Anne Bureau : conceptrice lumière architecturale

Comment as-tu débuté dans la lumière ?

Anne Bureau : j’ai débuté dans la lumière avant d’être diplômée de l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle, ENSCI Les Ateliers à Paris. J’ai commencé par faire des petits boulots chez Gérard Foucault. Au cours de mes études, j’ai participé à un stage de six mois chez Yann Kersalé, puis j’ai travaillé à temps partiel chez Concepto pour le design de luminaires spécifiques.

Comment se sont passées tes premières années ?

Anne Bureau : après mon diplôme en décembre 1993, à l’époque c’était la crise en France. Les gens disaient « tu fais de la lumière, c’est super ». En 1994, il n’y avait pas beaucoup d’agences de concepteur lumière qui recrutaient. Mon profil les intéressait mais pas comme salariée. À un moment, je me suis dit « il faut que je crée mon activité ». Je me suis mise à mon compte en février 1995.

J’ai alors fait de la sous-traitance. Je travaillais en freelance pour Georges Berne et pour le service des gares de la SNCF. Petit à petit, j’ai réalisé des concours, en nom propre, jusqu’à ce que ça devienne suffisant pour ne plus avoir à travailler pour les autres.

Quand as-tu créée ton agence Wonderfulight ?

Anne Bureau : début 1999, j’ai gagné le musée de l’Orangerie dans le Jardin des Tuileries à Paris. De 1995 à 2011, j’étais en profession libérale avec des salariés mais en nom propre. En 2011, avec mon ancien associé, nous avons créé la SARL Wonderfulight à Bordeaux. Dans le regard des clients, c’est plutôt administrativement que ça change, mais pas ce que tu fais !

Quelles sont les activités de l’agence de conception lumière ?

Anne Bureau : au début de ma carrière, j’ai fait des plans lumière et pas mal d’éclairage urbain. Aujourd’hui, nous faisons principalement de la maîtrise d’œuvre lumière. Nous sommes très multicartes dans le champ de la conception lumière architecturale car, nous sommes très équilibrés entre de la conception lumière intérieure et extérieure. Par exemple, en 2010, nous faisions en même temps une boite de nuit à Val d’Isère et l’église du couvent de nonnes trappistes en Dordogne. Des clients et des attentes extrêmement différents ! Je recherche à maintenir ça car, nous sommes déjà hyper spécialisés en étant concepteur lumière. J’aime avoir des thématiques différentes car, c’est plus varié et plus riche. Nous avons une très bonne répartition entre clients publics et sociétés privées actuellement.

Quelles sont les réalisations lumière dont tu es la plus fière ?

Anne Bureau : l’auditorium de Normandie dans la chapelle Corneille à Rouen. À la fois, c’est un monument historique et une intervention contemporaine. Il y a de l’intérieur et de l’extérieur. Quand on regarde la réalisation, c’est aussi un degré de complexité et de simplicité. Ce n’est pas tous les jours que l’on a des projets comme ça !

En extérieur, je dirais le château cathare de Puilaurens parce que c’était vraiment une aventure, une folie d’éclairer ce monument là-haut, dans des conditions extrêmes. Du coup, nous avons conçu la mise en lumière d’un autre château cathare, le château de Quéribus.

Interview réalisée le 6 mars 2020 par téléphone.

A suivre…

Conception lumière architecturale à l’heure du digital