Avant-garde des spectacles pyrotechniques avec drones, Groupe F
Quelle est la nature du feu d’artifice de Ras Al Khaïmah ?
Christophe Berthonneau : il s’est passé quelque chose l’an dernier dans le spectacle de Ras Al Khaïmah. Effectivement, des records du monde de drones ont été battus. Mais pour moi le plus étonnant, c’était le feu d’artifice. Il a repris sa place principale, comme un défilé d’étoiles. La circulation dans l’espace du feu d’artifice amenait une scénographie au service de la narration pyrotechnique pure.
De loin, tu distingues la forme. À mi-distance, le changement de la vie. De près, tu discernes son aspect. Ce que le Groupe F a fait à la fin de l’année dernière, même avec 40 ans de métier, j’en suis encore étonné !
Où as-tu présenté un usage artistique des drones pour la première fois ?
Christophe Berthonneau : c’était pour l’un des spectacles les plus étonnants que j’ai fait ces 10 dernières années : la cérémonie officielle des 50 ans des Émirats Arabes Unis. À cette occasion, la directrice artistique du projet, Es Devlin, souhaitait bâtir une scénographie flottante et mythologique sur le barrage d’Hatta à la frontière d’Oman. Au coucher du Soleil, entouré par les monts Hajar, nous avons conçu et réalisé un spectacle sur 400 mètres d’ouverture.
Quels effets lumière le Groupe F apporte-t-il avec les drones ?
Christophe Berthonneau : le premier effet que l’on a réalisé, ce sont des lignes qui tracent des perspectives lumière. Tout ce que l’on peut imaginer graphiquement devient possible.
Et puis, sur un son précis du spectacle, on ajoute de la pyrotechnie. Ça n’avait jamais été fait. Ça devient un outil de précision et un nouveau langage tout à fait étonnant.
Comment les drones gros porteurs ont-ils été utilisé ?
Christophe Berthonneau : pour le deuxième effet. C’était la symbolisation des sept chefs d’État des Émirats Arabes Unis par sept piliers.
L’effet a été créé avec des drones gros porteurs générant un effet pyrotechnique gigantesque. Il n’y a pas le bruit de lancement comme pour les bombes d’artifices et ça crée encore plus l’effet de surprise !
Pourquoi un drone peut représenter une fusée au décollage ?
Christophe Berthonneau : la représentation du décollage d’une fusée depuis le sol, c’est un autre effet lumière de drones de ce spectacle. Le drone montait dans le ciel avec une traînée pyrotechnique comme n’importe quelle fusée de la NASA qui s’élève dans le ciel. C’est un mouvement très lent. Le drone apporte une nouvelle temporalité avec les feux d’artifice.
Un dernier exemple d’escadrille de drones en pyrotechnique ?
Christophe Berthonneau : vers la fin du spectacle, des drones portaient des lignes de lumière puis des cascades pyrotechniques jaillissaient du bout des lignes. Ces lignes mesuraient 50 mètres de long et les cascades 80 mètres. L’effet était gigantesque !
Propos recueillis par Vincent Laganier le 7 février 2022 par visioconférence.
À suivre…
Pyrotechnie embarquée sur des drones, le savoir-faire Groupe F