Impact du BIM en architecture sur la méthodologie de travail
Comment communiques-tu avec un panel d’acteurs qui, comme toi, subit l’évolution permanente de cette nouvelle méthodologie de travail ?
Maël Clavier : justement, ta question est assez révélatrice d’une pensée… Les partenaires avec qui je travaille sur le sujet, comme les bureaux d’études, partagent notre idée de ne pas « subir » cette évolution permanente. En effet, nous préférons l’accompagner, être en retard sur certains sujets pour regarder comme cela se passe ailleurs et le faire au moment le plus opportun. Ou, au contraire, tenter des choses et essayer d’innover sur d’autres sujets. Encore une fois, je considère le BIM comme une méthode de travail collaborative, mais c’est cette méthode qui sert le projet et non l’inverse. La systématisation du BIM serait une contrainte que l’on subirait, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, heureusement !
En tant qu’architecte BIM Manager, as-tu une forme d’autorité sur la mise en œuvre et l’exploitation de la maquette numérique ?
MC : pas spécialement… Je ne parlerai pas d’autorité, mais plutôt de responsabilité. L’une entraînant souvent l’autre… Après, sur les projets sur lesquels j’ai pu travailler, je n’ai pas eu à exercer une quelconque autorité. Nos interlocuteurs étant animés par le même esprit de réussite que nous. Donc, cela se fait naturellement. Lorsque certains font quelques erreurs, nous les premiers, les reprises se font facilement pour arriver à un ensemble homogène et de qualité.
Le coup de crayon préliminaire est-il toujours d’actualité ? Quid de la conception et de l’esquisse.
MC : oui, du moins dans la pratique que nous en avons chez GPAA. Les rouleaux de calques envahissent toujours nos bureaux. Ce n’est pas près de disparaître à mon avis ! Tant mieux d’ailleurs ! Par exemple, sur le projet le plus abouti en BIM à l’agence, le carnet de détail est réalisé à la main et colorié aux crayons de couleur. L’un et l’autres ne sont pas incompatibles…
Nouveaux outils, nouveaux usages. Quel point peux-tu faire sur les transformations fondamentales qu’a provoquée l’arrivée du BIM ?
MC : pour ce qui nous concerne chez GPAA, le changement est d’abord et surtout passé par un changement de logiciel. Et ce n’est pas rien lorsque vous changez l’outil de travail de toute une agence. Certains travaillaient sur AutoCad depuis plus de 15 ans ! On a le sentiment de repartir à zéro. Cela a été un peu compliqué au début, mais entouré de bons conseils et de bons formateurs, ça se passe bien ! Après, dans l’approche de notre pratique de l’architecture, je ne pense pas que cela ait modifié nos pratiques. Ou alors nous ne nous en sommes pas rendu compte. La transformation la plus fondamentale tient au logiciel.
A suivre…
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Lieu
- GPAA, Gaëlle Péneau architectes associés
- Nantes, France
Livres
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