Backstage Architecture : une recherche sur les jeunes architectes dans 57 pays
Comment est né Backstage architecture ?
Luigi Prestinenza Puglisi : en 2009, nous avons commencé une recherche sur les jeunes architectes. Pendant la biennale d’architecture de Venise, il y a deux ans, nous avons présenté la première enquête sur près de 40 pays. Cette année, c’est la deuxième édition avec 57 pays !
Quel a été le point de départ ?
Luigi Prestinenza Puglisi : pas seulement en Europe, nous avons voulu comprendre quelles étaient les tendances et les idées de l’architecture dans différents pays du monde. L’autre objectif était que ces jeunes architectes de différentes nationalités aient l’occasion de voir et d’échanger avec d’autres visions. En fait, en 2011, après la biennale de Venise, nous avons organisé une réunion de trois jours à Selinunte, un charmant village de la Sicile.
Qu’avez-vous découvert avec l’édition 2012?
Luigi Prestinenza Puglisi : comme j’ai essayé de le décrire dans la présentation du livre qui rassemble le travail de 57 architectes, il y a trois tendances :
« La première est de style néo-organique. Cela a peu à voir avec l’organicisme super de Greg Lynn ou Nox. Pour être précis, ce sont des travaux générées par ordinateur pour créer des manipulations caractéristiques des bâtiments en utilisant des géométries complexes et des fractales qui, à la fin, ont pour conséquence que les bâtiments ressemblent à une méduse ou une tête de chou-fleur. Les composés organiques nouveaux, l’utilisation de formes plus douces, moins ouvertement allusives, sont construites avec des matériaux naturels comme le bois et la pierre. Leur travail rappelle les origines de ce type de recherche: par exemple Alvar Aalto ou Frank Lloyd Wright. Cependant, ils ont conservé leur fraîcheur et modernité du designer.
Luigi Prestinenza Puglisi : la deuxième tendance est d’ordre technologique. Cependant, elle est étrangère aux excès de la haute technologie : les virtuosités de Norman Foster ou Santiago Calatrava. Au contraire, il semble se déplacer vers le style de l’Apple Store, où l’innovation technologique n’est pas suggérée par des tuyaux et des tirants, mais par la légèreté, la transparence, la simplicité et la polyvalence. Au lieu d’une structure en acier futuriste, il y a une préférence pour le verre. Le bureau aérodynamique est substitué par une table en bois blond. Les câbles de l’ordinateur caché à la vue, voire éliminés. Enfin, tous les nouveaux appareils sont sans fil.
Luigi Prestinenza Puglisi : la troisième tendance est de style néo-moderniste. Elle est loin de la saison héroïque du Mouvement moderne, marquée par une éthique de travail calviniste qui a vu la standardisation et la réduction des ornements comme la voie vers un avenir meilleur. Aujourd’hui, la modernité est perçue plutôt comme un style parmi beaucoup d’autres, peut-être le meilleur pour l’expression d’un désir d’ordre et de rigueur, mais pas nécessairement pour la franchise ou de l’économie. »
Pourquoi avez-vous décidé de faire un livre numérique ?
Luigi Prestinenza Puglisi : la première édition avait produit un livre de papier, mais il n’a pas eu la diffusion que nous voulions, peut-être dû a des problèmes de distribution. Nous avons donc pensé : réseau. Quiconque, à partir de n’importe où dans le monde peut télécharger le livre numérique en quelques minutes. Ceux qui le souhaitent peuvent commander, sur demande, le même sur papier.
Comment est organisé le budget de cet événement ?
Luigi Prestinenza Puglisi : la plupart des travaux sont bénévoles. Pour la présentation de l’ouvrage lors de la Biennale de Venise, nous avions emprunté un magnifique palais du XVIIIe siècle d’un ami, l’architecte Angelo Costa, je tiens à le remercier ici. Pour les autres frais, ils ont été couverts par l’Association italienne de l’architecture et de la critique dont je suis le président.
Suels sont les principaux partenaires de ce livre ?
Luigi Prestinenza Puglisi : je tiens à remercier les gars qui ont contribué à l’ouvrage, et en particulier de Bernardina Borra demoarchitects. Et puis, tous ceux qui nous ont aidés. Je ne vais pas les citer tous, car je ne voudrais pas oublier quelqu’un… Vous les trouverez sur le site Internet de Backstage Architecture.
Quel rêve avez-vous pour l’architecture?
Luigi Prestinenza Puglisi : que l’architecture contribue davantage à changer notre monde en mieux. Et que les énergies et les idées des jeunes architectes ne sont pas gaspillées.