Jérôme Donna, éclairagiste : de LEA à la ville de Lyon

Quel est ton parcours de formation ?

Jérôme Donna : j’ai passé un diplôme d’architecte d’intérieur à l’Esail de Lyon. Son enseignement est mixte. Dans un premier volet, c’est une école de type Beaux-Arts, avec l’apprentissage du dessin académique, de la couleur et tout ce que l’on peut et doit appréhender dans l’éducation artistique. Le deuxième volet de cette formation, ce sont les techniques de l’architecture, de comprendre, analyser, représenter l’espace en 3D, la géométrie, la perspective, les techniques de la construction, afin de concevoir des espaces.

Comment es-tu-tombé dans la lumière ?

Jérôme Donna : d’abord, il y a une partie qui est due au hasard. Quand je faisais mes études d’architecture à Lyon, j’ai réalisé différents stages chez des architectes. J’étais dans l’équipe, Rue Royale Architectes. J’ai rencontré Laurent Fachard qui travaillait dans la même rue. On déjeunait souvent au même endroit et par ce biais, on a fait connaissance. Il a fait appel à moi quand j’étais encore étudiant pour lui donner des coups de mains, surtout dans la partie graphique de ses projets à ce moment-là. Dans les études d’architecture intérieure, il y a 20 ans, on appréhendait finalement peu la lumière naturelle ou artificielle, en général. Donc, ce fut une bonne rencontre.

Comment as-tu alors appris le métier d’éclairagiste ?

Jérôme Donna : après mon diplôme, Laurent travaillait seul avec parfois des freelances. Il m’a proposé de me salarier. C’était doublement intéressant pour moi car, ça me permettait d’appréhender et d’apprendre un domaine que je connaissais moins. Et ensuite, de reporter mon service militaire…

 

J’ai donc appris le métier d’éclairagiste chez Fachard. J’ai été son premier assistant. On a eu une certaine complicité, je pense, même si ce n’était pas simple de travailler tous les jours ensemble. Ça a été une riche expérience. J’étais assez autonome et surtout en charge complète des dossiers confiés. Donc, confronté à tous les aspects d’un projet lumière…

Puis, l’agence est entrée dans une phase où les projets se multipliaient. Quand je suis parti, nous étions six ou sept salariés. Je suis resté sept ans chez Les éclairagistes associés – LEA – de 1998 à 2004.

Comment es-tu entré dans la ville de Lyon ?

Jérôme Donna : la ville de Lyon est venue me débaucher. C’est-à-dire qu’ils avaient besoin d’un chargé de projet au sein du bureau d’études. Ils m’ont proposé la place. Quand tu travailles avec une forte personnalité comme Laurent Fachard, artistiquement parlant, même si étais souvent assez libre de proposer, tu ne te rends pas vraiment compte si tu es capable de sortir le projet tout seul ou s’il y a toujours le maitre derrière. Donc, ça me trottait un peu dans la tête de saisir une nouvelle opportunité, à voir…. Alors, j’ai fait attendre un peu la ville de Lyon car, ce n’était pas le but que je claque la porte de LEA. Je voulais assurer la transmission de mes projets. La ville a été compréhensive, elle m’a attendu.

Comment cette expérience construit-elle ton parcours professionnel ?

Jérôme Donna : je n’ai pas fait de plan de carrière ! À la base, j’ai fait mes armes chez LEA. Aujourd’hui, je suis dans une structure publique. Quand j’étais chez Fachard, lorsque l’on défendait des projets, auprès des villes pour lesquelles on travaillait, parfois il y avait de petites incompréhensions avec les services techniques sur l’ambiance lumineuse proposée ou la technique envisagée. Ça m’intéressait de connaitre l’autre côté du métier avec ses contraintes et ses spécificités, car si je décidais de revenir à mon compte, je possédais un bagage plus étoffé avec une double casquette. Je pensais être un peu plus armé pour pouvoir répondre à un appel à projet. La vie, les rencontres, les projets ont fait que je suis encore à la Direction de l’éclairage urbain de la ville de Lyon. Voilà, on verra bien comment la suite s’écrira.

Propos recueillis par téléphone par Vincent Laganier le 7 décembre 2020.

À suivre…

Concepteur lumière à la ville de Lyon en éclairage urbain

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Photo en tête de l’article : Jérôme Donna, éclairagiste – portrait, janvier 2021 © Michel Djaoui