Relux Desktop : module dédié à la lumière indésirable
« Éclairer juste » est bien entendu un concept parfaitement valable. C’est ce à quoi Relux Deskstop s’attache en lançant un module de calcul dédié à la lumière indésirable (« obtrusive lighting »). En effet, même si les nuisances lumineuses font parfois appel à des notions subjectives, il est capital de pouvoir les objectiver par un référentiel de calcul et de modélisation.
Présentation du module « lumière indésirable » de Relux Desktop. Il s’agit de la version d’essai : ReluxDesktopBeta_2024.1.56.0, en anglais.
Des références normatives éprouvées
Le module de calcul du logiciel fait appel à divers référentiels éprouvés en matière de calcul de la lumière indésirable. Citons notamment le référentiel de la CIE (Commission internationale de l’éclairage) : la publication CIE150.
Dans ce référentiel, dont la première version date de 2003 (et a été révisée en 2017), des qualifications de la lumière indésirable sont matérialisées par plusieurs canaux : l’éclairement, l’intensité, la luminance, l’éblouissement et enfin l’UFR (Upward Flux Ratio) pour la quantité de flux lumineux réfléchi.
Par la suite, ce référentiel fut décliné dans différentes épreuves : citons notamment la norme expérimentale XP 90-013 « Nuisances lumineuses extérieures – Méthodes de calcul et de contrôle ». On retrouve dans l’introduction de ce document l’avant-propos suivant :
« De toute évidence, certaines installations lumineuses, mal adaptées à l’environnement où elles sont installées, génèrent des nuisances nocturnes par :
« De toute évidence, certaines installations lumineuses, mal adaptées à l’environnement où elles sont installées, génèrent des nuisances nocturnes par :
— des éclairages débordants au-delà des surfaces à éclairer ;
— des éblouissements nuisibles à la perception des obstacles, à la qualité de l’environnement, ou tout simplement au confort visuel des observateurs ;
— des lumières intrusives dans les locaux privés ;
— des ambiances psychologiquement négatives ;
— des paysages nocturnes affectés. »
Ainsi, le module de Relux permet à la fois de quantifier les nuisances lumineuses par le calcul et de les qualifier par la situation environnementale du projet (selon les zones environnementales de E1 à E4).
Le module permet par exemple de calculer les intensités, la luminance, l’éblouissement et l’éclairement au niveau d’observateurs situés aux abords d’une installation d’éclairage. Il permet aussi de qualifier la limite acceptable en fonction du classement environnemental du projet, à savoir les zones E1 à E4.
Ces zones étant les suivantes :
- E1 représente des zones intrinsèquement sombres telles que les parcs nationaux ou les sites protégés ;
- E2 représente des zones de faible luminosité telles que les zones industrielles, résidentielles ou rurales ;
- E3 représente des zones de luminosité moyenne telles que des quartiers industriels ou résidentiels ;
- E4 représente des zones de forte luminosité telles que les centres-villes et les aires commerciales.
Relux Desktop : module de calcul, éclairement, luminance et éblouissement
Le module « obtrusive lighting » (lumière indésirable) vient renforcer le menu principal de Relux. Il est composé de plusieurs options :
- calcul de l’UFR,
- calcul de l’éclairement vertical,
- calcul de la luminance,
- calcul de l’éblouissement,
- les paramètres de calcul (avec notamment le référentiel appelé pour le calcul CIE50, NF EN 12 193, NF EN 12464-2, etc.),
- affichage des intensités et des solides photométriques,
- enfin, la visualisation de la sphère « UFR ».
Afin de pouvoir calculer, Relux permet donc d’insérer des trames de mesures (éclairement vertical, luminance) et des points de mesures (éblouissement) sur les façades avoisinantes au projet étudié. Par exemple, ici, le calcul sur les façades de ces immeubles situés non loin d’un stade.
En combinant le calcul de la lumière indésirable avec le rendu en temps réel, il est possible d’avoir à la fois l’impression subjective et le calcul objectif d’une potentielle situation nuisible.
En qualifiant la façade de l’immeuble comme une zone environnementale « E3 », le logiciel procède alors aux calculs sur la zone considérée. Par un jeu de couleur et de coche, nous avons l’information d’une situation acceptable ou non. Les résultats sont indiqués à la fois en éclairement, en luminance et en intensité. Chaque distance entre le projecteur et la façade considérée est calculée et indiquée dans le rapport.
Présentation du module de calcul : UFR
L’« UFR » est une caractérisation du flux lumineux réfléchi vers le ciel, combinant à la fois les flux lumineux émis au-dessus de l’horizontale et les flux lumineux réfléchis par une surface de référence. Plus précisément, l’UFR est le rapport entre « UPF max » et « UPF min » (UPF pour Upward Potential Flux).
Même si l’« ULR » fournit une indication appréciable et reprise dans la réglementation (arrêté nuisances lumineuses de 2018, notamment), l’UFR et l’ULR sont tous les deux calculés par le logiciel. Par la suite, une « sphère » se matérialise autour du projet afin d’obtenir une vision concrète du « halo » lumineux généré autour du projet.
Conclusion
Enfin, un logiciel permet ce calcul fortement appréciable et nécessaire. Il permet d’autant plus d’associer les calculs à des rendus visuels didactiques. Ce module sera commercialisé en complément de la suite logicielle de Relux. En tout état de cause, Relux poursuit son développement autour de la modalisation lumineuse en y associant des modules d’expertise pour des projets toujours plus réalistes et précis.
À noter que ce module permettra alors de qualifier n’importe quel projet d’éclairage : fonctionnel, ambiance, mise en lumière, sportif et bien d’autres.
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Photo en tête de l’article : Éclairage public, Dinan, France © Pedro Lastra, Unsplash