Intelligence artificielle et données dans l’espace public
Comment travaillent les créateurs avec l’Intelligence artificielle (IA) aujourd’hui ? Comment utilisent-ils les données plus connues sous le nom de Big data ? Quels rôles peuvent-elles jouer dans le futur pour les citoyens ? Quelles sont les limites de leurs domaines d’interventions ?
La ville de Montréal est précurseur dans le domaine de l’IA. Dans la continuité des colloques, Faire la place en 2015, Ludifier la ville en 2017, le Partenariat du Quartier des spectacles a initié le colloque I.A.rt qui a eu lieu le 22 février 2018. C’était à l’Université du Québec à Montréal, l’UQAM au Canada, pour débuter le festival Montréal en Lumière et Illuminart. Son thème : l’intelligence artificielle et les données aux services de la création dans l’espace public. Une journée passionnante et riche avec plus d’une trentaine d’interventions sous forme de conférences et des tables rondes.
Définition de l’intelligence artificielle
« La construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique ».
Marvin Lee Minsky, scientifique américain pionnier de l’intelligence artificielle IA
Utilisation des algorithmes et de l’intelligence artificielle aujourd’hui
Animateur des rencontres, le journaliste radio et télévision, Matthieu Dugal, donne le ton : « l’intelligence artificielle est une révolution qui touchera autant le domaine industriel que des domaines comme l’art ».
En effet, le 15 décembre 2017, la CNIL a publié en France son rapport Comment permettre à l’Homme de garder la main ? Rapport sur les enjeux éthiques des algorithmes et de l’intelligence artificielle. Dans ce dernier, un graphique synthétique présente l’utilisation des algorithmes et de l’intelligence artificielle aujourd’hui. Il a depuis été présenté dans plusieurs articles de presse car, il présente une vision générale des impacts sociétaux transdisciplinaires de l’IA aujourd’hui.
https://x.com/CyrilDegrilart/status/967006659280363520
Après les mots d’ouverture des différents partenaires du colloque, dont l’Université du Québec à Montréal et le Partenariat du Quartier des spectacles, deux exposés universitaires et magistraux plantent le décor.
Histoire des usages des données et de l’intelligence artificielle
D’abord, Caroline Pernelle, directrice des Partenariats, de l’Institut de valorisation des données, pôle scientifique et économique Ivado au Canada présente la petite histoire de l’usage des données et de l’intelligence artificielle depuis la préhistoire à AlphaGo Zero en 2017, un ordinateur capable d’apprendre.
- 1920 : premier ordinateur
- 1956 : première conférence sur l’Intelligence Artificielle
- 1957 : premier réseau de neurones
- 1966 : Shakey, le robot autonome
- 1968 : la machine nous comprend
- 1993 : Reconnaissance visuelle
- 1997 : Deep Blue
- 2005 : première voiture autonome
- 2011 : Watson
- 2016 et 2017 : Alphago
- Fin 2017 : AlphaGo Zero
Caroline Pernelle pose une question de fond : « acceptera-t’on un jour que l’art, la danse, la poésie ou la musique soit créé par une machine »?
https://x.com/MarikaMTL/status/966689251596406784
Ensuite, Nadia Seraiocco, chargée de cours à l’UQAM, doctorante et chroniqueuse radio, fait le parallèle avec le compositeur John Cage qui a utilisé l’aléatoire pour créer de la musique.
« La plupart de gens qui croient que je suis intéressé par la chance ne réalise pas que je l’utilise comme une discipline. Ils pensent que je l’utilise – je ne sais pas – comme une manière donnée de faire des choix. Mais mes choix consistent à choisir quelles questions poser ? »
John Cage
https://x.com/sarahmeublat/status/966690245814243328
Bases de données et création artistique
Aujourd’hui, « l’aléatoire fonde les statistiques » déclare Nadia Seraiocco. « De plus en plus, une base de données fonde un art et une création ». Elle prend l’exemple du Data Art au Japon qui utilise les bases de données comme la géolocalisation, l’environnement ou la météorologie pour créer une forme esthétique d’œuvres artistiques.
https://x.com/cheznadia/status/966747661658480640
Comme le rappelle Sébastien Pierre, directeur de FFunction, de « nouvelles frontières apparaissent dans l’usage des mathématiques dans la création.
https://x.com/QDS_MTL/status/966697026091192320
Il y a co-création : homme et machine » par exemple avec Mac Frey dans ses créations graphique des cartes des Etats-Unis sur les routes du pays, ou celle qui recense les personnes selon leurs origines. « Les données ont le pouvoir de poser un regard critique sur la société qui nous entoure » conclut-il. Dugal précise que ces dernières cartes ont été saisies par le FIB après le 11 septembre ».
Pouls de Montréal en lumière dans l’espace public
Exemple phare de Montréal, l’illumination du pont Jacques-Cartier était à l’honneur. Neuf mois après sa mise en service, c’est un exemple réussi d’usage des données pour connecter la lumière avec le pouls de Montréal.
Marie Belzil, réalisatrice multimédia, Moment Factory et Yohan Trépanier Montpetit, chef programmeur, Réalisations inc. Montréal ont donné deux exposés complémentaires sur le sujet.
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Lieu
- UQAM Pavillon Sherbrooke
- Montréal, Québec, Canada
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