Genève dévoile la révision de son plan lumière

Le premier plan lumière de la ville de Genève (2009-2020) a établi une carte et une analyse globale de l’éclairage public [NDLR : réalisé par Feddersen & Klostermann et Atelier Roland Jéol]. À l’époque, les objectifs étaient principalement quantifiés en termes d’énergie et de qualité. Sa mise en œuvre a permis de réduire significativement la consommation électrique de l’éclairage public (au-delà des 35 % annoncés). La pollution lumineuse a été limitée et la qualité de l’éclairage a également été améliorée. Depuis une dizaine d’années, Genève atténue l’éclairage des rues équipées de nouveaux luminaires. Dans ces zones, entre 22h et 6h du matin, l’éclairage est réduit de 40%.

Ville de Genève vers « éclairer moins, consommer moins »

Cependant, les paradigmes ont changé en une décennie. Aujourd’hui, il ne suffit plus de « mieux éclairer, consommer moins. » La Ville veut « éclairer moins, consommer moins ». Tout en réduisant les factures énergétiques, le nouveau plan lumière vise également à prendre en compte l’impact de l’éclairage sur tous les êtres vivants. En effet, de plus en plus, les études montrent que l’utilisation excessive de la lumière artificielle nuit à la biodiversité.

L’enjeu majeur du nouveau schéma directeur lumière est donc de trouver un équilibre : les espaces publics doivent être suffisamment éclairés, afin que les activités humaines puissent se dérouler de manière agréable et sûre, et suffisamment sombres, pour préserver la biodiversité.

Pour limiter la pollution lumineuse, le nouveau plan lumière [NDLR : révisé par Radiance 35] propose différentes recommandations. L’idée est de réduire l’impact de l’éclairage artificiel tout en profitant des luminaires LED qui permettent une gestion très précise de l’éclairage public.

Une « trame noire » pour Genève

Le point central de la révision du plan lumière de la ville est la « trame noire. » Elle permet de localiser les zones sensibles du territoire où des recommandations particulières doivent être appliquées en matière d’éclairage artificiel. Une trame noire, c’est un ensemble écologique où le niveau d’obscurité pendant la nuit est suffisant pour permettre le développement de la biodiversité nocturne. Il est composé des deux réservoirs de biodiversité : les zones où les espèces sont les plus nombreuses et les plus variées, et les corridors écologiques qui permettent la circulation entre les réservoirs.

La carte de la trame noire de Genève est le résultat d’un travail approfondi mené avec différents experts de la biodiversité qui ont identifié les réservoirs noirs, où l’obscurité doit être préservée, et les zones de conflit, où la biodiversité est affectée par l’éclairage artificiel.

Recommandations de la révision du plan lumière

En plus de la trame noire, la révision du plan lumière a conduit à une analyse des activités humaines nocturnes et du territoire urbain. Le plan directeur de l’éclairage de Genève contient des recommandations prescrivant le type d’éclairage souhaité pour chaque emplacement. Ainsi, selon la situation et les usages prédominants, le niveau d’éclairage est défini comme une « zone noire », une « zone sombre » ou une « zone urbaine ».

D’autres prescriptions techniques découlent de ces recommandations. Qu’il s’agisse d’éclairages architecturaux et/ou d’éclairages publics fonctionnels, ils permettent de préciser le projet d’éclairage dans son ensemble.

• Source : article en anglais « Geneva unveils revision of lighting masterplan ».
• Extrait du magazine : City & Lighting, n°10, association LUCI.
• Traduction en français : Vincent Laganier.

Approfondir le sujet

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• Cities & Lighting n°10, éclairage des parcs urbains, sommaire du magazine LUCI
• Page du plan lumière de la ville de Genève

Photo en tête de l’article : Genève dévoile la révision de son plan lumière – Bois de la Bâtie, cheminement piéton, éclairage LED depuis le garde corps © Didier Jordan – Ville de Genève