Interview

Marc Dumas, une sculpture de lumière à échelle humaine

La sculpture de lumière de Marc Dumas. Pourquoi avoir transposé cette installation optique à échelle humaine ?

Marc Dumas : en travaillant sur des maquettes, j’ai constaté que le jeu optique fonctionnait à partir d’une certaine distance. Je me suis alors demandé comment l’œil réagirait pour une installation à grande échelle.

J’ai trouvé un studio de cinéma. Ramora, une amie décoratrice, a créé des supports de 3,20 x 2,00 mètres pour accéder à une échelle humaine et architecturale !

Marc Dumas : non seulement cela marchait très bien mais je pouvais aussi aller entre les supports, rentrer dans l’œuvre et me mettre à peindre par-dessus les formes de lumière. J’ai filmé le tout avec une caméra et un travelling.

Marc Dumas en pause dans Sculpture de lumière, Paris - Photo : François Paturel
Marc Dumas en pause dans Sculpture de lumière, Paris – Photo : François Paturel

Quelle sont les différences perçues entre les deux échelles par rapport à la source de lumière ?

Marc Dumas : dans le principe, il n’y en a pas : le dispositif reste homothétique et on retrouve la même qualité de sensation. On reste dans cette ambiguïté totale d’une perception à la frontière entre la lumière pure – sous sa forme additive – et des valeurs de gris inhérents à la matière des supports ?

Techniquement, les sources doivent être très ponctuelles pour donner une ombre précise. A grande échelle apparaissent des effets de diffractions plus perceptibles qui créent des franges très belles, à la rencontre des formes de lumière.

Après, ce sont d’autres facteurs qui jouent comme l’influence de l’espace autour, l’appréciation d’une œuvre tributaire d’un axe de vision.

Mais ces dispositifs scénographiques sont pour l’œil de véritables « attracteurs ». La lumière active le cerveau, en tant que forme, d’une manière toute particulière.

Pourquoi as-tu tourné à ce moment une vidéo ?

Marc Dumas : le tournage de cette installation a permis de rentrer dans l’œuvre avec la précision de la caméra et l’objectivité forte de la pellicule. Face à un trompe l’œil, si une ambiguïté persiste pour l’œil, la caméra va toujours dans le sens de l’illusion ; c’est la base des trucages à la Méliès.

Marc Dumas : je me suis aussi amusé à mettre un projecteur sur le traveling. On obtient une sensation de glissement de formes de lumière très géométrique, un peu à la façon d’une image de synthèse. Le dispositif est tout à fait intéressant à modéliser en 3D. Il donne une autre représentation formelle de l’expérience visuelle.

Propos recueillis par Vincent Laganier à Montreuil, le 17 octobre 2014.

Retranscription et relecture : janvier-février 2015.

Suite de l’interview

Conférence de Marc Dumas

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  • Marc Dumas
  • Paris, France

Équipe du projet

Concepteur lumière Marc Dumas

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Rédacteur en chef et éditeur du portail Light ZOOM Lumière depuis 2012. Architecte diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. Éclairagiste par passion depuis 1997 en Europe. Auteur de sept ouvrages de référence sur la lumière, l'éclairage, la ville et le bâtiment. Enseignant en éclairage à l’ENSA Nantes et à l’ENSATT Lyon.
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