Comment le BIM et Revit ont été utilisés en éclairage ?
A quelle étape du projet avez-vous intégré le BIM ?
Nawel Creach-Dehouche : nous avons commencé à travailler sur le BIM au démarrage du projet. Pour l’APS, nous avons commencé avec des fichiers simples. A aucun moment, l’architecte et le bureau d’études n’ont travaillé sur AutoCad. Ils ont directement commencé à travailler sur la maquette numérique. Ce qu’il faut savoir, c’est que chez l’architecte, il y a un BIM manager [ndlr fiche métier du BIM manager sur le référentiel Opiiec] qui gère la maquette et donne les autorisations d’intervention pour chaque membre de l’équipe.
Comment s’est passée votre intervention sur la maquette numérique ?
Nawel Creach-Dehouche : nous n’avons pas pu intervenir directement sur la maquette numérique de l’architecte, car nous intervenons directement sur les plafonds et autres supports. Quand nous rajoutons un appareil d’éclairage, par exemple, un encastré, il troue le plafond. Pour ce projet, l’architecte voulait garder la main sur le plafond car notre intervention aurait pu modifier considérablement la maquette.
Les BET structure, fluides, façades ont travaillé sur la base de la maquette ARCHI puis leurs éléments (gaines, réseaux, structure…) étaient intégrés en Xref. Nous avons créé tous les fichiers luminaires qui se présentent sous forme de « Famille » dans Revit.
Quels échanges aviez-vous alors avec l’architecte ?
Nawel Creach-Dehouche : je récupérais la maquette Revit qui se mettait à jour tous les matins à 5h00 pour voir les derniers changements. Je faisais un export sur Autocad en DWG pour faire mes implantations et mes études d’éclairement. Ensuite, je les renvoyais à l’architecte qui faisait la mise à jour de la maquette numérique.
En fait, l’architecte avait sa maquette numérique et il y avait des fichiers dessins externes Xref pour le poste CVC – Chauffage, Ventilation et Climatisation – et pour l’électricité. Pour le CVC, ce sont des tuyaux et des gaines, donc ils trouent les murs.
Pour l’éclairage, nous intervenons beaucoup sur le plafond, donc ils modifient le support, c’est-à-dire la dalle ou le faux plafond. Tout cela a un impact visuel sur l’architecture. L’implantation lumière est vraiment très liée au projet, d’où la nécessité de travailler en collaboration avec les architectes en charge de la maquette.
En éclairage, comment vous serviez-vous de Revit ?
Nawel Creach-Dehouche : le luminaire est attaché à son support. C’est-à-dire que si nous voulons que le luminaire soit accroché au plafond, il faut définir le plafond en support dans la Famille du luminaire. Nous ne pouvons pas mettre le luminaire n’importe où. Il faut réaliser différentes typologies (Familles) de luminaires en fonction de leur point de fixation (au sol, au plafond ou au mur).
J’ai aussi intégré dans chaque Famille des luminaires la photométrie (.ies) lorsqu’elle était disponible sur le site du fabricant ainsi que d’autres caractéristiques spécifiques (techniques et esthétiques).
Quels fichiers d’appareils d’éclairage utilisez-vous ?
Nawel Creach-Dehouche : pour l’ENS Paris-Saclay, j’ai fait des volumes simples, des cubes et des cylindres peu détaillés. L’idée étant d’avoir l’encombrement du luminaire, parce que c’est ce qui est important pour la synthèse. Il faut bien mettre la typologie de chaque luminaires (support), ses dimensions, sa puissance.
Nous renseignons ainsi les éléments que nous voulons, mais en termes de forme physique, j’ai beaucoup simplifié les appareils car c’est un gros projet qui comporte de nombreux éléments techniques à intégrer dans la maquette. Nous ne pouvons pas nous permettre d’ajouter trop de poids au fichier global du projet.
J’avais trouvé en ligne des modèles de Famille Revit pour des luminaires chez certains fabricants, mais les fichiers sont souvent très lourds, car il y a tous les détails de la construction du luminaire en 3D. Or, souvent, nous devons simplifier pour alléger le poids du fichier et indiquer les données qui sont importantes au projet sans trop alourdir la maquette.
Par exemple, au départ, j’avais mis le prix sur la famille des luminaires. Mais ensuite, je les ai retirés car c’est un marché public et donc les prix et les marques ne sont pas à spécifier.
Suite de l'article
Introduction | ENS Paris-Saclay : éclairage de Nawel Creach-Dehouche |
Page 1 | BIM en phase de conception, l’exemple de l’ENS Paris-Saclay |
Page 2 | BIM en pratique, formation / hardware sur l’ENS Paris-Saclay |
Page 3 | Comment le BIM et Revit ont été utilisés en éclairage ? |
Lieu
- Future ENS Paris-Saclay
- Gif-sur-Yvette, France
Livres
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