Éclairage intelligent, technologies et participation citoyenne
Vous avez dit éclairage intelligent, smart city et participation citoyenne ? Le parc d’éclairage public devient un chantier capital dans le déploiement des objets connectés. En rénovation et création permanente, ce dispositif d’éclairage rencontre depuis peu celui de la connectivité sans fil et des applications associées. Ainsi fleurissent de nombreux produits industriels imaginés pour accompagner les usages du quotidien :
- réseau WiFi,
- borne de recharge électrique,
- vidéo-protection,
- captations de données liées aux usages de l’espace public…
Discipline précurseure et exploratoire, la pratique artistique s’appuie elle aussi sur les systèmes de captation et représente les données récoltées grâce à des dispositifs lumineux variés. Elle va de l’œuvre d’art basée sur l’activation de poudre phosphorescente à la vidéo-projection de motifs abstraits en mouvement représentant une cartographie mouvante des datas en déplacement, comme pour Phosphor de Rober Henke.
Nouveaux usages accessibles de l’éclairage intelligent
Dans les prochaines semaines seront présentées différentes approches de l’éclairage intelligent. Chacune d’entre elles démontre une volonté de mettre la lumière artificielle au service des individus :
- de projets artistiques destinés à interroger la provenance et la représentation des données (Stratum, Phosphor, Fluence, Luciole),
- d’éclairage dynamique embarqué utilisé au bénéfice du confort et de la sécurité des usagers de la route (phare Matrix LED),
- de solutions technologiques connectées déployées au travers du réseau d’éclairage public (Citybox, Interact et Interactive Data Light) pour contribuer à l’exploration des futurs usages liés à ce réseau.
Car au travers des objets connectés liés à l’éclairage artificiel, c’est souvent l’apport de nouveaux usages qui est mis en avant.
Cette importance accordée aux nouveaux usages accessibles, notamment sur l’espace public, ouvre néanmoins plusieurs questions :
- quels sont les usages actuels de l’espace public ?
- quelles sont les attentes actuelles des usagers de l’espace public ?
- quels sont les nouveaux usages proposés par les industriels ?
- ces derniers répondent-ils aux attentes des usagers ?
- De manière plus méthodique, comment sont déterminés les usages actuels et les attendus en termes d’usages à venir ?
Participation citoyenne et travail collectif
Les solutions électroniques et informatiques font dorénavant partie intégrante de la pratique de l’éclairage artificiel. Qu’il s’agisse d’œuvres artistiques, d’équipements automobiles ou de solutions dédiées à l’éclairage public, les innovations technologiques sont légion et explorent toujours davantage les multiples destinations et usages accessibles.
Si la pratique artistique n’a de cesse d’interroger le médium lumière et réussit presque à chaque initiative à ravir les publics ébahis, la pratique de l’éclairage fonctionnel, qu’il s’agisse des équipements liés aux véhicules ou à l’espace public, semble avancer à un rythme soutenu dans le dédale d’innovations accessibles et imaginables, mais peu sont celles qui, aujourd’hui, sont déployées à grande échelle comme dans la Métropole Dijon.
À l’instar du projet de transition numérique mené par Dijon Métropole ou encore du Grand Débat sur la transition énergétique de Nantes Métropole instaurés depuis 2015, l’une des orientations actuelles semblerait se concentrer sur la mise en place d’un travail collectif mené avec les habitants sur des sujets précis. Cette démarche, si sa destination est véritablement d’être à l’écoute des individus (échelle d’Arnstein), pourrait engager un travail d’identification des besoins et attentes précis selon les différents usages et temporalités retrouvés au fil des territoires d’une même collectivité.
Pour réussir ce pari de la participation citoyenne, la concertation et la pédagogie à grande échelle s’avéreront indispensables et, avant de développer un florilège de technologies nourrissant l’espoir caduque d’apporter de nouveaux usages aux citoyens. Il s’agira dans un premier temps de poursuivre la mise en place d’outils d’enquête et de méthodologies de travail permettant de fabriquer la ville, diurne et nocturne, de manière concertée. Smart City peut-être, Smart Citizens, sûrement.