Anses : nouveau rapport sur les LED et la lumière bleue
Nouveau rapport la lumière bleue et l’ensemble des appareils à LED vient d’être publié par l’Anses.
L’expertise de l’Anses a consisté à mettre à jour l’état des connaissances depuis 2010 sur les différents effets sanitaires susceptibles d’être associés à l’exposition à la lumière riche en bleu et aux autres caractéristiques des LED, qui se distinguent des autres technologies d’éclairage. Elle s’est, pour cela, appuyée sur une méthodologie d’évaluation des niveaux de preuve associés aux effets sanitaires considérés. Au total, plus de 600 publications scientifiques ont été analysées.
Par ailleurs, afin d’obtenir des données sur l’exposition de la population aux technologies à LED, l’Agence a financé des campagnes de mesures spécifiques, notamment pour décrire la nature et la quantité de lumière émise par des systèmes à LED utilisés au quotidien. Ainsi, trois études ont été réalisées :
- Une étude en collaboration avec l’Institut national de la consommation (INC) sur les caractéristiques techniques de différents éclairages disponibles sur le marché.
- Une étude réalisée par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), afin de caractériser l’exposition de la population aux différents éclairages artificiels et systèmes à LED, dans des conditions réelles d’exposition. Un logiciel, développé à cet effet, a permis d’évaluer l’exposition lumineuse pour plusieurs scénarios d’exposition (enfants, travailleurs, personnes âgées, …).
- Une étude menée par le CSTB afin d’évaluer la capacité des moyens de protection à destination du grand public à filtrer la lumière bleue (filtres pour écrans, verres traités, lunettes filtrantes, protections logicielles).
Recommandations de l’Anses
Au vu des ré́sultats de son expertise, l’Anses émet une série de recommandations afin de limiter l’exposition à la lumière riche en bleu.
Sensibiliser et informer les populations
Afin de limiter leur exposition et en particulier celle des enfants :
- à la lumière riche en bleu avant le coucher et pendant la nuit (écrans à LED de téléphones mobiles, de tablettes, d’ordinateurs, …) ;
- aux éclairages riches en bleu, c’est-à-dire les lampes et luminaires de type « blanc froid », en privilégiant un éclairage indirect ou utilisant des diffuseurs ; >> privilégier un éclairage domestique de type « blanc chaud » (basse température de couleur) ;
- à la lumière directe des objets à LED dont le groupe de risque est supérieur ou égal à 2 (lampes torches, jouets, phares automobiles,…).
Renforcer le cadre réglementaire
- Faire évoluer le cadre réglementaire s’appliquant à tous les systèmes à LED et en particulier :
restreindre la mise à disposition des objets à LED auprès du grand public à ceux de groupe de risque photobiologique 0 ou 1 ; - limiter l’intensité lumineuse des phares des véhicules automobiles, tout en garantissant la sécurité routière ;
- réduire au minimum le niveau de modulation temporelle de la lumière émise par toutes les sources lumineuses (éclairages, écrans, objets à LED).
Par ailleurs, l’Anses souligne la nécessité de réviser les valeurs limites d’exposition (VLE) à la lumière bleue au regard des nouvelles données expérimentales disponibles concernant les mécanismes de phototoxicité. Ces valeurs devront notamment tenir compte de la spécificité des enfants.
D’autre part, l’Agence encourage l’établissement de normes définissant des critères de performance des équipements de protection individuelle vis-à-vis de la lumière bleue.
Concernant l’environnement, l’Anses recommande de limiter la pollution lumineuse, tout en veillant à assurer la sécurité des personnes. En effet, le remplacement des lampes de l’éclairage public (sur la voirie) et d’intérieur par des LED pourrait contribuer à réduire la pollution lumineuse, en ciblant davantage les zones à éclairer et donc en limitant la diffusion et en modulant la qualité et l’intensité de la lumière émise, ce que permet la technologie LED.
Faire progresser les connaissances
Afin de mieux quantifier les niveaux de risque liés aux effets identifiés et en particulier :
- améliorer la connaissance des expositions de la population générale et professionnelle, ainsi que de l’environnement ;
- mieux caractériser les effets liés à la modulation temporelle de la lumière des LED et la phototoxicité à long terme ;
- préciser les relations exposition-réponse entre l’exposition et la survenue des effets sanitaires (notamment ceux associés à la perturbation circadienne, la phototoxicité, …).
En savoir plus
- AVIS et RAPPORT du 14 mai 2019 de l’Anses relatif aux effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des systèmes utilisant des diodes électroluninescentes (LED)
- Annexes – AVIS et RAPPORT du 14 mai 2019 de l’Anses relatif aux effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des systèmes utilisant des diodes électroluninescentes (LED)