Sandra Rey, du design industriel à la bioluminescence
Quel est ton parcours de formation ?
Sandra Rey : j’ai fait des études de design industriel à Paris. Ensuite, j’ai suivi un master en entrepreneuriat social à l’école de commerce ESCP. Il m’a permis de faire le lien avec la création de ma boîte. J’avais déjà l’envie d’aller vers l’entrepreneuriat.
Comment as-tu découvert la bioluminescence ?
Sandra Rey : j’ai participé à un concours étudiant sur le thème de la biologie dans mon école de design, Strate. Assez rapidement, je me suis penchée sur la lumière, car il y avait un lien avec la biologie. J’ai commencé à regarder des vidéos sur les créatures lumineuses des abysses.
Je me suis dit « si ces poissons font de la lumière et que nous avons des outils de biotechnologies à disposition, il y a sûrement une opportunité ». Comme il y a de gros sujets en matière d’éclairage, ça vaut le coup de creuser pour trouver s’il n’y a pas une solution lumière.
Sur quel projet as-tu gagné le prix ArtScience 2015 ?
Sandra Rey : à l’époque, des lois étaient en train de passer sur l’éclairage des commerces, notamment l’arrêté du 25 janvier 2013 relatif à l’éclairage nocturne. Il concernait les bâtiments non résidentiels pour limiter les nuisances lumineuses.
C’est donc avec une idée de vitrines bioluminescentes que j’ai gagné ce prix ArtScience. Il y avait un attaché de presse chargé du concours, et ça a fait boule de neige très vite. Par conséquent, il y a eu une forte traction des médias et des potentiels clients. J’ai vraiment senti qu’il y avait un besoin et un vrai manque sur le marché concernant ce type de systèmes.
Quelles ont été les étapes pour monter ta start-up ?
Sandra Rey : il y a eu quasiment un an et demi entre ce concours et la création de mon entreprise. Toute cette médiatisation m’a amenée à rencontrer beaucoup de clients potentiels. Je n’avais pas grand-chose à leur vendre, mais je suis allée les voir pour comprendre vraiment ce qu’ils voulaient.
Comment as-tu remporté le concours 101 projets ?
Sandra Rey : en parallèle, j’ai continué à participer à des concours, notamment celui organisé par les trois fondateurs d’entreprises mythiques :
- Jacques-Antoine Granjon, fondateur de vente-privee.com,
- Xavier Niel, fondateur de Free,
- Marc Simoncini, fondateur de Meetic.
Ils ont dit qu’ils allaient donner 25 000 € à 101 projets. #cent1projets était une minute de pitch devant eux. Bref, j’ai gagné ce concours. Donc, ça a continué à rebondir. J’ai rencontré beaucoup d’experts du secteur, et mon projet s’est construit au fur et à mesure.
Quand as-tu expérimenté la bioluminescence en laboratoire ?
Sandra Rey : à la fin de mes études en école de commerce, je me suis laissé six mois pour entrer en laboratoire et voir de la bioluminescence.
C’était un programme d’incubation d’un laboratoire à l’Inserm en septembre 2014. Ayant réussi à faire un peu de bioluminescence et vu le potentiel commercial et technique qui pouvait évoluer, j’ai créé Glowee en décembre 2014.
Propos recueillis par Vincent Laganier le 28 juin 2022 à Lyon.
À suivre…
Glowee, créatrice de lumière bioluminescente
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Photo en tête de l’article : Sandra Rey, designer industriel, entrepreneur, France © Glowee
Équipe du projet
Livres
Le monde lumineux des océans, de Catherine Vadon
Découvrez les animaux marins qui créent des phénomènes lumineux spectaculaires. La bioluminescence. Un livre accessible à toute la famille. |
La lumière et la vie, une subtile alchimie
Premier livre grand public décrivant le rôle et les multiples implications de la lumière dans le monde vivant. Par Bernard Valeur et Elisabeth Bardez. |
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Le phénomène éclairage a vécu une mutation. Ville, architecture, conception lumière, pollution lumineuse... Qu'en sera-t-il demain ? |