Interview

Philippe Badaroux, de l’électronique à l’entreprise BH Technologies

Président directeur général de BH Technologies depuis 20 ans, Philippe Badaroux est un homme de conviction, entrepreneur et engagé. Interview en trois parties.

Quel est ton parcours de formation ?

Philippe Badaroux : je suis un ingénieur électronicien qui a fait énormément de métiers. J’ai une spécialisation en conception de circuits intégrés mais, j’ai commencé ma carrière avec de la mécanique de précision, de la chimie, de l’électronique… Et je n’ai jamais conçu un seul circuit intégré de ma vie !

Dans mon parcours, j’ai développé des solutions d’automatisme, pour l’avionique, l’industrie automobile et une gamme de barrières immatérielles pour machines dangereuses.

Comment la technologie fait-elle partie de ta vie ?

Philippe Badaroux : depuis mes débuts, j’ai la volonté claire d’utiliser la technologie, non pas comme une fin en soi, mais comme un outil pour créer de la valeur. La techno, c’est bien, mais elle ne sert à rien si elle ne débouche pas sur du business, des usages, sur un marché et des clients finaux.

Auditorium de Lyon, France – Conception lumière : Michel Pieroni, Aartill – Graduation de lampes à décharge colorées : BH Technologies © Vincent Laganier

Dans ce sens, je suis un ingénieur « qui a mal tourné » car, je suis allé au-delà de ma compétence technique. Je me suis toujours posé des questions sur les limites de fonctionnement des technologies et me suis toujours challengé à prévoir les modes de défaillance des solutions que je proposais. Si ça ne fonctionne pas, qu’est-ce qui se passe ? De manière que nous conservions la fonction essentielle, même en mode dégradé, pour servir l’usage.

Qu’en est-il alors de la fiabilité d’un produit ?

Philippe Badaroux : tout cela m’a amené à travailler sur des réflexions entre performance du produit et robustesse. Je fais bien la différence entre les deux. La fiabilité est une conséquence de ce binôme. En électronique, un composant est extrêmement fiable. Le problème, c’est sa zone d’utilisation, qui est très réduite, et doit être respectée. C’est justement un problème majeur en éclairage public, où la zone de fonctionnement des produits est très large. L’électronique est très fiable, mais il faut la rendre robuste pour qu’elle fonctionne longtemps dans des installations réelles. Il faut que les solutions fonctionnent bien et surtout longtemps. C’est là tout le challenge et, je pense, le point fort de BH Technologies.

Villa Dior, Granville, France – Pilotage éclairage : BH technologies © Philippe Badaroux

Quand as-tu fondé BH Technologies ?

Philippe Badaroux : quand j’ai créé BH Technologies en juin 1998 avec mon associé Eric Habib. J’étais le « B » et lui le « H » de BH. J’avais cette culture d’excellence acquise dans l’avionique et dans l’industrie. Je me suis dit « dans l’éclairage public, il y a tout à faire ! Ça ne doit être pas difficile d’apporter une couche de compétentes fortes, une vraie valeur ajoutée en pilotage d’éclairage public, qui à l ‘époque était inexistant. ».

Comment a évolué l’entreprise ?

Philippe Badaroux : nous étions quatre quand on a commencé et nous avons lancé un nouveau concept d’horloge astronomique. Nous avons beaucoup travaillé sur le terrain car il a fallu convaincre. Notre objectif était que les clients recommandent, dans les deux sens du terme, nos produits.

BH Technologies – logo éclairage

Petit à petit l’entreprise se développant, il a fallu la structurer, trouver des collaborateurs, construire des processus industriels pour garantir la qualité et la disponibilité des produits. Une réflexion stratégique forte a conduit notre évolution vers une offre globale pour piloter l’éclairage public, incluant la maîtrise des temps de fonctionnement, de la consommation d’énergie, et plus récemment de la supervision qui démontre l’efficacité de nos solutions.

Quelle est la taille de BH Technologies aujourd’hui ?

Philippe Badaroux : aujourd’hui, nous sommes 42 personnes pour un chiffre d’affaire de 10 M€ en 2016. L’entreprise confirme ses positions dans les objets connectés au service de la smart city. Cela fait 12 ans que l’entreprise a muté vers l’IoT, et a proposé des innovations de rupture dans des nouveaux métiers, et tout cela, en autofinancement.

Propos recueillis par Vincent Laganier à Grenoble le 20 avril 2018.

BH Technologies : le livre blanc de l’éclairage public durable

A suivre…

Philippe Badaroux, le métier du contrôle commande en éclairage public

Approfondir le sujet

Suite de l'article

Introduction Philippe Badaroux, de l’électronique à l’entreprise BH Technologies
Page 1 Philippe Badaroux, le métier de contrôle commande en éclairage public
Page 2 Philippe Badaroux, de l’horloge astronomique à l’éclairage LED

Équipe du projet

Matériel d'éclairage BH Technologies Philippe Badaroux Eric Habib

Lieu

  • BH Technologies
  • Grenoble, France

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Fondateur de l'agence de relations publiques LZL Services depuis 2023. Son thème : la lumière et l’éclairage. Rédacteur en chef et éditeur du portail français n°1 Light ZOOM Lumière depuis 2012. Architecte diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. Éclairagiste urbain de 1997 à 2013 en Europe. Auteur de huit ouvrages de référence sur la ville, le bâtiment et le millénaire. Enseignant sur l'histoire de la conception lumière à l’ENSA Nantes et à l'éclairage dans l'art contemporain à l’ENSATT Lyon.
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