Keiichi Tahara, sculpteur de lumière : une expo sur le percevoir
Arrivé à France en 1972, l’artiste japonais, Keiichi Tahara, est passionné par la lumière. Elle est au centre de son travail.
« La lumière du Japon, toujours voilée, n’a rien à voir avec celle de la France, très brutale et perçante. Et la nature de la lumière, j’en suis persuadé, a une incidence sur le paysage, les gens et même la langue que l’on parle »
Keiichi Tahara, sculpteur de lumière
Keiichi Tahara, sculpteur de lumière
L’exposition rétrospective se déroule en quatre grandes séries :
-
- Fenêtre,
- InBetween,
- Portraits
- Écran.
A son emménagement à Paris, il porte d’abord son regard à travers la fenêtre. Avec la barrière de la langue, elle devient sa seule façon de communiquer avec le monde extérieur.
« J’ai photographié les fenêtres de mon appartement comme si j’essayais d’établir et d’affirmer l’existence de mon « moi ».
Keiichi Tahara, sculpteur de lumière
Naît alors la série Fenêtre, entre 1974 et 1983, dans les différents appartements qu’il habite dans la capitale. Les photographies prisent depuis l’intérieur vers l’extérieur ne se focalisent que rarement sur un objet. C’est la lumière du ciel, des nuages et de l’infiniment loin qui se donnent à voir. Les tirages noir et blanc possèdent une manière étonnante qui rappellent les premières photographies de Joseph Nicéphore.
La série Portrait de l’artiste est très intéressante. Elle propose une mise en parallèle réussie ; souvent une vue en pied et un visage en gros plan. Ces diptyques réinterrogent notre façon de voir un artiste, son œuvre et le lieu de la photographie.
Qu’est-ce qu’un portrait photographique ?
« En fait, Keiichi Tahara ne retient de ses « sujets » que les traits qu’il peut utiliser à la confection des paysages qui l’obsèdent et surtout à l’obtention d’un certain effet de subjectivation vers lequel l’ensemble de son œuvre paraît tendre ».
« De quoi s’agit-il ? D’un transfert d’énonciation : au lieu que ce soit vous, le spectateur, qui contempliez la photographie, c’est brusquement elle qui vous surprend, qui se met à vous scruter, à vous interpeller, à vous pénétrer jusqu’au fond de l’âme ».
Félix Guattari
Infos pratiques
- Maison Européenne de la Photographie
- 5/7 rue de Fourcy, 4ème arrondissement, Paris
- Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 20h
- Accès à la billetterie jusqu’à 19h30
- Fermé lundi, mardi et jours fériés
- Entrée gratuite le mercredi de 17h à 20h
- Métro : Saint-Paul (ligne 1) ou Pont-Marie (ligne 7)
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Lieu
- Maison Européenne de la Photographie
- Paris, France