BIM et temporalité du projet d’architecture
Comment la temporalité des projets est-elle impactée par l’arrivée du BIM ?
Maël Clavier : lorsque que l’on parle de la temporalité du BIM, on parle souvent d’un graphique de Patrick MacLeamy [nrdl : ex-président de l’agence d’architecture HOK et le fondateur président du buildingSMART International (bSI)]. Je trouve le graphique plutôt juste, même s’il est un peu caricatural. En effet, l’énergie se déplace plus tôt sur le projet, car la réalisation d’une maquette numérique impose un certain nombre de choix à faire plus tôt. Il y a du temps à passer plus en amont pour faciliter les phases suivantes.
Globalement, je ne suis pas encore capable d’affirmer si le BIM génère du temps en plus, ou au contraire, si c’est un gain de temps. Ce qui est sûr, c’est qu’il complexifie des sujets pour en faciliter d’autres. Mais où est l’équilibre ? Je pense que cela peut être très différent d’un projet à l’autre.
En utilisateur chevronné de la technologie, peux-tu nous dire aujourd’hui quelles sont ses failles du BIM ?
MC : la principale faille, à mon sens, vient de la surenchère que le BIM peut nous amener à faire. Plus de détails, plus d’objets, plus de renseignements, avec le risque de perdre l’essentiel. On peut vite passer une demi-journée pour modéliser et renseigner une poignée de porte… Un apport tout à fait relatif au projet et avec le risque d’un changement du produit pendant le chantier !
Quelles sont ses potentiels d’amélioration ?
MC : quant aux potentiels d’amélioration, ils sont presque sans limites je pense. Le premier viendrait de la parfaite interopérabilité entre logiciels, le cœur du BIM à mon sens. Ensuite, l’automatisation ou l’optimisation de certaines tâches est un enjeu important également. Mais il suffit de suivre un peu quelques forums pour voir comment certains confrères poussent dans leurs retranchements les logiciels, les méthodes, pour voir que l’on peut toujours s’améliorer et continuer à aller de l’avant.
Relation architecte-éclairagiste et luminaires BIM sous Revit
Penses-tu que, d’ici quelques années, la grande majorité des jeunes diplômés pourront prétendre à être BIM Manager ?
MC : je te renvoie à la 2ème question, sur la définition du BIM Manager… Oui, je pense que l’architecte est le plus à même de remplir ce rôle, mais il ne peut disposer de toutes les compétences techniques de tous les métiers. J’espère que les futurs architectes seront capables d’utiliser cet outil très puissant qu’est le BIM d’une manière la plus naturelle possible. Mais n’oublions notre cœur de métier, car je pense que nous sommes avant tout architectes.
A suivre…
Suite de l'article
Introduction | « Il y a plusieurs échelles de BIM Manager » Maël Clavier |
Page 1 | BIM sous Archicad : formation et pratique de l’architecte |
Page 2 | Impact du BIM en architecture sur la méthodologie de travail |
Page 3 | BIM et temporalité du projet d’architecture |
Lieu
- GPAA, Gaëlle Péneau architectes associés
- Nantes, France
Livres
Lexique de l’éclairage professionnel, de Sophie Caclin
La traduction facile français-anglais en architecture, urbanisme, lumière, éclairage et communication. Découvrez le Lexique de l’éclairage professionnel. |
Le Jeu Savant, Light and Darkness in the Architecture of the 20th Century
Une réflexion critique sur l'architecture et la conception lumière. Actes du colloque Light and Darkness in XXe Century Architecture. |
Revit Architecture, développement de projet et bonnes pratiques
Comment tirer parti du logiciel Revit Architecture à chaque phase du bâtiment ? Livre de référence de l'architecte, Julie Guézo, l'ingénieur, Pierre Navarra |