Agroforesteries, environnement et planter des arbres en Haïti
Quelle est votre démarche par rapport à l’environnement ?
William Lautié : je suis un écolo dans ma vie de tous les jours. Je ne suis pas un écolo politique ou extrémiste. Quand j’étais petit, je regardais Nicolas Hulot à la télé, et déjà sur l’émission Ushuaia, il nous disait déjà qu’il y avait un problème. Il y avait eu d’autres personnes avant lui qui avait commencé à l’exposer.
Comment STIPA a pris en compte l’environnement ?
William Lautié : donc, en matière d’environnement, depuis 12 ans chez STIPA, j’ai mené beaucoup d’actions. Il a fallu d’abord passer par des normes internationales comme ISO 14001 un peu restrictive. Elle a permis de vérifier nos filières de déchets. Où vont tes déchets ? Comment ils sont traités ? Après avoir vérifié que tous les produits qu’on achetait, en interne, étaient conformes pour la santé et l’environnement, j’essaye toujours de trouver d’autres trucs pour avancer dans ce sens.
Quelle autre action avez-vous développée dans vos activités ?
William Lautié : un peu avant le premier confinement, je me suis dit qu’il y avait d’autres actions à entreprendre, notamment en termes de compensation carbone. Replanter des arbres sur la planète, c’est indispensable, car nous avons besoin d’oxygène et les plantes de se nourrir du carbone.
La forêt c’est à la fois le puits de carbone terrestre et le principal foyer de biodiversité Il y a des zones où l’homme a massacré la forêt ou tout rasé pour faire de la culture intensive. Il y a eu aussi des catastrophes météorologiques dues à l’activité humaine.
Comment avez-vous trouvé votre action de compensation carbone ?
William Lautié : j’ai effectué des recherches et je suis tombé sur Reforest’Action. C’est un mec qui a créé sa boîte il y a 10-15 ans. En allant au Sénégal, il s’est rendu compte d’un endroit où la forêt a été dévastée. Avec ses petits moyens, il s’est mis à replanter.
Il a noué des partenariats avec des grosses boîtes du CAC40 en France. Finalement, on se rencontre qu’à moindres frais, pour n’importe qui, tu peux faire une action. Si tout le monde le faisait, nous avancerions.
Pourquoi avoir choisi Haïti pour s’engager dans la compensation carbone ?
William Lautié : début 2021, STIPA s’est engagé a planté 3000 arbres en Haïti, parce qu’il y a 50 ans le territoire avait 60 % de forêt et qu’aujourd’hui, c’est 2 %. Une autre raison du choix de Haïti, c’est une catastrophe au niveau social. Or, quand nous plantons des arbres, nous embauchons de gens, il faut une équipe de planteurs.
Reforest’Action est contrôlé au niveau international par un système sérieux (Label B-Corp). Ils fonctionnent avec des ONG locales qui font travailler des locaux.
Qu’est-ce que l’agroforesterie ?
William Lautié : l’agroforesterie, c’est faire de l’agriculture au milieu des arbres et non pas raser des arbres pour faire de l’agriculture. Depuis 50 ans, on a trop souvent dit : « pour faire de l’agriculture, on rase des arbres pour faire un champ ». Or, nous nous rendons compte dans le monde, notamment là où il fait chaud, que l’arbre, c’est de l’ombre. C’est de la captation d’humidité. Ce sont des racines qui créent des oligoéléments dans le sol. Et tout ça, c’est bien pour l’agriculture. Mais pour faire de l’agroforesterie, il faut rééduquer les gens.
À Haïti, Reforest’Action intègre l’agroforesterie avec la replantation des arbres. En France, nous voyons cette approche dans les vignobles de Bordeaux. Les viticulteurs sont en train de replanter des milliers d’arbres pour pouvoir protéger la vigne des canicules et des parasites.
Propos recueillis par Vincent Laganier le 16 novembre 2021 à Montreuil.
A suivre…
William Lautié, couleur et lumière à l’imprimerie STIPA
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Photo en tête de l’article : agroforesterie au Maroc, Taza, association High Atlas Foundation avec le Département des Eaux et des Forets marocain © Reforest’Action