Jean-Yves Soëtinck : fondateur de l’Acte Lumière à Lyon
Quel est ton parcours de formation dans la lumière ?
Jean-Yves Soëtinck : je suis lyonnais d’origine. J’ai fait une école d’architecture intérieure, l’Esail à Lyon. Pendant mes études, c’était le premier plan lumière de la cité. Il se passait plein de choses, les espaces publics de la ville changeaient y compris la nuit. On voyait bien l’intérêt de faire évoluer la ville avec la lumière. Mais, on n’en parlait absolument pas dans l’enseignement. Ni des moyens d’arriver à ce métier de concepteur lumière. En fait, je suis un enfant du plan lumière lyonnais !
Quel a été ton premier emploi dans l’éclairage urbain ?
Jean-Yves Soëtinck : une fois diplômé, j’ai répondu à de petites annonces pour trouver du boulot. J’ai obtenu une place chez un concepteur lumière lyonnais pour faire des plans et des aquarelles nocturnes [ndlr : atelier Roland Jéol]. C’est « par hasard » que j’ai découvert le matériau lumière et le métier en septembre 1997.
Qu’as-tu réalisé au cabinet Roland Jéol ?
Jean-Yves Soëtinck : ce grand cabinet lyonnais m’a permis de travailler sur des projets internationaux. C’était l’époque ou l’on dressait des plans lumière de grosses villes avec six pellicules de 36 photos, trois plans et quelques bouquins récupérés à l’office du tourisme ! J’ai participé à des plans lumière assez importants, comme celui de Lausanne en Suisse, mais surtout le plan lumière de Gand en Belgique où j’ai été particulièrement impliqué. Également, le plan lumière d’Ostende, toujours en Belgique. Et j’ai travaillé sur des mises en lumière architecturales de renom.
Que gardes-tu de cette première expérience professionnelle ?
Jean-Yves Soëtinck : je suis resté dans l’agence pendant quatre années où j’ai appris et travaillé la lumière, un peu trop au bureau, à mon avis. De ces premières années, j’ai appris ce qu’il fallait faire (planifier, calculer) et aussi ce qu’il ne fallait pas faire.
Quand as-tu décidé de monter ton agence en éclairage urbain à Lyon ?
Jean-Yves Soëtinck : en octobre 2001, je suis parti pour créer mon agence avec l’envie d’exprimer les choses telles que je le souhaitais. J’avais aussi besoin de me confronter au matériau lumière un peu plus physiquement, d’y apporter un peu plus de créativité et de réflexion.
Pourquoi avoir choisi le nom Acte Lumière pour ton agence ?
Jean-Yves Soëtinck : j’ai tout de suite choisi le nom Acte Lumière, même si j’ai évolué au niveau de ma structure, d’abord installé en nom propre, puis en SARL. Pour moi, « faire de la lumière », c’est un acte. Ça passe par un processus de réflexion et de compréhension des enjeux qui sont concrétisés par des choix de directions et de tonalités. Tout dépend d’un contexte.
Quel est le positionnement de ta pratique de concepteur lumière ?
Jean-Yves Soëtinck : le positionnement de l’agence, c’était ce que j’avais appris à faire. C’est-à-dire :
- travailler sur des plans lumière d’importance,
- structurer l’urbanisme grâce à la lumière,
- définir les grands principes d’accompagnement de l’architecture par la lumière.
Mon bagage initial et mon intérêt pour l’architecture font que j’ai appris à lire l’architecture et à la comprendre. Ce qui m’amènera, progressivement, à savoir comment bien la restituer avec la lumière. Et puis je suis un urbain, j’aime la ville et la nuit.
Propos recueillis par Vincent Laganier par téléphone le 8 janvier 2021.
À suivre…
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