« Lumière intégrale » de l’Atelier Coup d’éclat
Yves Adrien, fondateur de l’atelier de conception lumière Coup d’éclat rappelle l’importance de l’éclairage, enjeu d’aménagement essentiel et finalement peu coûteux à l’heure du développement durable. Il propose une approche innovante et intégrale des questions relatives à la lumière.
Partout, l’éclairage modifie en profondeur l’espace nocturne. C’est un marché en plein développement dans le secteur de l’aménagement de l’espace architectural, paysager ou urbain. Parmi les acteurs du changement, le concepteur-lumière, entre éclairagiste et créatif, devient incontournable. Comme l’architecte, il crée une réalité et assure le suivi de sa réalisation. Son activité se structure de la même manière et poursuit les mêmes objectifs : répondre à la demande d’une maîtrise d’ouvrage dans un faisceau de contraintes matérielles, temporelles et politiques. « Le concepteur-lumière met la lumière au service de l’émotion. Il ne s’agit plus seulement de penser en termes de puissance lumineuse, comme cela s’est fait pendant des années », résume Yves Adrien, fondateur, en 1994, de Coup d’éclat.
Implanté en France et au Canada, cet atelier mène actuellement plus d’une vingtaine de projets d’envergure variable, dont la mise en lumière du stade Auguste-Delaune à Reims, celle du port Victor, port autonome de Paris, du siège parisien de la Réunion des musées nationaux (RMN), ainsi que du développement du plan lumière de la ville de Saint-Ouen. Avec un chiffre d’affaires de 320 000 euros en 2007, Coup d’éclat fait partie des premières agences de conception-lumière en France.
« La spécificité de Coup d’éclat est de penser l’intégralité du sujet, explique Yves Adrien. À l’image du calcul intégral, notre démarche approche, mesure et solutionne les problématiques de mise en lumière de l’espace public, de l’architecture et du paysage. Elle permet d’appréhender l’identité du lieu dans ses enjeux poétiques, esthétiques, économiques, écologiques, politiques et fonctionnels. Elle consiste également à se réinterroger en permanence : il ne faut pas hésiter parfois à repenser les choses qui existent, tout comme il faut refuser de se laisser embarquer dans une réponse toute faite. Notre interrogation explicite les problématiques essentielles et nous engage à apporter des solutions pertinentes à très long terme ».
Premier exemple : le chantier d’éclairage de l’Hôtel de ville de Sceaux, dans le cadre de l’extension du bâtiment. « Le code lumière que nous avons adopté met en scène la représentation du pouvoir, analyse Yves Adrien. À l’arrivée, l’identité prestigieuse est évidente grâce au travail de la lumière. Mais nous avons également pris en compte les contraintes économiques, que ce soit pour la construction, la maintenance ou l’exploitation ».
Autre projet, autres enjeux : « Dans le cadre de notre travail sur l’UFR de Droit de l’université de Créteil, l’exigence n’était plus la représentation, même si nous retrouvons cet aspect au terme du projet, poursuit le fondateur de Coup d’éclat. La problématique de l’université était surtout un manque de moyens financiers. Nous avons donc fait en sorte de réduire au maximum les dépenses pour l’achat du matériel et de maximiser la durée de vie des équipements. Même dans le cadre de cette équation difficile, nous sommes parvenus à construire une image valorisante ».
Atelier Coup d’éclat et la lumière scénographique
Nul ne doute aujourd’hui des conséquences sociales de l’éclairage nocturne. Le travail effectué par Coup d’éclat sur les bas ports du Rhône à Lyon en apporte la preuve. « L’aménagement lumière permet de modifier la perception des espaces et induit en fin de compte de nouveaux comportements, estime Yves Adrien. Outre la mise en cohérence de l’image nocturne de la ville, notre travail sur les bas ports entraîne la réappropriation des berges par les promeneurs du soir ».
Si les institutions publiques représentent les deux tiers des clients de Coup d’éclat, la recherche d’une image à travers la lumière concerne également des entreprises de tailles très variées. À l’écoute des exigences appelées par le développement durable, Yves Adrien précise que les économies d’énergie passent par une conception avertie : « Cela fait quinze ans que, outre l’investissement, nous intégrons dans tous nos projets les coûts liés à l’exploitation et à la maintenance, détaille-t-il. Alors que la tendance est plutôt à la surenchère lumineuse, Coup d’éclat cherche à soustraire plutôt qu’à ajouter. » Une prise de position facilitée par l’indépendance de l’agence. « Notre indépendance vis-à-vis des fabricants et des fournisseurs d’énergie fonde notre crédibilité », reprend Yves Adrien.
Surtout, Coup d’éclat peut se prévaloir de la richesse de son équipe. Outre les trente-trois ans d’expérience de son fondateur, l’atelier intègre l’expertise de compétences plurielles : la philosophie, le paysage, le génie optique… « Nous bénéficions d’un cumul d’expériences et de savoirs, développe Yves Adrien. En matière de lumière, il n’existe pas de recette toute faite ; la diversité de l’équipe nous permet de mener un profond travail de réflexion. Notre solution est adaptée à la situation et répond aux besoins. Il faut que les choses aient du sens, soient durables et au meilleur coût ».
Approfondir le sujet
Atelier Coup d’éclat, concepteurs lumière
Photo en tête de l’article : Zone d’escale à passagers, port Victor, Paris, port d’Issy-les-Moulineaux, France – Paysagiste : HYL – Concepteur lumière : Atelier Coup d’Éclat – Photo : AJJN Photography