Copenhague, Christianshavn Torv, interview de Lucas Goy
Avec qui as-tu fait équipe à Copenhague ?
Lucas Goy : c’est un projet d’échange avec une conceptrice danoise, Franziska Bönecke, de ÅF Lighting.
Où se situe le projet dans la ville ?
LG : la place Christianshavn Torv est au bord d’un canal. Il y a des façades anciennes, typique d’Amsterdam, avec des canaux et de petites barques le long des quais. Le quartier est aussi appelé : petite Amsterdam.
Le projet ne se limite pas seulement à éclairer mais à travailler sur la totalité de la place, de façade à façade. Elle compose une esquisse de plan lumière à l’échelle du canal.
Quel était le concept lumière initial ?
LG : sur cette place, il y a trois statues sur les tâches quotidiennes des Inuits. On voit des familles qui ouvrent de phoques, les dépècent et tannent les peaux. Au Danemark, il y a eu de nombreux échanges avec le Groenland. C’est une zone de pêche. Les canaux de la ville permettent une connexion directe avec la mer.
Nous avions envie de donner ce thème avec des projections d’iceberg sur cette place, une mise en scène des statues et, indirectement, celle des gens originaires du Groenland qui vivent là.
Comment se compose la mise en lumière, côté canal ?
LG : comme savent très bien le faire les danois, nous proposons une mise en lumière en sorte de promenade pour profiter de l’espace public. Ils ont une manière d’investir l’espace extérieur qu’ils appellent la « Danish Hygge ». C’est le savoir-vivre danois. Ils apprécient d’être dehors pour prendre un café. Copenhague, c’est une ville où il y a plus de cinq cents cafés.
L’idée est de proposer une mise en scène des façades, mais aussi des espaces pour s’asseoir comme les emmarchements et les berges.
Côté place, quelles sont les éléments clefs ?
LG : nous avons simplifié la place en déplaçant les parkings à vélo, typiques de Copenhague pourtant, sur le côté. L’objectif est de retrouver de la fluidité dans la circulation de l’espace public.
Notre projet s’inscrit dans l’espace existant en gardant les luminaires suspendus typiques de Copenhague sur l’avenue. Nous avons mis en place des mâts en bois qui rappellent les mâts des bateaux visibles juste à côté au bord du canal.
Comment gérez-vous l’accès au métro ?
LG : L’entrée du métro est un point névralgique dans la ville de Copenhague. Nous avons ressuscité les trous dans le sol qui avaient été prévus à l’origine pour que la lumière naturelle arrive en sous-sol. Nous en avons fait des dalles lumineuses. Ils avaient été obturés, sans doute, par souci de maintenance…
Notre idée est celle d’une rivière qui part du côté droit de la place. Elle se jette dans l’entrée du métro et sa mousse se retrouve de l’autre côté, vers le centre de Copenhague.
Quelles teintes et niveaux de lumière sont proposés ?
LG : L’avenue a des niveaux lumineux très faibles. Ici, nous ne sommes pas facilement dans la courbe de Kruithof qui dit que : si nous avons de la lumière froide, nous devons monter les niveaux lumineux. Nous pouvons être dans des températures de lumière froide et avoir des niveaux lumineux faibles de 5 à 10 lux. C’est vraiment le projet de cette place !
Que retiens-tu de cette expérience danoise ?
LG : la stratégie lumière de Copenhague est d’avoir un éclairage homogène mais faible. Ils ont un vrai souci d’absence d’éblouissement et de recherche d’homogénéité dans la lumière. C’est vraiment la signature que j’ai apprise de Copenhague. Il y a une traque de la ville, des éclairagistes mais aussi des habitants pour une absence d’éblouissement. La société danoise est vraiment construite autour de la notion de confort des cafés, de l’espace public et de la maison. Et la qualité de la lumière trouve toute sa place comme élément intime et cosy.
Christianshavn Torv en équipe
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Page 1 | Copenhague, Mozart Plads, interview de Aurélien De Fursac |
Lieu
- Christianshavn Torv
- Copenhague, Danemark