LUCI déclaration pour l’avenir de l’éclairage urbain
Le réseau LUCI publie sa déclaration pour l’avenir de l’éclairage urbain
LUCI (Lighting Urban Community International) réseau international de villes dédié à l’éclairage urbain livre dans cette déclaration, adoptée par ses membres en mars à Jyväskylä en Finlande, une vision collective de l’avenir de l’éclairage urbain.
Celle-ci émet des recommandations pour adapter les stratégies d’éclairage urbain face au changement climatique, à l’évolution des modes de vie et aux transformations technologiques, en privilégiant la qualité sur la quantité.
« Ce document est le fruit des travaux menés pendant un an dans le cadre de groupes de travail et d’événements du réseau LUCI, auxquels ont participé des centaines de professionnels et représentants des collectivités »
Meri Lumela, présidente de LUCI, vice-présidente du conseil municipal, Jyväskylä, Finlande
Les orientations et solutions qui sont partagées dans cette déclaration ont vocation à inspirer les villes à travers le monde.
L’éclairage est un outil essentiel pour la mobilité, l’économie, la culture et la cohésion sociale des villes, qui a conduit à l’essor de stratégies et de projets d’éclairage urbain et d’événements autour de la lumière.
Mais dans un contexte de crise climatique et énergétique, de conscience accrue de la pollution lumineuse et des effets de la lumière sur la biodiversité et la santé humaine, il est nécessaire de considérer désormais la lumière comme un bien public précieux, à utiliser avec soin, au bon moment et au bon niveau.
L’enjeu est de favoriser un espace public inclusif et accessible à tous les citoyens après la tombée de la nuit, d’améliorer la sécurité et le confort des espaces publics, renforcer l’identité locale et le développement économique, tout en minimisant l’empreinte environnementale et écologique de la lumière.
Dans cette perspective, le réseau LUCI énonce 7 grands objectifs dans sa Déclaration, ici résumés :
1 – Adopter l’éclairage Net Zéro
L’éclairage peut contribuer à ce que les villes atteignent les objectifs Net Zéro des Nations Unis pour les émissions de GES d’ici à 2050, à condition de s’engager à réduire les émissions lors du processus de production, d’exploitation et de maintenance de l’éclairage urbain.
Si le remplacement des sources traditionnelles par des LED, plus économes en énergies constitue un progrès indéniable, cela ne suffit pas. Les villes devront adopter des stratégies moins énergivores : plans directeurs pour un éclairage durable, prévention de l’éclairage extérieur excessif, stratégies de baisse d’intensité lumineuse, éclairage à l’énergie solaire.
Lorsqu’elle est socialement acceptable, l’absence de lumière à certains moments et dans certaines zones devra être envisagée. De même, les critères de choix des équipements d’éclairage devront prendre en compte la totalité de leur cycle de vie.
2 – Lutter contre la pollution lumineuse
Problème croissant à l’échelle mondiale, la pollution lumineuse impacte toutes les espèces sensibles, qu’il s’agisse des êtres humains ou de la faune. Pour le réseau LUCI, les politiques d’éclairage actuelles doivent être réexaminées et favoriser des scénarios sur mesure de l’éclairage qui répondent aux besoins des villes avec le moins de lumière possible.
Des stratégies viables permettent d’atténuer l’impact écologique de l’éclairage : réduire le nombre de sources, réduire la durée pendant laquelle l’éclairage est allumé, réduire l’intensité et affiner le spectre, en particulier en limitant l’utilisation de lumière bleutée produite par les LED blancs et « froids.»
3 – Favoriser la santé et le bien-être
Les stratégies d’éclairage urbain ont vocation à assurer un équilibre entre les exigences de sûreté et de sécurité et la nécessité de favoriser la santé et le bien-être des citadins.
Dans sa déclaration, le réseau LUCI invite les villes à être attentives aux recherches menées sur l’impact de la lumière nocturne sur notre santé mentale et sur les cycles veille sommeil, afin de s’assurer que l’éclairage urbain ait le moins d’effets négatifs possibles sur notre santé.
Par ailleurs, celui-ci doit avoir vocation à renforcer les liens entre les gens et les lieux qu’ils partagent, en participant à créer des environnements sûrs, confortables et attrayants favorisant à leur tour la santé et le bien-être des habitants.
Ceci implique également de développer des collaborations plus étroites entre concepteurs d’éclairage et urbanistes et de traiter de façon égale la vie nocturne et la vie diurne tout au long du processus de planification urbaine.
4 – Avancer par le dialogue public-privé
a) Si l’éclairage privé peut contribuer positivement au paysage urbain nocturne, celui-ci, notamment via les publicités lumineuses, peut aussi constituer une source de pollution supplémentaire. Face à cela, des mesures préventives telles que la mise en place de directives claires pour le design public ou une réglementation limitant le niveau d’éclairage peuvent s’avérer efficientes.
b) S’associer davantage avec les acteurs du secteur privé peut contribuer à améliorer l’éclairage urbain. En effet, un meilleur dialogue des municipalités avec les bureaux d’études, les fournisseurs d’éclairage et les entreprises de services peut leur permettre d’acquérir les équipements, programmes et services en réelle adéquation avec les besoins.
5 – Associer les citoyens aux politiques d’éclairage urbain
La participation citoyenne constitue un véritable levier pour l’acceptation et l’aboutissement des projets d’éclairage public, dans la mesure où celle-ci offre la possibilité aux habitants de s’approprier les projets et permet d’intégrer en amont la diversité de leurs besoins et de leurs attentes.
6 – Exploiter le pouvoir transformateur de l’art par la lumière
Qu’il s’agisse de la valorisation du patrimoine par la lumière, de l’installation éphémère ou pérenne d’oeuvres lumineuses dans l’espace public, la lumière constitue un fort vecteur d’image pour les villes. Elle offre aussi des opportunités pour rassembler les citoyens, au sens propre comme au sens figuré.
Il est intéressant de continuer à explorer ces nouveaux modes d’expression artistiques, qui donnent la possibilité de tester de nouveaux concepts urbains et d’expérimenter de nouvelles dimensions de l’espace urbain.
7 – Créer des synergies au-delà de l’éclairage
L’éclairage urbain joue de multiples rôles dans la ville, imbriqué avec les autres politiques urbaines. A ce titre, pour le réseau LUCI, celles-ci devraient être liées beaucoup plus étroitement faire davantage l’objet de synergies, y compris en matière de financement.
De même, les disciplines qui contribuent à l’urbanisme durable, telles que les sciences sociales, les technologies de l’information et de la communication, l’urbanisme et l’écologie ont tout intérêt collaborer plus étroitement avec les professionnels de la lumière.
Chapitres thématiques de la déclaration LUCI
Dans 4 chapitres thématiques, les auteurs approfondissent les réflexions et détaillent les pistes d’actions sur une partie des points clés abordés dans la première partie de la déclaration :
- Comment répondre aux enjeux de réduction de la pollution lumineuse,
- Comment développer des politiques d’éclairage urbain pour des villes heureuses et saines à la nuit tombée,
- Comment évoluer vers une approche qui prenne en compte les pratiques et besoins des usagers de la ville,
- Comment envisager le futur des festivals lumière.
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