Philippe Badaroux, de l’électronique à l’entreprise BH Technologies
Quel est ton parcours de formation ?
Philippe Badaroux : je suis un ingénieur électronicien qui a fait énormément de métiers. J’ai une spécialisation en conception de circuits intégrés mais, j’ai commencé ma carrière avec de la mécanique de précision, de la chimie, de l’électronique… Et je n’ai jamais conçu un seul circuit intégré de ma vie !
Dans mon parcours, j’ai développé des solutions d’automatisme, pour l’avionique, l’industrie automobile et une gamme de barrières immatérielles pour machines dangereuses.
Comment la technologie fait-elle partie de ta vie ?
Philippe Badaroux : depuis mes débuts, j’ai la volonté claire d’utiliser la technologie, non pas comme une fin en soi, mais comme un outil pour créer de la valeur. La techno, c’est bien, mais elle ne sert à rien si elle ne débouche pas sur du business, des usages, sur un marché et des clients finaux.
Dans ce sens, je suis un ingénieur « qui a mal tourné » car, je suis allé au-delà de ma compétence technique. Je me suis toujours posé des questions sur les limites de fonctionnement des technologies et me suis toujours challengé à prévoir les modes de défaillance des solutions que je proposais. Si ça ne fonctionne pas, qu’est-ce qui se passe ? De manière que nous conservions la fonction essentielle, même en mode dégradé, pour servir l’usage.
Qu’en est-il alors de la fiabilité d’un produit ?
Philippe Badaroux : tout cela m’a amené à travailler sur des réflexions entre performance du produit et robustesse. Je fais bien la différence entre les deux. La fiabilité est une conséquence de ce binôme. En électronique, un composant est extrêmement fiable. Le problème, c’est sa zone d’utilisation, qui est très réduite, et doit être respectée. C’est justement un problème majeur en éclairage public, où la zone de fonctionnement des produits est très large. L’électronique est très fiable, mais il faut la rendre robuste pour qu’elle fonctionne longtemps dans des installations réelles. Il faut que les solutions fonctionnent bien et surtout longtemps. C’est là tout le challenge et, je pense, le point fort de BH Technologies.
Quand as-tu fondé BH Technologies ?
Philippe Badaroux : quand j’ai créé BH Technologies en juin 1998 avec mon associé Eric Habib. J’étais le « B » et lui le « H » de BH. J’avais cette culture d’excellence acquise dans l’avionique et dans l’industrie. Je me suis dit « dans l’éclairage public, il y a tout à faire ! Ça ne doit être pas difficile d’apporter une couche de compétentes fortes, une vraie valeur ajoutée en pilotage d’éclairage public, qui à l ‘époque était inexistant. ».
Comment a évolué l’entreprise ?
Philippe Badaroux : nous étions quatre quand on a commencé et nous avons lancé un nouveau concept d’horloge astronomique. Nous avons beaucoup travaillé sur le terrain car il a fallu convaincre. Notre objectif était que les clients recommandent, dans les deux sens du terme, nos produits.
Petit à petit l’entreprise se développant, il a fallu la structurer, trouver des collaborateurs, construire des processus industriels pour garantir la qualité et la disponibilité des produits. Une réflexion stratégique forte a conduit notre évolution vers une offre globale pour piloter l’éclairage public, incluant la maîtrise des temps de fonctionnement, de la consommation d’énergie, et plus récemment de la supervision qui démontre l’efficacité de nos solutions.
Quelle est la taille de BH Technologies aujourd’hui ?
Philippe Badaroux : aujourd’hui, nous sommes 42 personnes pour un chiffre d’affaire de 10 M€ en 2016. L’entreprise confirme ses positions dans les objets connectés au service de la smart city. Cela fait 12 ans que l’entreprise a muté vers l’IoT, et a proposé des innovations de rupture dans des nouveaux métiers, et tout cela, en autofinancement.
Propos recueillis par Vincent Laganier à Grenoble le 20 avril 2018.
BH Technologies : le livre blanc de l’éclairage public durable
A suivre…
Philippe Badaroux, le métier du contrôle commande en éclairage public
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Équipe du projet
Lieu
- BH Technologies
- Grenoble, France
Livres
Nicolas Schöffer : espace, lumière, temps
Le catalogue de l'exposition Nicolas Schöffer, maitre et théoricien du cybernétisme, de l'architecture spatiodynamique et du light art. |