Technologie électroluminescente Was Light tous supports
Comment fonctionne la technologie électroluminescente ?
Rudy Assal : dans l’électroluminescence, si on décompose le produit, il y a la partie luminance et la partie électronique. Pour cette dernière, on utilise des transformateurs développés avec des sociétés lyonnaises dédiées aux technologies. La partie électroluminescente, c’est l’excitation des particules de phosphore avec de l’électricité pour rendre la surface lumineuse. C’est un phosphore ROHS sans danger. Les procédés de fabrication sont brevetés et identifiés. Ils vont nous permettre de définir des zones lumineuses par un système mécanique préalablement établi.
Quelles sont les caractéristiques du film électroluminescent ?
Rudy Assal : la principale caractéristique de cette technologie, c’est d’abord sa luminosité. C’est une lumière sans halo lumineux, sans éblouissement ni scintillement respectant les normes contre la pollution lumineuse. C’est une lumière froide, blanche, sans radiation infrarouge.
Ensuite, il y a aussi la finesse du film électroluminescent, c’est moins de 1 mm, exactement 0,08 mm. C’est assez fabuleux qu’un produit ultra fin à cette capacité de s’éclairer. Elle fait l’épaisseur d’une carte de visite. On peut placer cette technologie lumineuse dans des zones jusque-là impossibles. Elle est adaptable facilement.
Enfin un dernier point fort, sa très faible consommation énergétique. C’est une source peu énergivore.
Quelle est la luminosité de l’électroluminescence ?
Rudy Assal : notre lumière lambertienne est homogène et uniforme sur toute sa surface. L’éclairage émet entre 50 et 90 cd/m2. Aujourd’hui, c’est ce que demande la législation européenne en matière de signalétique lumineuse. C’est aussi en France dans le décret du 28 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses.
Comment réalisez-vous de la lumière colorée ?
Rudy Assal : on a un processus de fabrication dédié qui rend la lumière colorée. La teinte de la lumière native est blanche. Ce process spécifique a été travaillé avec des fournisseurs historiques et nous avons adapté spécifiquement des machines de production pour notre fabrication. Cela a été un travail de longue haleine.
Quelle est votre vision du futur de l’éclairage ?
Rudy Assal : à l’avenir, je pense que l’éclairage va être hyperconnecté, parce que l’on tend vers cela. C’est-à-dire que pour l’usager lambda, la personne qui va acheter une ampoule, il faudra que l’éclairage donne de la data. Il ne va plus « juste » éclairer. On va être demandeur pour avoir des informations sur la consommation électrique, sur la durée de vie du produit, à travers un QR code par exemple. Il y aura également certainement le contrôle de lumière urbaine par application. Je veux évoquer la lumière du patio de son bâtiment ou du couloir de l’immeuble.
Quel avenir pour la signalétique lumineuse ?
Rudy Assal : je pense qu’il faut qu’on arrive à faire la distinction entre la signalétique et l’éclairage. Car il ne faut pas se voiler la face, si je suis chez moi dans le Var, je lève la tête, j’arrive à voir les étoiles. À Lyon, j’ai beau lever les yeux, je ne vois plus les étoiles. Ce n’est certainement pas seulement lié à la pollution lumineuse, mais elle a une grosse incidence. Aujourd’hui, il y a une vraie réflexion à avoir sur le sujet.
À l’avenir, il faudra de l’éclairage pour la circulation de l’usager, mais pas une lumière trop accrocheuse. Oui, il faut un éclairage limité et raisonné dans des lieux où cela est nécessaire, mais dans les autres, on peut être vu et signalé sans polluer le ciel nocturne. La photo réalisée par notre astronaute Thomas Pesquet est effarante. Cette situation doit nous faire réfléchir.
Propos recueillis par Vincent Laganier le 8 avril 2022 à Lyon.
À suivre…
Rudy Assal, du journalisme sportif à la signalétique électroluminescente
Approfondir le sujet
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Photo en tête de l’article : technologie électroluminescente, film lumineux et reflet sur une surface brillante avec une main de femme © Daria Katiukha, iStock