à mesure avec l’énergie d’une région rurale,
• le plus grand dans son amplitude et sa puissance est la mise en lumière du château des Ducs de Bretagne à Nantes,
• le plus rapide et ludique est celui de la mise en lumière éphémère d’une grue pour les fêtes de fin d’année 2011, en plein centre-ville de Clermont-Ferrand.

Que penses-tu de la création d’un Master concepteur lumière ?

Sylvie Sieg : enseigner la conception lumière dans une école d’architecture me semble logique, comme cela l’aurait été si le projet avait vu le jour à l’école nationale du paysage par exemple.

Aujourd’hui, pour devenir concepteur lumière, il faut aller chercher l’enseignement technique en dehors des écoles formant à la conception. Et inversement les enseignements techniques ne dispensent pas les matières pour acquérir l’art de concevoir.

Qu’est-ce que l’ensa Nantes a de plus ?

Sylvie Sieg : Nantes peut offrir des enseignants et des points de vue enrichissants venant de mondes très divers comme le spectacle vivant, la scénographie, les beaux-arts, le paysage, les sciences spécialisées notamment dans l’optique.

Conférence à Nantes

• De l’architecture à la conception lumière, l’expression du temps de la nuit par l’éclairage
• Jeudi 15 mars à 19h – Sylvie Sieg
• Auditorium ensa Nantes
• Retrouvez l’évènement sur Facebook

Cycle de conférence conception lumière

• 6 conférences Concepteurs lumière en France
• Cycle Concepteurs lumière à l’ensa Nantes, synthèse des conférences
• Dernières nouvelles de la nuit, émission Métropolitains du 11 décembre 2011, France Culture

Approfondir le sujet

• Site de la conceptrice lumière
• ACE – Sylvie SIEG
• Un rideau de lumière s’ouvre sur le château des Ducs, Nantes, ma.ville.com, Ouest-France