Ponctuelle à 21 ans : de la scène à l’agence de conception lumière

Quels sont les prémisses de l’aventure Ponctuelle ?

Philippe Mombellet : j’avais auparavant monté une société, Changement à vue, avec Michel Fayet, qui arrivait du Grand 8 à Rennes, pour travailler surtout sur la scénographie. J’ai travaillé dans l’architecture pour des salles de spectacles. De fil en aiguille, je me suis spécialisé dans l’équipement lumière. Puis, on m’a proposé de faire des éclairages d’exposition ou d’équipement, avec des scénographes et des décorateurs.

Enfin, j’ai eu la chance d’être dans une pépinière d’entreprise, avec Guy-Claude François, Jean-Hugues Manoury (société Scène à l’époque), Christian Jean… Il y avait aussi Yves Dessuant qui faisait des programmes de théâtre. On réunissait une dizaine de sociétés, avenue de la République.

Un jour Yves Dessuant m’appelle pour un souci d’éclairage pour un client. Et l’aventure Ponctuelle commence… (ou se poursuit).

Comment es-tu passé de la scène à l’agence ?

Philippe Mombellet : je trouvais la profession difficile dans le spectacle vivant. Après une « première », j’avais du mal à me retrouver tout seul. Sur La flûte enchantée, telle qu’on vient de la monter à Marseille, on est 200 personnes… Les moments sont tellement forts pendant une production qu’ils te font vivre, aussi, ensuite, un certain temps.

Alors, j’avais envie de travailler avec des gens dans une continuité, de créer une structure. A l’époque de la création de Ponctuelle en 1998, des agences existaient plutôt dans l’éclairage urbain, mais « ça n’existait pas » dans l’éclairage pour l’architecture intérieure.

Comment apprend-on à diriger une agence ?

Philippe Mombellet : le fait de monter une structure avec d’autres, c’est pour faire quelque chose en commun. Certes quelqu’un doit prendre les rênes. Il faut prendre des décisions. A deux, on y arrive encore. Après, quand on est plus nombreux, c’est compliqué. Aujourd’hui, j’ai du mal à mettre tous mes collaborateurs autour d’une même table. Ils sont une douzaine, avec un bureau à Lyon et aussi une personne à Bordeaux ; bureau pas encore pleinement actif, parce qu’on a beaucoup de boulot ailleurs.

De quelles professions se compose Ponctuelle ?

Philippe Mombellet : durant ces 21 ans de Ponctuelle, il y a toujours eu une personne venant du spectacle vivant dans l’équipe. Elles côtoient des architectes ou architectes d’intérieur, des collaborateurs diplômés d’une école d’ingénieur à Poitiers ou de l’école polytechnique de Milan… Il y a des profils différents. Mon job, c’est d’accompagner les chefs de projets, de dire : cela va être plus pour Annabelle, ou pour Charlotte, Maura, Oui, il y a beaucoup de femmes dans mon agence mais c’est ce qu’il ressort des formations diverses ; il y a plus de femmes que d’hommes.

Comment as-tu créé ta clientèle ?

Philippe Mombellet : en fait, c’est très varié. On voit au fil du temps qu’il y a tous les cas de figure. Aujourd’hui, l’agence est moins sollicitée dans le spectacle vivant ou dans le culturel, notamment pour des questions de budget. On travaille dans le cadre de marchés publics, avec des scénographes et des architectes.

On vient de gagner un concours pour un espace culturel à Tournai. On est en train de répondre pour un auditorium à Nîmes, pour des expositions temporaires. On vient de gagner le concours du Musée du Bourget en aéronautique. A côté de cela, on répond à des demandes de privés, pour des appartements ou des villas, au Koweït, à Ramatuelle… Aujourd’hui, parallèlement, on travaille pour des musées, des villas privées, mais aussi pour tout ce qui est espaces de vente, hôtel, restaurant… On est en train de faire le Marriott à Cannes.

C’est la première fois que je raconte, cette histoire, celle d’une agence, Ponctuelle, qui est aussi mon histoire. Je suis en train d’en prendre conscience…

Interview réalisée le 15 octobre 2019 à Paris.

A suivre…

Philippe Mombellet : profession éclairagiste, matériel d’éclairage et fabricants