Meeting BIM 2016, retour sur deux jours de conférences

Accueillis par le Moniteur et les Cahiers Techniques du Bâtiment dans le splendide décor de l’hôtel Cambon, Paris 1er, nous avons pu assister à deux jours des conférences calibrées du Meeting BIM 2016 sur un programme aux petits oignons. Retour sur l’expérience.

1 – Un meeting pour les professionnels, par les professionnels

Un rapide coup d’œil à la liste des intervenants nous fait rapidement comprendre que le déplacement valait le détour. Les plus grandes figures du BIM européen, qu’elles œuvrent dans les pôles recherche ou exploitation, sont présentes et affûtent discours et microphones pour nous faire part des dernières innovations et des ambitions à moyen et long terme du BIM européen.

2 – Le BIM européen, un modèle de production architecturale vecteur de compétitivité

« Only widely adopted, will BIM deliver sector economic value ».

Adam Matthew – Head of International Affairs | UK BIM Task Group

Le pitch introductif de Adam Matthew donne le ton et les ambitions du BIM à l’échelle de l’Union européenne ; si le processus est massivement adopté, il deviendra économiquement viable et rentable.

Le ton est donné dès les premières interventions ; il s’agit de démontrer que le BIM européen est un idéal accessible, à condition que le vaste panel d’acteurs de la construction s’exhorte à quitter sa formation en silos pour devenir une unité réactive et innovante, à l’image d’une équipe pluridisciplinaire compétente et complémentaire en mesure de répondre aux exigences sans cesse croissantes des marchés actuels.

Mais au-delà du fabuleux idéal d’une dream team capable de se hisser en haut du tableau des scores, quels sont les moyens d’accès des promoteurs, concepteurs, bureaux d’études, entreprises et architectes à cette ère digitale en passe de devenir obligatoire ?

III – Meeting BIM, approches et outils de valorisation de la méthode

Innover, récolter et échanger, tels sont les trois maîtres mots qui semblent vouloir émerger du meeting.

Innover dans l’approche de la production architecturale, dans l’espoir de démanteler des codes scellés depuis des générations et aujourd’hui obsolètes. Se saisir des innovations software et hardware désormais accessibles à tous pour créer de nouveaux environnements de travail, depuis les études jusqu’aux chantiers, et décupler les capacités de coordination, dans l’objectif de fiabiliser des phases d’études et de construction toujours sensibles.

Récolter les informations, les actes isolés, les réalisations phares achevées grâce au BIM, pour établir un répertoire de références et de méthodes de cette nouvelle manière de produire de l’architecture qui, à l’heure actuelle, est redécouverte à chaque instant. C’est ce que le meeting BIM réalise avec brio lorsqu’il décerne les BIM d’Or et BIM d’Argent, des récompenses attribuées aux projets ayant usé de la solution digitale pour s’accomplir.

Échanger sur les techniques, les savoir-faire, les ambitions et les résultats. Échanger dans le cas du BIM, c’est laisser au vestiaire égos et visions mercantiles personnelles pour s’ouvrir aux autres acteurs d’un même projet, donner l’accès à davantage de connaissances et de compétences pour bâtir un modèle économique plus viable, plus puissant et où, in fine, chacun y gagne davantage.

IV – La viabilité du modèle envisagé

À l’instar du nombre d’innovations techniques et technologiques, le BIM a d’abord suivi durant des années un chemin cahoteux avant d’arriver sur le devant de la scène. Dorénavant perçu comme la solution aux maux de la construction mondiale actuelle, il est important de tempérer le propos, et d’assumer l’incontournable vérité que le BIM est la simple résultante d’une progression normale des techniques qui, une fois comme tant d’autres, rencontre des besoins complémentaires.

Source de nouveaux postes (BIM Manager, maquettiste numérique) depuis de courtes années, le BIM vit actuellement un sursaut né de la communication de ses performances et de l’intérêt économique qu’elles recèlent. Si aujourd’hui une poignée d’entrepreneurs à l’odorat aiguisé surfent sur une courbe de croissance vertigineuse, un regard vers les formations supérieures actuelles montre que, dans un très court laps de temps, le BIM sera d’usage chez tous les jeunes diplômés.

Cette nouvelle génération a d’ailleurs brillé par son absence au meeting BIM. C’est dommage, car c’est d’elle qu’émergent les profils capables de coder, solutionner et interfacer le Building Information Modelling et le rendre bankable pour les exploitants.

D’un modèle qui se veut ouvert et accessible à tous semble naître le redondant paradoxe de la filiation d’une méthode et des retombées finales, et si l’annihilation des silos durant l’exploitation semble accessible, l’univers de l’innovation ne semble quant à lui pas décidé à araser ses murailles.

En savoir plus

• Programme du Meeting BIM 2016
• Liste des intervenants du Meeting BIM 2016