Union des Créateurs Lumière, UCL : les 5 ans de l’association

Qui sont les fondateurs de l’association UCL ?

Christophe Forey : Fabrice Kebour, Marie Nicolas, Stéphanie Daniel et Laurent Béal. Tous travaillent en tant que créateur lumière dans le spectacle vivant : théâtre, danse, musique et opéra.

Pourquoi avoir créé une association en 2009 ?

Nous avions envie de partager et de défendre des sujets et des valeurs communes à notre métier. À cette date, il n’existait pas d’association nous concernant, comme il en existait pour les scénographes, par exemple. C’était l’occasion de réunir des gens plutôt individualistes qui travaillent beaucoup et sont souvent seuls dans leurs créations.

Quelles sont les missions de l’UCL au regard de la lumière ?

Christophe Forey : notre association à cinq missions principales.

• Regrouper les créateurs-lumière du spectacle vivant, d’événements culturels et institutionnels.
• Promouvoir l’importance de la lumière dans la création contemporaine afin d’en affirmer la dimension artistique.
• Coordonner notre métier dans ses nombreuses spécificités.
• Informer ses membres des avancées technologiques et de leurs applications.
• Développer la transmission des connaissances et de l’expérience en créant des rencontres et des passerelles entre jeunes créateurs, professionnels établis et prestataires de service.

Comment définissez-vous le métier de créateur lumière ?

Christophe Forey : il est responsable de la dimension lumière du projet artistique. Le créateur lumière forme, avec le créateur décor et le créateur costume, l’équipe de création chargée de concevoir et développer le visuel d’un spectacle.

Se conformant aux directives du metteur en scène, du chorégraphe ou du directeur artistique, et en collaboration étroite avec les autres membres de l’équipe de création, il imagine et élabore les atmosphères lumineuses dessinant l’espace tout au long du spectacle.

Par ses choix, il crée une esthétique qui lui est propre en adéquation avec l’ouvrage offrant ainsi une lecture visuelle de l’œuvre autant qu’un soutien dramaturgique.

Quelles sont ses valeurs par rapport à la profession de concepteur lumière ?

Christophe Forey : nous définissons notre métier dans son rapport au spectacle vivant, alors que le concepteur lumière travaille principalement dans l’architecture, l’urbanisme ou l’environnement.

Pourquoi n’utilisez-vous alors pas le terme d’éclairagiste dans le spectacle ?

Christophe Forey : en France, il existe de nombreux termes pour désigner notre profession : éclairagiste, luminariste, concepteur lumière, réalisateur lumière, ce qui apporte une certaine confusion.

Éclairagiste est utilisé dans plusieurs métiers liés au bâtiment ou aux transports qui n’ont rien à voir avec nous. Au cinéma, il désigne l’électricien de plateau. Par ailleurs, avec ce terme, on ne pouvait pas avoir le statut de cadre.

En anglais, « lighting designer » est la meilleure traduction de notre métier. Ce terme est universel, mais n’existe pas en français…

Le choix de « créateur lumière » nous place sur le même plan que « créateur des décors » ou « créateur des costumes ». La raison principale de ce choix est de clarifier l’image de notre profession afin de clairement définir le rôle de chaque intervenant.

Quelles actions l’UCL a-t-elle réalisées jusqu’à présent ?

Christophe Forey : nous avons réalisé deux principales actions en rapport avec la profession de créateur-lumière :

• Une vaste étude sur les droits d’auteur des créateurs-lumière dans le spectacle vivant avec des avocats. Voici par exemple, un des problèmes auxquels nous sommes confrontés : lors de la diffusion d’un spectacle à la télévision, sur internet ou en DVD, le scénographe perçoit des droits d’auteur sur sa création, mais nous ne le pouvons légalement pas. L’employeur n’a pas le droit de nous verser un salaire si nous ne sommes pas présents, ce qui est le cas lors d’une captation.

• Une réflexion et des démarches en vue de la mise en place d’une formation spécifique au métier de créateur lumière. Dans les pays anglo-saxon, le métier est défini à l’université. En France, il existe des formations généralistes à l’ENSATT, au TNS par exemple, mais pas de formation spécifique.

Les résultats de ces travaux sont diffusés au sein de notre association.

Quelles sont vos activités prévues pour l’Année internationale de la Lumière 2015 ?

Christophe Forey : elles seront définies lors de notre prochaine assemblée générale en décembre prochain.

Propos recueillis par Vincent Laganier via émail et téléphone les 5 et 11 novembre 2014.

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