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Norme NF EN 13201 : exigences de performances éclairage public

3 principaux types de voies existent en éclairage public dans la norme NF EN 13201-2. Exigences de performance photométriques par l'exemple.
18 octobre 2019




Les performances photométriques ont une importance capitale dans les projets d’éclairage extérieur dans la norme NF EN 13201. Ce sont elles qui caractérisent un classement des voies et leurs usages à un moment donné.

Adapter les performances à l’usage est la clé de voûte d’un projet maîtrisé et juste économiquement. « Voir et être vu ».

 

Norme NF EN 13201 en éclairage public

NF EN 13201-1

NF EN 13201-2

NF EN 13201-3

NF EN 13201-4

NF EN 13201-5

1 : sélection des classes d’éclairage (Fascicule de documentation)

2 : exigences de performance

3 : calcul des performances

4 : méthodes de mesure des performances photométriques

5 : indicateurs de performance énergétique

 

Voies de type « M » à trafic motorisé pour une route

Dans la norme NF EN 13201-2, les performances relatives aux voies de type « M » tournent principalement autour de la luminance, mais pas que.

5 à 6 performances sont à calculer pour ces voies :

  • luminance moyenne minimale maintenue,
  • uniformité générale minimale de luminance,
  • uniformité longitudinale minimale de luminance,
  • augmentation relative au seuil de perception (éblouissement d’incapacité),
  • rapport d’éclairement des abords.

Une performance très spécifique est relative aux chaussées mouillées et est moins utilisée en France.




Luminance moyenne minimale maintenue

Concernant la luminance moyenne minimale maintenue, les valeurs oscillent entre 0,30 cd/m² pour une voie M6 jusqu’à 2 cd/m² pour une voie M1. La valeur d’uniformité générale (valeur minimale/valeur moyenne) ne varie que très peu (0,35 à 0,40).

Rappelons comment est mesurée la luminance. Ce sont des « observateurs » qui sont pris en compte. Ils sont 60 mètres en amont du champ de calcul. Leurs yeux sont à 1,5 m au-dessus du niveau de la route. Il y a un observateur par voie de circulation.

Implantation type et luminance en éclairage public © Light ZOOM Lumière
Implantation type et luminance en éclairage public © Light ZOOM Lumière

Uniformité longitudinale

C’est celle d’uniformité longitudinale qui augmente de manière croissante :

  • 0,40 pour une voie M6,
  • 0,70 pour une voie M1.

Comment cela se traduit-il concrètement ? L’uniformité longitudinale fournit une appréciation de l’évidence de la répartition manifeste de zones claires et sombres sur la route. Cela concerne les conditions de vision sur des longues sections ininterrompues de route. Cette performance est à rapprocher directement de la fatigue visuelle éventuelle. Une mauvaise uniformité longitudinale peut provoquer des effets d’échelle nuisibles au confort et à la sécurité.

Voici un exemple des valeurs précitées. On voit bien que progressivement les zones claires et sombres sont « gommées » plus la valeur augmente.

Uniformité longitudinale en éclairage public © Institut Belge de l’Eclairage
Uniformité longitudinale en éclairage public © Institut Belge de l’Eclairage

Éblouissement d’incapacité

L’éblouissement d’incapacité est une autre performance importante. Rappelons que l’éblouissement d’incapacité trouble la vision des objets sans être forcément une sensation désagréable, à l’inverse de l’éblouissement d’inconfort. Les valeurs vont osciller entre 10 et 20 % maximum. Les valeurs obtenues par calcul vont varier selon le type de luminaire, de source et bien sûr selon la disposition géométrique du projet. Rappelons que les performances de la norme sont prises en compte pour un individu jeune. Grande prudence sur ce critère. Cette performance est aussi à exiger concernant les classes C et P, avec des valeurs fournies en annexe de la Norme NF EN 13201-2.

 

 

Rapport d’éclairement des abords (EIR)

Enfin, le rapport d’éclairement des abords (EIR) est une performance relative à l’éclairement. C’est une mise en rapport entre la voie de circulation et son abord immédiat (exemple : un fossé). Il s’agit là d’assurer un rapport minimum d’éclairement pour que le conducteur identifie bien les abords immédiats d’une chaussée.

Les largeurs des bandes sont équivalentes. Il doit y avoir par exemple un rapport minimal de 30 % entre l’abord et la voie de circulation.

Soit au minimum que les valeurs d’éclairement de l’abord soient de 30 % de celles de la voie. La mise en rapport finale est faite à partir de l’éclairement moyen de chaque zone de calcul. (Chaque zone ayant le même maillage de point)

Rapport d’éclairement des abords (EIR) dans la norme NF EN 13201-2
Rapport d’éclairement des abords (EIR) dans la norme NF EN 13201-2 © Sarese

Voies de type « C » en zones de conflit

Dans la norme NF EN 13201-2, les performances relatives aux voies de type « C » sont exclusivement relatives à l’éclairement.

Éclairement moyen minimal maintenu

Première performance : l’éclairement moyen minimal maintenu, valeur en lux. Les exigences vont varier de 7,5 lux moyen en classe C5 et jusqu’à 50 lux moyen en classe C0.

Uniformité générale d’éclairement

Seconde performance : l’uniformité générale d’éclairement (Valeur minimale/valeur moyenne) : peu importe la classe, elle est toujours de 0,4 minimum.

 

 

 

Exemple : carrefour à sens giratoire

Prenons le cas d’un carrefour à sens giratoire (la France est reconnue pour ses innombrables giratoires), qui est une zone de conflit, et dont le classement sera en voie C. Nous avions vu lors du premier article relatif à la sélection des classes d’éclairage qu’il pouvait être recherché les correspondances entre les voies de type « M » et les voies de type « C ».

Le giratoire sera une voie C3 dans l’exemple ci-dessous. Il conviendra que son éclairement moyen soit au minimum égal à l’éclairement moyen des voies principales de débouchés. Gardons à l’esprit la correspondance entre les voies de type M et C via la méthode française.

Admettons une voie M3 (Voie principale de débouché) avec une cible de 1,25 cd/m², la correspondance en classe C3 est de 17,5 lux avec un coefficient de réflexion du revêtement de la chaussée de 0,07.

Il y a aussi une voie M5 qui aboutit dans le giratoire, mais son classement était inférieur, il n’entre pas en jeu dans la conception du giratoire.

Correspondance voies de type « M » et « C » dans la norme NF EN 13201-2
Correspondance voies de type « M » et « C » dans la norme NF EN 13201-2 © Sarese
Carrefour à sens giratoire - classement des voies dans la norme NF EN 13201-2
Carrefour à sens giratoire – classement des voies dans la norme NF EN 13201-2 © Sarese

Les méthodes d’éclairage du carrefour à sens giratoire à proprement dit sont à appréhender avec méthode et rigueur. Des recommandations existent (SETRA, 1991).

Voies de type « P » en zones piétonnes et à faible circulation

Dans la norme NF EN 13201-2, les performances relatives aux voies de type « P » sont exclusivement relatives à l’éclairement.

Éclairement moyen minimal maintenu

Première performance : l’éclairement moyen minimal maintenu, valeur en lux. Les exigences vont varier de 2 lux moyen en classe P6 et jusqu’à 15 lux moyen en classe P1.

Éclairement minimal maintenu

Seconde performance : l’éclairement minimal maintenu, valeur en lux. Les exigences vont varier de 0,4 lux en classe P6 et jusqu’à 3 lux en classe P1.

 

Uniformité générale d’éclairement

Même si elle n’est pas citée, l’uniformité générale d’éclairement peut être recalculée très aisément. Elle est de 0,2 pour chacune des classes. Nous le citions dans notre article dédié aux espaces PMR. Un conseil est formulé dans la norme NF EN 13201-2 concernant les voies P quant à l’uniformité : la valeur de l’éclairement moyen issue du calcul ne doit pas dépasser de plus de 1,5 fois la valeur de l’éclairement moyen minimal maintenu d’une classe considérée. Exemple : classe P3 : Exigence d’éclairement moyen minimal maintenu : 3 lux. Notre valeur d’éclairement moyen issu de l’étude ne devra pas dépasser 4,5 lux.

Éclairement vertical minimal maintenu

Attachons-nous aux exigences supplémentaires mentionnées dans la norme pour la reconnaissance faciale : l’éclairement vertical minimal maintenu et l’éclairement semi-cylindrique minimal maintenu. L’éclairement semi-cylindrique permet de bien qualifier la perception d’un individu de face par exemple. Les points de calcul doivent être répartis sur un plan situé à 1,5 m au-dessus de la surface de la zone d’étude.

 

Norme NF EN 13201 en éclairage public

NF EN 13201-1

NF EN 13201-2

NF EN 13201-3

NF EN 13201-4

NF EN 13201-5

1 : sélection des classes d’éclairage (Fascicule de documentation)

2 : exigences de performance

3 : calcul des performances

4 : méthodes de mesure des performances photométriques

5 : indicateurs de performance énergétique

 

 

 

 

A suivre…

Norme NF EN 13201 : grands principes en éclairage extérieur

Approfondir le sujet

Photo en tête de l’article : rue Victor Hugo, Vienne, France – éclairage public en console sur façade, LED blanc chaud © Vincent Laganier

Directeur général de Société Architecture Réseaux SARESE, cabinet d’ingénierie en réseaux secs spécialisé en éclairage extérieur, fondé en 1993. Directeur général de l’IFEP (Institut de Formation Éclairage Professionnel), leader français de la formation aux techniques de la lumière et de l’éclairage. Expert AFNOR de la Commission U17 et membre du groupe de travail de l’AFE en Commission X90X. Praticien et passionné d’éclairage extérieur, il est auteur de deux livres aux éditions Light ZOOM Lumière : 25 questions pour mieux comprendre l’arrêté nuisances lumineuses en 2020, Éclairage des passages pour piétons en 2021.
  • Merci pour cet article très bien structuré et qui permet pour tous d’y voir un peu clair !
    Il reste ensuite a faire la part des choses sur le terrain sachant que travailler avec les valeurs cibles en milieu urbain est extrêmement compliqué lors des projets d’aménagement urbain complexe et de plus dans un cadre loi MOP ne maîtrisant pas totalement les produits qui seront installés lors des phases études

    • Merci pour votre retour sur l’article.
      Les valeurs cibles, prônées par la méthode française de la 13201-1, visent à trouver une justesse économique en fonction de la véritable utilisation d’une chaussée « à la française ».

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