L’aventure de Modulo Pi pour démocratiser le vidéo mapping
Quand et comment as-tu créé Modulo Pi ?
Yannick Kohn : j’ai créé Modulo Pi en 2010. Au même moment, Jean-Marc Constantien s’occupait de la prestation en tant que responsable commercial chez ETC. Il avait aussi envie de monter sa boite. Nous nous sommes installés dans les mêmes bureaux, pour nous entraider, en restant tous les deux indépendants, moi pour développer mon logiciel média serveur, lui en tant que prestataire audiovisuel. Il m’a présenté à son réseau et je l’ai aidé sur les aspects administratifs de gestion de société.
Comment as-tu été proche du besoin des utilisateurs ?
Yannick Kohn : quand j’ai commencé à faire de la vidéo, je ne la connaissais pas vraiment. Je suis allé voir l’équipe de Spectre Lab, qui travaillait chez Skertzò auparavant, pour qu’ils m’expliquent comment ils utilisaient Adobe After Effects afin de comprendre ce qu’ils faisaient avec. Ce qui était intéressant, c’était d’aller voir les gens qui utilisent le vidéo mapping et des créatifs, pour être proche de leurs besoins.
Pourquoi avoir fondé une entreprise autour du vidéo mapping ?
Yannick Kohn : en fait, mon projet est parti du constat que chez ETC, nous faisions de gros shows événementiels comme les cérémonies des Jeux Olympiques, par exemple, mais que quand nous faisions une installation en fixe, je pense au monastère de Bourg en Bresse par exemple, c’était un outil qui était super compliqué à utiliser pour du vidéo mapping.
Yannick Kohn : à la base, ma volonté, c’était de développer des outils simples et ergonomiques pour vulgariser le vidéo mapping. L’idée est qu’il soit utilisable par toute sorte type de public. Par exemple, pour le tunnel mode doux de la Croix-Rousse, ce sont les équipes qui s’occupent des aérateurs et ventilateurs qui sont en charge des projections d’images.
Quels est l’offre produit de Modulo Pi autour du vidéo mapping ?
Yannick Kohn : nous sommes les seuls à proposer deux média serveurs très différents, Modulo Player et Modulo Kinetic, avec des outils et des fonctions complémentaires. Pour moi, il y a deux besoins.
Avant, les vidéo projecteurs coûtaient très très cher. En 2010, le mapping commençait à se démocratiser. Je me disais, il manque un outil super simple où quand tu encodes le show, tout le travail ne soit pas perdu si quelqu’un veut changer quelque chose par la suite.
Au départ, le média serveur Modulo Player était un produit simple pour être installé en fixe et faire de la muséographie, du vidéo mapping en extérieur. Mais, il a finalement aussi été utilisé pour faire de la convention d’entreprise, de l’événementiel et des tournées, sans doute à cause de sa simplicité d’usage et du fonctionnement à base de playlist, très pratique en événementiel pour facilement changer l’ordre des médias pendant le show.
J’avais en tête un autre produit qui était Modulo Kinetic, pour des gros shows et de l’interactivité. J’imagine depuis longtemps l’utilisation de capteurs et de l’interactivité. D’une part, l’idée étant d’avoir tous les outils pour mélanger du contenu pré-calculé avec un rendu réaliste et qualitatif. D’autre part, du temps réel pour des ajustements rapides sur place et réagissant à des capteurs.
Comment as-tu vendu ce concept de média serveur à la profession ?
Yannick Kohn : l’idée était de trouver des trucs malins. Ce que certains développent à 20, tu peux le faire à deux, par des chemins détournés. Ça s’applique à de l’informatique car je ne l’avais pas appris à l’école mais pas seulement. Par exemple, le produit s’est démocratisé parce que nous avons formé les freelances et ce sont eux qui l’ont vendu. Nous n’avions pas de commercial dans l’entreprise. Nous n’allons avoir notre premier commercial que maintenant.
A suivre…
Média serveur Modulo Player ou la simple gestion du show
Photo en tête de l’article : Défile Balenciaga 2019 – Cité du Cinéma – Création vidéo : Jon Rafman, The Mill © SpectreLab