Gestion des métadonnées architecture-éclairage de Revit à BIMlink
Comment mettez-vous en place une stratégie éclairage dans Revit ?
Sara Aschei : chaque pièce d’un bâtiment possède sa propre étiquette dans Revit avec des informations sur la stratégie lumière définie par l’agence. Par exemple, une étiquette contient : les niveaux d’éclairement, d’éblouissement et de luminance propre à chaque pièce.
Comment gérez-vous les paramètres de l’objet dans le BIM ?
Sara Aschei : de la même manière, chaque luminaire possède aussi sa propre étiquette dans Revit. Elle contient les paramètres du luminaire que nous avons saisi en créant la famille de luminaires pour le projet. Ainsi, la température de couleur, la puissance, le flux lumineux, l’indice de protection, les dimensions… font partie de l’étiquette du luminaire. Dans Autocad, cette fonction s’appelle attribut d’objet.
Comment avez-vous une vision d’ensemble de toutes ces métadonnées d’éclairage ?
Sara Aschei : pour avoir une vision d’ensemble, nous utilisons BIMlink, une interface avec Excel dans laquelle il est possible d’exporter les paramètres des étiquettes des objets dans un fichier. Ensuite, après modifications éventuelles, nous réinjectons ces paramètres dans Revit. Ainsi, dans toutes les vues que nous avons préparées avec ces étiquettes, les données vont se mettre à jour automatiquement.
Quels usages faites-vous des bases de données BIM existantes ?
Sara Aschei : nous n’utilisons pas du tout les bases de données avec des luminaires génériques du logiciel, comme celles qui sont en ligne en général. En lumière, nous dessinons des luminaires très simples. C’est un choix pour ne pas alourdir le modèle de créer des sortes de « boîtes à chaussures ». Parfois, pour un projecteur avec un élément articulé, nous prenons le modèle que nous donne le fabricant et sa géométrie. Il y a des fabricants qui ont déjà développé des modèles 3D. C’est bien, mais souvent ils sont lourds et inutilisables dans un gros projet, car ils plombent la maquette. Du coup, nous évitons de les utiliser, ou alors, nous les épurons, et n’utilisons que la géométrie sans tous les paramètres.
Quelle vision avez-vous du BIM en éclairage à l’avenir ?
Sara Aschei : par rapport à la méthodologie Autocad et celle de notre agence, je pense que ce sera un changement doux. Nous essayons d’avoir des ressemblances pour éviter un changement trop brutal dans la pratique de notre métier. Nous essayons d’adapter les possibilités de Revit à celles que nous avions déjà sur Autocad. Par exemple, pour les luminaires, nous utilisons les mêmes symboles quel que soit le logiciel afin de ne pas remettre en cause une manière de faire qui fonctionne bien.
Quel est le changement le plus important du BIM dans votre pratique professionnelle ?
Sara Aschei : la chose qui change radicalement par rapport à Autocad, c’est que nous travaillons en 3D. Du coup, il faut vérifier les plans mais aussi les coupes. Le gros problème est que parfois nous devons nous implanter sur des faux-plafonds qui n’existent pas encore. Quand la maquette architecture arrive avec ses faux-plafonds et avec toutes les informations nécessaires, ce n’est pas plus compliqué que sur un autre logiciel.
Propos recueillis par Vincent Laganier à Lyon le 23 novembre 2016.
A suivre…
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