Mise au noir, fonctions du visible et de l’invisible en scénographie
Mise au noir est le livre de Mathilde Thouron. En Occident, l’obscurité demeure encore largement impensée. Régulièrement associée à une absence de matière et de forme, sa place dans l’espace se définit souvent dans son rapport avec la lumière. Il existe pourtant une histoire de l’obscurité, distincte de cette opposition ontologique. Elle se dévoile ici à partir d’une analyse croisée des évolutions des techniques, des imaginaires et des usages.
On découvre par exemple comment théâtres, cinémas et musées ont peu à peu investi le sombre dans leurs dispositifs scénographiques, renforçant les effets et les pouvoirs de l’obscurité. À partir d’une analyse interdisciplinaire de la conception de la scénographie, l’auteur nous invite à un fascinant voyage dans les imaginaires culturels passés et présents de l’obscurité. La « mise au noir » s’y révèle un élément de mise en scène qui, paradoxalement, produit de l’invisible.
Ainsi la magie opère et dans un étrange renversement, la « mise au noir » éclaire le chemin.
Auteur : Mathilde Thouron
Mathilde Thouron est docteure en architecture et enseignante à l’éducation nationale en design et métiers d’art. Elle est membre associée du Laboratoire de recherche en architecture de Toulouse (LRA). Elle travaille sur l’usage de l’obscurité et du noir dans la conception en scénographie d’exposition ainsi que sur les modes de créations interdisciplinaires.
Sommaire
Préface de Frédéric Tabet
Introduction
De l’obscurité naturelle à l’obscurité artificielle
- Typologie spatiale de l’obscurité : nocturne et la caverne
- Entre couleur et espace : la mise au noir
Visible et invisible : la puissance optique du noir
- Magie de la mise au noir
- Observation scientifique de l’invisible
- Spectacularisation de l’invisible
Construction de la boite noire
- Obscurité au théâtre : de la scène à la salle
- Vers une architecture dédiée à la projection
- Entre Black Box et boites de nuit
Mise au noir contemporaine dans la scénographie d’exposition
- De la protection à l’esthétisation des objets
- De l’expérience sensorielle à la gestion de l’attention
- De la mise au noir signifiante à un discours hiérarchisant