Architecture et Design, pour une formation en conception lumière
La France n’a pas de formation Master en Architecture, Design et Lumière. Surprenant ? Pas tellement. Depuis plus de quatorze ans, l’Association des Concepteurs lumière et Éclairagistes – ACE – essaye d’y parvenir. Certains membres actifs sont enseignants dans des écoles d’architecture, d’ingénierie et de paysage, en vacation ou comme maître assistant. Mais, c’est l’exception qui confirme la règle. Comment se fait-il que nos voisins européens – Allemagne, Autriche, Espagne, Finlande, Italie, Royaume-Uni, Suède – accueillent des Masters professionnels autour de la lumière et pas la France ?
First for France, l’article du magazine Mondo*Arc
Rappel des actions à l’ensa Nantes
- Année 2009 : l’ensa Nantes – école nationale supérieure d’architecture – travaille avec l’ACE à un programme. Objectif : mettre en place la première formation à la conception lumière architecturale en France.
- Décembre 2009 : le CERMA organise un colloque international à l’ensa Nantes : l’architecture lumineuse 1907-1977. Les chercheurs, Eric Monin et Nathalie Simonnot, assurent l’organisation de l’événement qui attire plus d’une soixantaine de professionnels du monde entier.
- Mi-2011 : après deux ans de dur labeur de Claudia Enrech, la directrice des études de l’époque, qui a défini avec un groupe de travail le contenu d’un Master « Concepteur lumière », l’architecte Laurent Lescop, enseignant et chercheur, reprend le flambeau.
- Janvier 2012 : publication des Actes du colloque international cofinancé par les écoles d’architecture de Nantes et de Lille, l’architecture lumineuse au XXe siècle, aux éditions Snoeck.
- Printemps 2012 : l’ensa Nantes et le GERSA organisent un cycle de conférences « Concepteurs lumière », en partenariat avec Light Zoom Lumière. Du 1er mars au 10 mai, six spécialistes de l’éclairage ont donné des conférences d’une heure :
- D’abord, de grands concepteurs lumière, reconnus et respectés, ont été invités : Michael F. Rohde et Roger Narboni.
- Ensuite, des architectes diplômés depuis quinze ans et professionnels de la lumière aujourd’hui : Sylvie Sieg et Vincent Laganier.
- Enfin, des experts en éclairage venus d’autres champs, les musées et les lieux scéniques : Jean-Jacques Ezrati et Régis Vasseur.
- Au total, 440 participants ont assisté à ces exposés. 90% étaient des étudiants. Quoi demander d’autre pour ouvrir, enfin, un Master bilingue « Architectural Lighting Design » à Nantes ?
Pourquoi un Master conception lumière à Nantes ?
L’approche de la lumière urbaine à Nantes ne ressemble pas aux grandes villes comme Paris et Lyon. Après un schéma directeur d’aménagement lumière conçu par Concepto en 1993, la ville de Nantes a commencé une rénovation importante de son éclairage public.
Pour éviter la duplication de la même atmosphère dans le centre-ville, chaque espace public de la Ville de Nantes est traité avec soin. Selon sa forme urbaine et son histoire, le Cours des 50 Otages – ancien bras de la Sèvre – le quartier du Bouffay – médiéval – et le quartier Royale-Graslin – XXVIIIe – ont leurs propres ambiances.
Plusieurs concepteurs lumière ont créé ces mises en lumière : Pierre Bideau, Yann Desforges, Alain Guilhot, Roger Narboni, Pierre Nègre, Sylvie Sieg et François Magos.
Avec le festival Estuaire et Le voyage à Nantes, de grands artistes et architectes ont choisi, encore une fois, d’intervenir avec la lumière : Daniel Buren, Patrick Bouchain, François Morellet et Ange Leccia.
Partagez votre point de vue sur une future formation de niveau Master en conception lumière à Nantes ?
Approfondir le sujet
- Conception lumière à Nantes, une rétrospective des 25 ans
- 6 conférences Concepteurs lumière en France à Nantes
- First for France, Mondo*Arc #68, août-septembre 2012
- L’architecture lumineuse au XXe siècle, les actes du colloque international
- PLDA Education pages Wiki, tour du monde des formations en éclairage
- Ambiances en traduction, quel rôle pour la lumière ?
Lieu
- ENSA Nantes
- Nantes, France
Et oui! Belle première et belle réussite. La couverture médiatique n’a pourtant pas été suffisante pour attirer un public assez diversifié (malgré une belle présence sur Facebook et Twitter).
Et c’est là qu’il va falloir être prudent avec l’ouverture de ce fameux Master2 dont on entend parler : ne pas cantonner la conception lumière à ce qu’elle de plus élitiste, corporatiste et suffisante à la manière de l’architecture à la française. Le quidam doit pouvoir accéder à ce que la la conception lumière – ou plus généralement toute réflexion sur ses projets – peut lui apporter.
J’espère vivement que cette formation s’ouvrira au plus grand nombre : architectes, ingénieurs, scénographes, urbanistes, techniciens ou tout simplement passionnés. Pas seulement une poursuite d’étude après l’ENSA Nantes, l’ENSI Poitiers ou encore la L3 de Lyon.
Allons, soyons fous, espérons même qu’elle apprendra à rendre service aux communes ruinées en leur apportant des projets à leur échelle et pas seulement des aménagements aussi chers que magnifique que seules certaines villes peuvent s’offrir.
A part ça, encore un article intéressant ; merci!
Merci Quentin. Comment pourrions-nous y parvenir ? Avez-vous d’autres idées à partager sur la formation en éclairage en France ?