3 jours sur les technologies de l’éclairage à Toulouse
Light Sources est une conférence internationale sur la science et les technologies de l’éclairage. Du 1er au 3 juin 2022, la 17ème session avait lieu à Toulouse couplée avec la conférence EEDAL sur l’efficacité énergétique des équipements domestiques. Elle était organisée par Georges Zissis et son équipe du laboratoire Laplace. En guest star, le spationaute et conseiller municipal de Toulouse, Philippe Perrin, a introduit la conférence en faisant part de ses expériences lumineuses depuis l’espace.
Light Sources, 18 ans plus tôt
La dernière fois que la France accueillait la conférence Light Sources, c’était déjà dans la ville rose, en 2004. La comparaison entre les deux événements à 18 ans d’écart est intéressante. Tout d’abord, inimaginable en 2004, la conférence, plusieurs fois décalée en raison de la pandémie, était en mode hybride. Une solution plutôt inconfortable avec les inévitables soucis techniques et un faible nombre de participants « en présentiel ». C’est néanmoins une tendance inévitable afin de limiter l’impact écologique de ces manifestations. La comparaison permet également de faire le constat de la transformation radicale de l’éclairagisme en ce début de IIIe millénaire.
En 2004, plus de la moitié des participants étaient des industriels, en grande partie des fabricants traditionnels de sources de lumière : Philips, Osram, GE. Les sujets étaient quasi exclusivement technologiques et surtout sur les lampes à décharge. Parmi les thématiques mises en avant à l’époque, la recherche de décharges électriques sans électrodes pour une plus longue durée de vie, ou sans mercure en raison de sa dangerosité. Les LED, présentées comme des sources de lumière prometteuses, faisaient timidement leur apparition. Il était difficile d’anticiper la révolution technologique qu’elles allaient entrainer en seulement quelques années.
Tendances et enjeux en éclairage en 2022
En 2022, les industriels traditionnels ont déserté la recherche dans le domaine de l’éclairage. La plupart des intervenants sont très majoritairement universitaires et les technologies autres que les LED sont à présent marginales. Coup de grâce, il est question de la fin des tubes fluorescents et de leur substitution par des tubes LED. Les aspects technologiques sont toujours présents et tournés sur le management thermique des LED ou sur le développement de luminophores efficaces. Mais les présentations ont été bien davantage organisées en grands domaines applicatifs :
- le développement de sources UV pour la décontamination (en particulier pour limiter la propagation du virus SARS-COV-2) ;
- le contrôle de la distribution spectrale de la lumière en horticulture ;
- Les stratégies d’éclairage des routes et des tunnels.
La conférence dessine aussi les enjeux du futur de l’éclairage avec quelques mots-clés qui semblent sonner un peu mieux en anglais.
- Smart lighting : éclairage intelligent.
- Visible Light Communication : communication par lumière visible.
- Human centric lighting : éclairage centré sur l’humain.
- Light quality and glare reduction : qualité de la lumière et réduction de l’éblouissement.
Technologies éclairage, confort et sobriété
Durant 3 jours, les présentations témoignent d’une recherche toujours active dans le domaine de l’éclairage. Les participants proviennent de 36 pays avec logiquement une forte représentation d’équipes françaises, mais aussi américaines, allemandes ou belges. Cette recherche s’est décalée des questions strictement technologiques vers des considérations plus fondamentales de confort et de sobriété énergétique. Des problématiques essentielles pour le futur proche de notre planète. Et ce n’est pas Philippe Perrin qui dira le contraire.