Le BIM en 2017 : passé, présent, futur
Que sera le BIM en France ? Véritablement assumé depuis les années 2010 mais pourtant présent dès la fin du XXè siècle, l’usage du BIM risque de se voir imposé sur certains projets publics dans les années à venir, invitant fermement les acteurs de la construction à s’y perfectionner.
Le BIM, pour Building Information Modeling, sort de l’ombre pour la première fois au milieu des années 1990. L’ambition qu’il porte ? Développer, démocratiser et simplifier les échanges d’informations entre les différents acteurs du bâtiment via la digitalisation des données, qu’elles proviennent des architectes, maîtres d’ouvrage, bureaux d’études ou entrepreneurs.
Démarche
Perçue comme l’innovation numérique majeure de la construction du début du XXI siècle, la démarche du BIM est claire et limpide : structurer et faciliter les échanges d’informations d’un projet de construction, et ce à chacune de ses étapes-clés.
A titre indicatif, les statistiques indiquent que lors des différentes phases de conception / élaboration / construction d’un bâtiment, les informations sont approximativement rentrées sept fois, soit six fois de trop.
L’évidence tend à rendre compréhensible la multiplication d’une même information ; les échanges de données entre les divers intervenants d’un projet de construction ne sont que rarement optimales, et il arrive que la mission relève davantage d’une chasse à l’information (voire à la responsabilité) que d’un véritable et structuré échange de données.
Ce même échange de données par plans, coupes, croquis, cahiers de détails et cahier des clauses techniques particulières (pour n’en citer qu’un échantillon) est la source d’incompréhensions et de malfaçons régulières, la quantité et la clarté des informations transmises n’étant pas toujours au rendez-vous.
Là où l’échange d’informations en deux dimensions entraîne donc son lot d’erreurs, le BIM semble y apporter le baume salvateur : l’échange sous la forme d’une maquette numérique en trois dimensions blindée d’informations de toutes sortes, idéalement stockée sur un cloud accessible par l’ensemble des acteurs du projet, et sur laquelle chacun apporte les données relatives à son savoir-faire.
Développement
La méthode du BIM est la partie software désormais rendue accessible grâce aux progrès remarquables du hardware, ou la puissance physique sans cesse accrue des ordinateurs.
Avec l’accès à ces outils informatiques s’ouvre l’ère du digital en entreprise où, pour rester compétitifs, les différents acteurs du domaine de la construction vont devoir franchir le cap de l’ère numérique, à l’instar de nombreux autres univers industriels et tertiaires.
Avec la digitalisation du processus de construction s’ouvre évidemment la niche softwares, ou les développeurs du monde entier rivalisent dès à présent d’imagination et d’innovations pour proposer les meilleurs services aux entreprises. La donne n’est ni au ludique ni à l’esthétique, mais bien à l’efficacité. Ainsi, nombre de logiciels mettent désormais à disposition une panoplie complète d’outils numériques de gestion de projet, permettant par exemple de quantifier, chiffrer et pronostiquer le coût de construction, d’usages et, petit nouveau, de démantèlement d’un bâtiment. Brillant !
BIM d’Or 2016
Niveaux de maturité du BIM
A ce jour, le BIM évolue selon 3 échelons.
BIM niveau 1
Aussi appelé BIM en isolation, le niveau 1 est un mélange de documentation 2D et de maquette numérique en 3D.
Les échanges entre les acteurs se font par le biais de dossiers de plans standards, où chacun met à jour ses données individuellement.
BIM niveau 2
Le niveau 2 inclut la collaboration par la possibilité, relativement nouvelle, de pouvoir échanger et fusionner des modèles 3D d’un même projet, exemple :
Le BET structure modélise son travail en trois dimensions, puis partage sa maquette numérique avec le BET fluides, qui va y introduire sa propre prestation.
Au fur et à mesure des échanges et des fusions de maquettes numériques se construit un modèle 3D complet, composé par l’intégralité des acteurs et résolument utile au chiffrage, à la communication, à la réalisation et à l’exploitation du bâtiment.
Formatés autour d’un format libre appelé IFC (pour Industry Foundation Classes), les échanges de modèles numériques souffrent aujourd’hui d’un seuil limité dans la quantité d’informations embarquées lors des nombreux imports / exports. Ainsi, et du fait de l’utilisation de logiciels différents d’un acteur à l’autre, la perte d’informations reste inévitable.
BIM niveau 3
Nec plus ultra de la conception via maquette numérique, le niveau 3 est pour certains l’unique et véritable représentation du BIM. Il s’agit en effet d’un modèle numérique unique, stocké sur un cloud et accessible par tous à chaque instant du projet.
S’il facilite les échanges et réduit considérablement les pertes de données, il entraîne néanmoins de nouvelles problématiques d’usages, de responsabilité et de propriété intellectuelle.
Le niveau 3 est aujourd’hui perçu comme l’avènement à moyen terme du BIM. Le nombre non négligeable d’incertitudes quant aux usages, aux responsabilités et aux formes de contractualisations qu’entraînent le niveau 3, en bride aujourd’hui l’utilisation.
De toutes ces innovations techniques et logicielles naissent inévitablement les profils compétents pour les conduire. Ainsi, le statut de BIM Manager a très récemment fait son apparition et reste très recherché. Avis aux amateurs !