Lumière Partout, une installation du DPEA Scénographe ENSA Nantes
Depuis le mois d’octobre, les huit étudiants de la nouvelle mention Lumière du DPEA Scénographe de l’ENSA Nantes, encadrés par l’éclairagiste scénique Yves Godin, ont entrepris un travail d’archivage autour de la lumière.
Il s’agissait de réaliser un lieu qui crée des ponts entre la pensée, le regard et l’expérience physique. Dans cette installation, la notion d’immersion oscillait entre le document purement informatif et l’expérience rétinienne, entre l’expérience physique et l’explication technique, en abordant tous types de références, tant populaires qu’expérimentales. Chaque visiteur, en entrant dans le lieu, pouvait créer ses propres ponts tels qu’il les ressentait ou les comprenait. Il s’agissait de révéler la dimension polysémique de la lumière et de sa pratique.
Pendant deux mois, la salle de cours a été progressivement envahie par des images qui traitent de la lumière : photos, peintures, œuvres d’art, installations, images de spectacles, textes, documents techniques, illustrations, photo de nature et de ville, éclairage urbain et architectural, images de films ou de publicité, etc. Les images ont permis d’établir une vaste bibliothèque subjective sur la lumière et son évocation.
Ces images ont été reliées les unes aux autres à l’aide de fils en nylon, permettant ainsi de créer des liens entre elles. Il s’agissait de s’interroger sur les relations et points communs entre diverses façons de percevoir la lumière. Cela a permis d’habiter l’espace et de tisser une vaste toile au sein de la pièce.
Au sol, des plaques de polycarbonate miroir reflétaient les fils, les images et les reflets de lumière.
L’installation a ensuite été elle-même mise en lumière. Les vitres ont été recouvertes de papier calque afin de pouvoir diffuser la lumière entrante. Derrière chaque vitre se trouvait un dispositif lumineux : PAR, lampe à décharge, lampe à sodium basse pression et Fresnel ont été installées avec des gélatines colorées en vert, orange et blanc afin de pouvoir disposer de trois couleurs sur les surfaces vitrées.
Au sein de l’espace étaient disposés deux vidéoprojecteurs qui diffusaient des vidéos d’ambiances de nature qui étaient perceptibles sur les surfaces vitrées et sur les fils. Ces rayons étaient par moments soulignés par une machine à fumée.
Un couloir reliait l’espace de l’installation à une boite noire dans laquelle étaient diffusés des extraits de films montés par Jennifer Colman, Élise André, Yves Godin et Alice Panziera sur le thème de la lumière. Dans cet espace, seule la lumière des projections permettait d’éclairer. Se trouvaient aussi des documentaires sur James Turrell, Pierre Soulages ou encore Henri Alekan.
Le couloir était lui-même surmonté d’un calque et coloré par une lampe à LED RGB ambre, ce qui permettait de décider d’une ambiance colorée supplémentaire.
Durant les deux jours, les 24 et 25 novembre 2016, chaque étudiant a pu lui-même « animer » la lumière de l’installation en direct. L’espace immersif a ainsi pu vivre durant deux jours et proposer diverses ambiances en fonction des heures de la journée, du public présent dans l’installation et de la lumière du jour.
Des animations ont rendu l’installation vivante : des lectures par les étudiants en théâtre du Conservatoire de Nantes, des performances dansées par les étudiants scénographes, de la musique en live le jeudi soir…
Le public qui était de passage a pu librement se promener au sein de l’installation, prendre son temps, regarder les films, observer les images, lire les textes, voire même s’allonger pour profiter de l’ambiance immersive de l’espace.
Cette installation a été vécue comme une expérimentation, tant par les étudiants qui se sont immergés dans cet espace et l’ont fait vivre en lumière, que par les autres étudiants et visiteurs de passage qui ont pu profiter d’un instant de pause lors de leur visite en entrant dans un espace de suspension temporelle.
L’installation ouvre une dimension subjective et personnelle : l’archivage est infini, chacun peut poursuivre ce travail de réflexion en tissant ses propres liens pour créer son propre champ sémantique autour de la lumière. Une façon pour les étudiants de la mention Lumière de débuter leur propre parcours dans le domaine.
Equipe de l’installation
- Yves Godin
- Élise André
- Lucie Anglade
- Jennifer Colman
- Auriane Durand
- Marion Forissier
- Benjamin Mornet
- Line Muckensturm
- Alice Panziera
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Lieu
- ENSA Nantes
- Nantes, France
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Équipe artistique
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