Design lumière avec des concepteurs lumière français
Comment travailles-tu avec les concepteurs lumière ?
Frédéric Gervais : notre manière de travailler avec les concepteurs lumière, c’est de leur apporter une solution pour réaliser leurs projets de A à Z. Notre objectif principal est de servir leur direction artistique en mettant à leur disposition toute notre expérience et tous nos savoir-faire.
Quelles sont les étapes pour réaliser un projet ?
Frédéric Gervais : tout d’abord, cela passe par une phase de conception technique qui peut prendre pas mal de temps, avec des allers-retours au niveau du design, de l’architecture… et ce jusqu’au design final validé par le commanditaire.
Nous devons également nous occuper de la pose du projet, car même s’il est bien désigné, il doit être tout aussi bien posé, c’est pour moi une règle immuable.
Pour le finaliser, nous gérons la programmation des lumières.
French Light a-t-il les compétences pour commander l’éclairage ?
Frédéric Gervais : en matière de programmation, nous avons acquis une certaine expérience technique, notamment sur la mise en œuvre des protocoles de commande comme le DMX512. Cette expertise nous permet aujourd’hui d’optimiser nos systèmes. Il faut vraiment savoir et prendre en compte que le pilotage de la lumière est aujourd’hui encore une vraie technique à part entière, qui demande un réel savoir-faire. Ce dernier a souvent un impact financier non négligeable sur un projet, surtout s’il n’a pas été pensé et bien calibré au préalable.
J’allais oublier l’aspect normatif incontournable dans les secteurs d’activité publics, c’est une part du projet que nous ne pouvons pas négliger et que nous suivons de très près, en particulier sur les normes IK, IP et le classement au feu.
Comment les tests lumière sont-ils inclus dans ton approche ?
Frédéric Gervais : dans notre métier d’artisan, de gens qui travaillent directement cette matière lumière, nous avons les mains dedans tous les jours. C’est déjà et avant tout beaucoup de temps passé à l’atelier pour faire les tests et expériences. Dans ce cadre, nous réalisons souvent des tests avec les bureaux de lighting design afin de valider avec eux leurs hypothèses et ensuite, assez rapidement, nous faisons des prémaquettes pour les valider, c’est très important.
En résumé, nous sommes là pour partager notre savoir-faire et notre expérience, c’est l’essence de French Light.
Quelles sont les collaborations en cours avec les concepteurs lumière ?
Frédéric Gervais : nous avons eu de très belles réalisations, et d’autres sont en cours (pour les J.O.), notamment en collaboration avec l’agence ON et Technilum à qui nous avons proposé une dalle optique qui crée des arcs de cercle aléatoires.
Nous avons également des collaborations avec d’autres agences comme Coup d’éclat ou Concepto, et aussi avec les sociétés iGuzzini et Meyer, avec qui on fait beaucoup de développement en ce moment.
Comment vois-tu l’avenir de la technologie LED ?
Frédéric Gervais : l’avenir du métier de l’éclairage est dans un vrai virage depuis quelques années, plus particulièrement sur la question de la technologie LED.
Je pense que nous avons atteint un point de maturité dans cette technologie. Cela commence à devenir très intéressant parce que ce sont de vraies solutions, presque standards, qui sont apportées par les concepteurs d’éclairage aux lighting designers.
Nous avons aujourd’hui tout un tas d’outils comme les strips, les modules, les points matriçables ou encore les ampoules LED. Tous ces éléments nous apportent une technologie presque standard. De plus, celle-ci est couverte par de nombreux acteurs sur le marché et je trouve que ce sont de bons outils pour envisager de très beaux projets. L’impressionnante durée de vie de cette technologie nous permet également de garantir la pérennité des installations.
Quel souhait as-tu pour le pilotage de la lumière LED ?
Frédéric Gervais : si j’avais un souhait, ce serait que les systèmes de pilotage/commande de cette technologie LED ne soient pas si compliqués. Pour un certain nombre de fabricants, ce sont des choses complexes à déployer, alors que ça devrait être extrêmement simple, intuitif et standardisé.
J’aimerais voir un leader sur le marché de l’éclairage qui puisse proposer une solution simple et robuste de pilotage de la lumière LED, au même titre que le logiciel Photoshop pour le traitement de l’image, qui est devenu un standard en PAO.
Comment imagines-tu ton métier demain ?
Frédéric Gervais : mon souhait est de continuer à travailler dans cette fluidité, entre la conception 3D et le design, en passant par la simulation d’éclairage (DIALux), et ce jusqu’au projet final. En sachant que ces outils sont en perpétuelle évolution et qu’ils sont finalement de plus en plus performants.
Je trouve que ce flux au niveau de la création est rassurant pour nos clients, mais il l’est surtout pour nous en premier. Il nous permet aussi d’avancer avec confiance dans les projets d’éclairage. C’est quelque chose d’assez évanescent, qui n’est pas très solide, finalement. Il est très important de pouvoir échanger grâce à ces outils de simulation.
Propos recueillis par Alexandre Junca, le 17 octobre 2022.
À suivre…
Frédéric Gervais, des arts appliqués au design lumière
Approfondir le sujet
Équipe du projet
Livres
Éclairage et lumière du IIIe millénaire, 2000-2050, un livre collector
Le phénomène éclairage a vécu une mutation. Ville, architecture, conception lumière, pollution lumineuse... Qu'en sera-t-il demain ? |