Thierry Walger : de l’électricité à la conception lumière
Quel est ton parcours de formation ?
Thierry Walger : mon arrivée dans le monde de la lumière n’est pas très conventionnelle. J’ai une formation en électrotechnique. Après mon service militaire, j’ai commencé au plus bas de l’échelle comme monteur électricien en industrie. C’était ma volonté. À l’époque, j’ai été assez vite repéré par le chef de service de cette société qui m’a passé au bureau d’études. À la fin de mon contrat, je suis parti vers d’autres sociétés, en ingénierie. Assez rapidement, j’ai fait le tour des installations. Il me manquait cette notion sensible et, oserais-je dire, artistique, de la lumière.
Comment es-tu passé de l’électricité à l’éclairage ?
Thierry Walger : tout simplement pour un de mes derniers emplois en tant que salarié en Franche-Comté, j’étais dans un gros bureau d’études tous corps d’état. J’étais responsable des études électricité courant faible. J’essayais d’amener la lumière dans mes projets.
Les architectes avec qui on exerçait appréciaient beaucoup ça, parce que l’on travaillait le soir ensemble. Mais mon employeur de l’époque n’y voyait pas vraiment d’intérêt. À ce moment-là, j’avais demandé des formations AFE. J’avais passé un deal avec mon patron pour les suivre sur mes congés, et il a accepté de les financer.
Quelle a été ta première expérience dans la lumière à l’international ?
Thierry Walger : j’ai été remarqué par une grosse société d’ingénierie parisienne, Oger International, qui travaillait principalement en Arabie Saoudite. Ils m’ont fait une proposition. En mars 2000, je suis parti travailler à Paris. Je me déplaçais assez souvent pour éclairer de grands palais en Arabie Saoudite et de grosses résidences au Maroc, où la lumière était importante. Donc, j’ai eu une grosse promotion où toutes les formations que je souhaitais m’étaient attribuées. À partir de là, j’ai fait de la lumière et très peu d’électricité.
Pourquoi es-tu entré chez un concepteur lumière ?
Thierry Walger : à nouveau, j’ai été repéré par un concepteur lumière lyonnais, Laurent Fachard. En avril 2004, il m’a proposé de travailler dans son agence, Les Éclairagistes Associés (LEA), comme chef de projet. Quatre ans plus tard, nous nous sommes séparés et j’ai monté ma société, Le Point Lumineux.
Que conseillerais-tu à un jeune pour faire ton métier ?
Thierry Walger : je ne sais pas si je suis en mesure de conseiller des jeunes. Quand je me suis fait embaucher chez LEA, j’avais une petite compétence en lumière, mais une volonté assez marquée. Ça m’a aidé. Je pense que quelqu’un qui s’intéresse à l’éclairage a peut-être intérêt à faire la même chose. S’il veut partir dans cette direction, qu’il entre en stage ou se fasse embaucher dans une agence de concepteurs lumière, même comme petite main. Qu’il écoute et regarde. Qu’il se positionne. Qu’il laisse sa fierté de côté Qu’il travaille dur. Pas forcément à Paris ou à Lyon. Nous sommes à Besançon, mais on travaille sur tellement de projets dans plein de pays que le lieu de l’agence n’a pas d’importance pour apprendre.
Propos recueillis par Vincent Laganier le 8 juin 2022 à Bourg-en-Bresse.
À suivre…
Le Point Lumineux, agence de conception lumière à Besançon
Approfondir le sujet
- Ingénieurs éclairagistes, des artistes modernes
- Pierre Bideau, ingénieur devenu éclairagiste
- Métier de l’éclairage architectural et de la conception lumière en pratique
Photo en tête de l’article : Thierry Walger, concepteur lumière, portrait © Le point lumineux
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Bonjour Vincent.
Bravo et … merci.