Simon Millet, histoire de l’entreprise Ambiance Lumière
Quel est ton parcours de formation ?
Simon Millet : mon parcours pourrait être qualifié d’atypique. J’ai d’abord fait un bac microtechnique. Je me suis ensuite orienté vers des études de commerce, avec un BTS technico-commercial, puis une licence professionnelle « Management du point de vente ». Enfin, j’ai suivi un master d’ingénierie d’affaires à l’INSEEC – Institut des hautes études économiques et commerciales.
Comment es-tu entré dans l’éclairage ?
Simon Millet : depuis ma plus tendre enfance, j’ai baigné dans le monde de l’éclairage avec l’entreprise familiale. Ambiance Lumière a été créée en 1979 par Martial Millet, mon père, et son oncle Robert Yenni. Ma mère occupait la fonction de directrice administrative et financière de l’entreprise. Ainsi, beaucoup de repas de famille pouvaient tourner autour de l’éclairage. En grandissant, j’accompagnais mes parents aux salons comme Elec Expo sur l’électricité, le SIEL sur la discothèque, Batimat sur le bâtiment, et même Light + Building.
Comment l’entreprise Ambiance Lumière a-t-elle évolué ?
Simon Millet : Ambiance Lumière évolue depuis sa création sur le marché de l’éclairage. Elle s’est toujours développée et diversifiée avec les différentes technologies émergentes et sur divers marchés. D’abord, c’était le monde de la nuit et les plateaux de télévision. Ensuite, les casinos et l’éclairage extérieur. Aujourd’hui, nous couvrons l’éclairage intérieur et extérieur, architectural et technique, à but décoratif ou fonctionnel.
Quand l’éclairage des casinos est-il devenu important ?
Simon Millet : en 1988, la législation a permis l’ouverture de casinos dans des villes ou stations touristiques. Nous avons beaucoup accompagné ce développement et participé à la création de ces nouveaux lieux en tant que fabricant et fournisseur. Ambiance Lumière a collaboré avec les différents leaders sur ce marché, comme les groupes Lucien Barrière, Partouche et Tranchant. C’était souvent de l’éclairage sur mesure, avec de la mise en lumière intérieure et extérieure.
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Comment la LED est-elle arrivée dans la signalétique ?
Simon Millet : à partir des années 90, nous avions immédiatement identifié que le composant LED serait l’outil idéal pour la construction de luminaires et le début d’une révolution technologique. En 1992, nous exposions déjà notre premier luminaire à diode électroluminescente au salon Light + Building à Hanovre, en Allemagne.
À ce moment-là, l’entreprise s’est beaucoup appuyée sur le développement de la LED non pas pour de l’éclairage – la diode de puissance n’était pas encore apparue – mais pour de la signalétique. De ce fait, nous avons commencé à fabriquer beaucoup de balisage de sol lumineux et également d’éclairage de tunnel.
En 1998, nous avons eu l’occasion de réaliser les plots de sol LED autour de l’ensemble du site du Stade de France pour la Coupe du monde avec Aartill. À partir de là, l’entreprise a connu un rayonnement intéressant.
Pourquoi la fibre optique est-elle une success-story ?
Simon Millet : la fibre optique a toujours fait partie des « standards » d’Ambiance Lumière. Nous avons beaucoup innové sur cette technologie qui fait d’ailleurs un retour en force aujourd’hui. En 1999, nous avions déposé un brevet sur un générateur de fibre optique à miroir froid.
Cette innovation permettait de renvoyer la lumière dans la fibre, mais sans la chaleur produite par la source lumineuse, notamment l’halogène, habituellement utilisé à cette époque. On passait d’un refroidissement actif à un refroidissement passif.
De ce fait, les générateurs étaient plus compacts et pouvaient s’implanter dans des zones aux dimensions réduites. Les rendements étaient également très importants par rapport aux autres produits existant sur le marché.
Autre innovation importante, en l’an 2000, nous avons également déposé et exploité deux brevets sur l’éclairage des fontaines avec un sujet très technique. Notre innovation permettait de faire passer la lumière dans la veine d’eau, l’eau devenant ainsi le vecteur de la lumière.
Sur le premier appareil, nous avions une sphère en PPMA qui faisait office de guide optique. C’était le début de la LED de puissance et il n’y avait pas encore d’optique sur le marché. Nous étions les précurseurs sur ce sujet.
Depuis, nous avons équipé énormément de fontaines à Paris, comme sur la place de la Concorde, la fontaine aux Lions de la place Daumesnil, par exemple, et dans beaucoup de villes de province, que ce soient des fontaines traditionnelles ou des fontaines dites « sèches », de dernière génération.
Propos recueillis par Vincent Laganier le 16 juin 2022 à Alfortville.
À suivre…
Ambiance Lumière, avant-garde et produits d’éclairage
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Équipe du projet
Lieu
- Ambiance Lumière
- Alfortville, France
Livres
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