11 pièces pour les 100 ans du Théâtre National Populaire
Vive le Théâtre ! A défaut de pouvoir y aller en cette période de pandémie due au deuxième confinement de l’année, fêtons dignement l’anniversaire du Théâtre National Populaire.
« Aujourd’hui, 11 novembre 2020, le TNP a 100 ans. Pour ce Centenaire, nous avions imaginé un théâtre plus que jamais ouvert, lumineux, tumultueux. Nous avions rêvé à un moment de partage, de réflexion, de débats, de spectacle vivant ! Aujourd’hui, le théâtre est fermé et les célébrations reportées. Les portes sont closes, certes, mais les lumières sont bel et bien allumées. Car, entre les murs du théâtre, les équipes artistiques sont au travail. Déjà, nous préparons demain ».
Jean Bellorini et toute l’équipe du TNP
Light ZOOM Lumière vous propose modestement de retrouver 11 pièces de théâtre, lumières et scénographies, présentées au Théâtre National Populaire ces dernières années. Vive la Culture !
Le Roi Lear de William Shakespeare
En plan séquence, l’espace et la lumière créent l’atmosphère du drame qui se joue. Le Roi Lear de William Shakespeare au TNP, par Christian Schiaretti. Fanny Gamet, scénographe et aux lumières, Julia Grand.
L’école des femmes de Molière
Caractéristique de la vision scénique, des lanternes sont implantées sur la scène avec une fonction bien distincte. Retour à l’art du théâtre en espace public par les Tréteaux de France.
La Leçon de Eugène Ionesco
Comme pour mieux marquer l’absurdité des situations, la “lumière est crue” et de face. Les comédiens sont éclairés en contre-plongée avec “un plein feu permanent” décrit Julia Grand, conceptrice lumière. “Il n’y a pas trop d’ombres projetées au début”.
Les Nègres de Jean Genet
Chaque séquence est une courte scène avec son ambiance lumineuse et sa composition dans le cadre de scène tel un tableau de peintre. Le TNP de Villeurbanne recevait « Les Nègres » de Jean Genet. Mise en scène, scénographie et lumière de l’américain Robert Wilson.
Ça ira (1) Fin de Louis de Jöel Pommerat
Le scénographe et créateur lumière Eric Soyer conçoit des espaces scéniques en jouant sur la profondeur de champs et la notion d’échelle. Il distingue peu le dispositif scénique de la lumière, cet “élément plus impalpable” comme il dit.
La tragédie du roi Christophe de Aimé Césaire
Dans un théâtre total orchestré de main de maitre par Christian Schiaretti, avec le collectif d’acteurs Béneeré, le spectacle raconte comment le roi Henry Christophe construit la future nation de Haïti et la sort de l’esclavage en 14 années de règne jusqu’à sa mort.
Le Misanthrope de Molière
Transitions lumineuses, éclairage et technique dans la mise en scène de Louise Vignaud. Luc Michel raconte ses choix pour le Misanthrope de Molière au TNP pour cette scénographie bifrontale.
La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat
Quand scénographie, lumière et création théâtrale ne font qu’un, le théâtre d’action prend tout son sens. Scénographie bifrontale sur la scène de Eric Soyer, installée sur la scène même du TNP.
Inoxydables de Julie Ménard
L’invention du projecteur mobile qui suit l’action dramatique. Inoxydables au TNP, mise en scène de Maxime Mansion avec Lucas Delachaux au projo-perche. Interview.
L’Effort d’être spectateur, de Pierre Notte
Comment mettre en lumière une pièce conférence de l’auteur-acteur Pierre Notte ? Pour l’éclairage, Éric Schoenzetter crée l’ambiance sur la scène au TNP tout en simplicité et cohérence.
Contes et Légendes de Joël Pommerat
Le TNP de Villeurbanne aborde magistralement les thèmes de la robotique, du robot humanoïde et de l’adolescence. Ils s’entre-choquent pour le plus grand plaisir du spectateur.
Théâtre National Populaire, un projet et des directeurs
Ce rêve, Victor Hugo l’avait inscrit dans la préface de Marion Delorme, Maurice Pottecher l’avait amorcé au Théâtre du Peuple et Romain Rolland avec Octave Mirbeau, Anatole France ou Émile Zola avaient cherché à le préciser. Tout au long du XIXe siècle, des commissions se succèdent, des projets sont esquissés. Tous cherchent à dépasser les pratiques théâtrales de l’époque, associées au mercantilisme, au divertissement bourgeois et à l’exclusion sociale d’une large partie de la population. Ils revendiquent un théâtre pour tous, y compris vers les fractions de la société isolées des lieux officiels de représentation. Ils cherchent à réunir, autour de l’événement théâtral, l’ensemble de la société… Mais, faute de soutien politique et de moyens financiers, le rêve est sans cesse repoussé. Firmin Gémier, le premier, lui donne vie.
Avant sa nomination au Théâtre National Populaire, il avait déjà donné les preuves de son engagement hors du commun… Au début du XXe siècle, pour porter le théâtre dans les provinces qui en sont privées, il se lance dans l’aventure du Théâtre National Ambulant. Il se déplace de ville en ville avec sa troupe et reconstruit à chaque fois une salle de 1 650 places… Il abandonne cette utopie ruineuse, mais ne renonce pas à sa quête d’un théâtre national, de pièces où :
« les travailleurs comme les gens du monde, les lettrés comme les ignorants, pourraient à la fois s’instruire et se plaire ».
En 1920, enfin, il obtient que la Chambre des députés débloque un budget pour la création du Théâtre National Populaire. Ses spectacles, grandioses, s’inscrivent dans l’héritage rousseauiste du théâtre comme fête. La joie, la vie et l’ardeur brisent la rigidité mortifère de l’institution.
De 1951 à 1963, Jean Vilar écrit le deuxième chapitre de l’histoire. Douze années durant, il défend scrupuleusement un théâtre de service public. Son intention est catégorique, il veut :
« réunir, dans les travées de la communion dramatique, le petit boutiquier de Suresnes et le haut magistrat, l’ouvrier de Puteaux et l’agent de change, le facteur des pauvres et le professeur agrégé ». Il se donne entièrement à cette mission, et transforme la notion même de spectacle vivant. Il défend une esthétique dépouillée, un plateau presque nu où les acteurs offrent en partage aux spectateurs une lecture claire et réflexive de grands textes. Indissociablement de ses conceptions artistiques, il met en place une politique d’accueil et d’accompagnement du public, ainsi que des prix accessibles à tous. L’entrée au théâtre se fait en musique, le vestiaire et les programmes de salle sont gratuits, l’heure de la représentation est avancée à 20 heures : c’est une révolution. Jean Vilar et son inoubliable troupe prônent l’idéal du TNP comme un service public, « tout comme le gaz, l’eau, l’électricité. »
En 1972, Roger Planchon vient renouveler l’héritage du TNP. L’Ardéchois installé à Villeurbanne, où il dirige depuis 1957 le Théâtre de la Cité, est un acteur majeur de la décentralisation. Il a l’ambition de :
« donner un nouvel élan à une chose qui avait échoué : la tentative de Gémier pour faire rayonner son théâtre à travers la France ».
La troupe de Roger Planchon, grandiose elle aussi, rayonnera non seulement à travers la France, mais à travers le monde…
Ces vingt dernières années, Christian Schiaretti a dessiné un autre TNP, fondé sur une troupe permanente, des textes exigeants et la poésie comme coeur battant de son théâtre. En janvier 2020, il remet le flambeau à Jean Bellorini.
Jean Bellorini et toute l’équipe du TNP
Extrait du communiqué de presse du TNP 10 novembre 2020
Livres
Guide pratique de l'éclairage - Cinéma, Télévision, Théâtre - 5e éd.
Unique en son genre, ce guide pratique aborde les aspects théoriques, esthétiques et techniques en éclairage au cinéma, théâtre et télévision. |
Le temps des flammes, de Christine Richier
Comment éclairait-on un espace scénique avant la lampe à incandescente ? Le temps des flammes de l'éclairagiste Christine Richier. Histoire de la lumière. |
Le regard du lampiste, propos sur la lumière, de Tom Irthum
Magique la lumière ? Et pourquoi magique ! Un essai approfondi de l'éclairagiste et directeur de la photographie, Tom Irthum. Le regard du lampiste. |
Peter Brook : lire et relire en temps de coronavirus
Si le théâtre pouvait servir, sinon à comprendre, du moins à mieux voir le monde. Dans une ville vide / coronavirus, relisons Peter Brook. |
Noir, lumière et théâtralité, de Véronique Perruchon
Une traversée historique et esthétique du noir au théâtre et de la lumière à la scène. Un livre de Véronique Perruchon à dévorer avant de se coucher. |
Adolphe Appia, du théâtre au musée
De la scène centrale, d'André Villiers, esthétique et pratique du théâtre en rond, aux écrits d'Adolphe Appia ou Le renouveau de l'esthétique théâtrale. |
Penser la lumière, de Dominique Bruguière
Réflexion sur la composition de la lumière à la scène par l'éclairagiste, Dominique Bruguière. Au théâtre, à l'opéra et la danse, Penser la lumière. |
Éclairage scénique dans ma bibliothèque
Retour aux sources de la carrière professionnelle d'un grand éclairagiste. Éclairage scénique à travers deux ouvrages clefs de sa bibliothèque. |
Équipe du projet
Lieu
- Théâtre National Populaire - TNP
- Villeurbanne, France