Jeremy Maxwell Wintrebert, artiste verrier, créateur de matière
Avec « La plus belle ruse de la lumière », David Elbaz dit que la lumière sculpte…
Jeremy Maxwell Wintrebert : elle est dingue ! D’ailleurs il l’explique très bien dans le livre, la lumière sculpte l’univers. L’ultraviolet va casser les atomes d’hydrogène et d’oxygène. C’est ce qui donne toutes ces nébuleuses. Moi ce qui me troue le cerveau, c’est que absolument tout, sans exception, vient de là. Moi ce qui me déroute, c’est que l’autre n’en n’est pas conscience. Instinctivement, dans le langage des gens : « Ah oui ! Toi tu t’intéresses à l’univers » mais moi mon retour c’est « comment tu peux pas t’intéresser à l’univers ? » Tu viens de l’univers. Tout vient de l’univers. J’ai jamais lu de bouquin avant d’être fasciné par l’univers. Tu regardes le ciel quoi. Juste même de manger une pomme qui est bonne, il y a truc. Être vivant est quelque chose de dingue. Qu’est-ce qui te donne la vie ? C’est quoi la vie ? Tout ça, c’est l’univers.
Pourquoi une telle curiosité pour la lumière ?
Jeremy Maxwell Wintrebert : en fait… Tu vois ? C’est con mais 99,99999% des gens qui parlent de lumière, demande leur ce que c’est la lumière. Tu vois ? Personne ne se penche sur… Parce que c’est quand même assez complexe comme concept la lumière.
Les experts ne sont d’ailleurs pas tous d’accord…
Jeremy Maxwell Wintrebert : oui enfin, ils sont beaucoup plus proches et il y a plus de consensus que la plupart des gens qui travaillent la lumière et qui ne savent même pas ce que c’est. Mais pour moi, je pense que c’est une curiosité d’inspiration. C’est-à-dire que dès que je commence à comprendre quelque chose, j’ai envie d’aller plus loin pour comprendre ce qu’il y a derrière et ce qu’il y a derrière et ce qu’il y a derrière… Tout ça, ça m’inspire dans mon travail.
Donc ce n’est pas qu’une approche empirique mais aussi scientifique ?
Jeremy Maxwell Wintrebert : mais c’est obligatoire pour moi parce que la créativité, comme l’univers d’ailleurs, est infinie et éternelle. C’est-à-dire que rien ne définit la création. (Il trace un trait sur la table). Voilà, j’ai créé un truc. Je peux jeter ça par terre et dire que j’ai fait une œuvre. Tu vois ? Y’a pas de limites. C’est un espace infini où tout est possible. Donc moi j’ai besoin de m’accrocher à quelque chose. Et ce quelque chose, effectivement, j’ai besoin qu’il soit concret. C’est pas le cas de tout le monde et heureusement. D’autres artistes explorent d’autres choses plus abstraites.
En fait, je pense que c’est aussi mon besoin. En tant qu’artiste, c’est mon besoin de me connecter à l’autre. C’est-à-dire que si je suis trop abstrait, ma connexion à l’autre est beaucoup plus difficile. Là je me base sur quelque chose de concret donc je m’attends à ce que le spectateur, sans explications, ait déjà une connexion avec moi. Et je pense que c’est aussi ce qui nourrit la force du travail.
A suivre…
Livres
Le Passeur de lumière : Nivard de Chassepierre maître verrier
Nivard de Chassepierre. Le passeur de lumière, maître verrier. Découvrez cet artisan sublime, funambule oscillant entre le ciel et l'ombre. |
La plus belle ruse de la lumière, et si l'univers avait un sens...
La lumière, à la fois conteuse et actrice de l’histoire de l’univers. L'astrophysicien David Elbaz retrace l'histoire de sa création. |
Vivre la sobriété en éclairage, traduit par Maxime Brunois
Qu’est-ce que la lumière vivante ? En architecture et habitat, Gerard Auer en donne une explication dans Vivre la sobriété en éclairage. |
Lieu
- JMW Studio
- Paris, France