Noir, lumière et théâtralité, de Véronique Perruchon
Du XVe au XVIIe siècle, la lumière était un luxe. Au XIXe siècle, époque de « l’obscurcissement des théâtres », le noir est un allié de l’illusion théâtrale. En se rapprochant du XXe siècle, il trouve progressivement sa place et ses richesses esthétiques. Car enfin, on va « faire le noir et travailler l’ombre », grâce au symbolisme, au naturalisme ou à l’expressionnisme. Dès lors, à l’instar des futuristes, de la danse de Loïe Fuller et du théâtre d’ombres, on peut éprouver le noir et jouer avec lui dans le cadre de la boîte noire du théâtre.
Noir, lumière et théâtralité
Plastiquement, au XXIe siècle, le noir se révèle dans son absence ou sa présence. Le noir prend en charge la dimension poétique et politique du théâtre. Il devient « avaleur », « mangeur d’images » et révélateur des grandes tragédies contemporaines.
Par des exemples concrets, l’ouvrage rend compte de l’évolution du noir au théâtre. Il permet d’établir le noir en tant que lumière parmi les composantes de la scène. Un livre rétrospectif et passionnée de Véronique Perruchon.
Auteur
Véronique Perruchon est professeure à l’Université de Lille et membre du Centre d’étude des arts contemporains (CEAC EA 3587). Après des débuts professionnels d’éclairagiste, elle s’intéresse au spectaculaire du théâtre dans son travail de recherche.
Sommaire
Introduction
Entre luxe et lux : naissance du noir
Le noir né de la lumière
- Entrée dans les salles
- De la machinerie aux jeux de lumière
Ambivalence du noir
- Lumière et pouvoir
- Entre éblouissement et contraste, équilibre instable
Obscurcissement des théâtres
Magie scénique et plaisir du spectateur
- Changements à vue
- Dispositifs inédits et bouleversement du protocole spectaculaire
La nuit entre convention et fascination
- De la comédie à la tragédie : une convention théâtrale de la nuit
- Fascination romantique
- Nuit naturaliste
Faire le noir, travailler l’ombre
De la déréalisation à la poésie scénique
- Le noir symboliste
- L’ombre expressionniste
- La part de l’ombre
- Théâtre d’ombres
Esthétique du noir
- Lumières et ombres suggestives d’Appia
- Noir scène et salle : perception relative
- Sous la caresse du rayon électrique : le noir de Loïe Fuller
- Fée électricité et dramaturgie
- Le noir dramatique de Craig
- Les paysages mobiles de Reinhardt
De la scène à l’écran
- De Reinhardt à l’expressionnisme
- Densité révélée par l’écran
- De la « lanterna magika » au « polyécran » : Svoboda
- Polysémie de l’écran
Jeu du noir, enjeu de la scène
Noir
- Le noir des futuristes
- Le noir comme action scénique – Beckett
- Angoisse du noir – Bond
- Le noir comme support de jeu
Noir et nuit unis dans un métathéâtre
- Un terrain politique
- La parole libérée
Cohabitation esthétique
- Belles de nuit
- Nuit des conjurés
Enjeux et expériences esthétiques du noir
La boîte noire
- Noir en abyme
- Noir unifiant
- Noir et huis clos
Entrer dans le noir, sortir du noir
- Sas de passage
- Le noir tremblé des rêves
- Segmentation et montage scénique
- Le noir de l’image-mouvement
- Noir comme une image
Éprouver le noir
Voir le noir
- Maîtriser le noir ?
- Au bout du noir
- Être et jouer dans le noir
- Noir défi
Vertiges du noir
- Noir apocalyptique
- Violence du noir
- Entre théâtre et cinéma : le noir et le Tout