Mathieu Cabanes et l’EOS pour La Horde et Hermès
La célèbre maison de luxe Hermès a choisi l’étonnement comme grand thème de cette année et c’est l’Eos que Mathieu Cabanes a choisi pour mettre en lumière cet évènement. Aux commandes d’un pupitre EOS Gio de ETC, l’éclairagiste français a accompagné le coucher de soleil et le collectif (La) Horde dans une série de performances scénographiées par Julien Peissel.
Passage du jour à la nuit en Camargue
Depuis 1987, Hermès célèbre sa « fête du thème », un moment qui donne la direction de l’année à tous les métiers de la maison. Et comme chaque année, les invités ignorent tout du voyage qu’ils vont vivre. Ce mois de juin 2023, c’est en plein cœur de la Camargue que les invités ont finalement atterri pour célébrer l’étonnement, transportés jusqu’au lieu de l’évènement dans trois remorques tirées par autant de tracteurs.
Une fois arrivé sur place, dans un marécage que foulent chaque jour chevaux et taureaux, le public tombe nez à nez avec l’artiste musicale Lyra Pramuk. Il semble avoir fait atterrir son planeur en pleine nature pour délivrer sa voix, aux côtés du danseur contemporain de (La) Horde. Les invités découvrent également une tribune éphémère les pieds dans l’eau et un dispositif technique qui n’attend qu’eux.
S’enchainent alors les performances des danseurs du célèbre ballet marseillais et de la musicienne électro, très vite rejoints par les chevaux de l’écurie nîmoise Hasta Luego et la cheffe de chœur Deborah Bookinder, pour un moment artistique aussi unique que subtile et poétique.
Mathieu Cabanes joue des couleurs au pupitre de l’EOS Gio
Si une grande partie des lumières était programmée à l’avance par Mathieu, et jouée le soir par son assistante Léa Mastrovito, la gestion des couleurs se faisait en direct, comme il nous l’explique : « c’était quelque chose de vraiment particulier, car il fallait gérer la subtile transition des couleurs du coucher de soleil. »
Pas si simple en effet d’assurer le passage du jour à la nuit, sachant que chaque jour est différent de la veille. « J’ai beaucoup appris grâce à cette expérience sur la gestion des luminosités naturelles, poursuit-il, notamment en fonction des nuages. Bien qu’il nous éblouisse, la puissance lumineuse du soleil au couché est plus faible que celle d’un ciel couvert. Il faut arriver à équilibrer les puissances des projecteurs en fonction de tout cela. »
Pour se faire, Mathieu s’est appuyé sur les superbes possibilités de la console Eos. « J’ai beaucoup insisté pour avoir une Eos. Ca n’a pas été simple, non pas parce que le prestataire ne voulait pas, mais surtout parce qu’il était difficile d’en trouver une de disponible à ce moment-là. Mais Novelty a finalement réussi à m’en trouver une. »
Mât de 28 projecteurs asservis
Les lumières des 28 projecteurs asservis, placées sur un mat à côté de la tribune et en haut de celle-ci, étaient aussi utiles en plein jour que de nuit.
« Avoir le coucher de soleil, ça signifie que nous avions les artistes à contre-jour. Du coup, les projecteurs étaient très importants même de jour pour assurer la face. J’avais également des panels en bas du petit gradin des chœurs, situés juste à côté du gradin public. »
« Comme souvent, j’ai d’abord modélisé tout cela et j’ai importé en Autocad dans l’Eos pour m’appuyer ensuite sur Augment3d, l’outil de Prévisualisation. »
« Pendant le show, j’allais voir mes mémoires en Blind, puis je ré–étalonnais en fonction de la luminosité que j’avais devant moi, avant de revenir en mode Live puis de lancer ma Cue avec les bons niveaux et les bonnes couleurs. Pour moi, l’ergonomie de l’Eos était nécessaire, tout comme la précision de son module couleurs. »
Tout allait très vite nous confie-t-il et d’autres challenges se présentaient à lui comme de faire attention à ne pas aveugler un cheval qui serait mal positionné par rapport à un projecteur. Armé du pupitre de ETC, Mathieu a réussi à offrir la subtilité et la précision nécessaire pour ce type de show. Et encore une fois, on retrouve la console Eos en dehors d’un théâtre pour offrir à un évènement toute la richesse de son interface.