Extension nord-sud du tramway à Marseille avec l’agence STOA

L’extension de la ligne 3 de tramway à Marseille est l’un des nombreux projets de développement de la mobilité de la métropole d’Aix-Marseille-Provence. En collaboration avec Egis Rail, mandataire du marché de maîtrise d’œuvre, l’agence STOA architecture gère aussi bien l’aménagement paysager que l’éclairage public. Mathieu Coquet, paysagiste concepteur, en est le directeur de projet. Il suit chaque opération de l’agence depuis le concours jusqu’à la livraison. Mais pour la partie lumière urbaine, il collabore depuis longtemps avec le bureau d’études électricité éclairage IDEE+, dirigé par René Henri.

Extension du tramway de la métropole d’Aix-Marseille-Provence

Pour la métropole d’Aix-Marseille-Provence, dès le début du projet en 2015, la volonté n’était pas de partir de zéro. Il fallait s’inscrire dans le prolongement logique de la ligne 3 du tramway qui relie la place Castellane au quartier d’affaires d’Euroméditerranée. Il s’agit de l’une des trois lignes du réseau de tram à Marseille.

La première phase du chantier permet de connecter des quartiers denses aux quartiers en développement de la métropole phare de la Provence.

• Au sud: 4,4 km de prolongement du tram relieront la place Castellane à La Gaye. Cette extension permettra la desserte d’équipements structurants, dont le stade Vélodrome et les hôpitaux sud. Cet itinéraire était déjà bien avancé avec certaines sections de la ligne presque terminées lors de notre reportage.

• Au nord: sur 1,8 km l’extension joint le silo d’Arenc au métro Capitaine Gèze et une dizaine de lignes de bus. Cette partie du chantier était la moins avancée début avril dernier, car de gros travaux d’infrastructures préliminaires étaient nécessaires.

Projet d’aménagement urbain de l’agence STOA

Très impliquée dans le projet du tramway, l’agence STOA s’ancre dans cette dynamique. Ce projet n’est pas une nouveauté ; il constitue l’un des fondements de l’entreprise et s’inspire des tramways de Strasbourg et même des designs des abris de tram, œuvres de Fred Terry. Ces créations pour Marseille se retrouvent désormais dans le catalogue de JCDecaux, illustrant la philosophie de pérennité et d’innovation partagée par l’agence.

« Pour un projet de tramway, nous refaisons tout de façade à façade », décrit Mathieu Coquet. « Nous fonctionnons en coupe en choisissant ce que nous affectons à quel usage.

1. Dans l’ordre, en premier, le tramway.
2. En deuxième, c’est le piéton. C’est-à-dire le mode de déplacement prioritaire en ville.
3. Après, il faut matérialiser la piste cyclable. C’est la loi en France.
4. Enfin, nous plaçons les circulations automobiles, et éventuellement du stationnement, s’il reste de la place. »

Alignements urbains dans une ligne de tramway

Dans le cadre d’un projet d’aménagement en ville, les alignements urbains sont stratégiques, selon Mathieu Coquet. Ils sont conçus par l’agence STOA pour transformer l’espace public. L’ajustement des grandes émergences comprend des arbres, des mâts d’éclairage et des mâts de la ligne de contact qui alimentent les tramways.

« J’ai partagé avec René Henri les premiers tracés de nos futurs axes urbains, raconte Mathieu Coquet. J’avais positionné mes lignes d’alignement pour y planter des arbres et autres éléments paysagers. Je lui ai demandé son avis sur ces plans, lui suggérant d’ajuster selon les typologies d’éclairage public et les besoins spécifiques des zones piétonnes concernées. »

Cette pratique de l’urbanisme au service du paysage permet de rehausser esthétiquement et fonctionnellement une rue comme une avenue, grâce à un alignement réfléchi de ces composantes. Ainsi, elles offrent des perspectives agréables et cohérentes, tant pour l’œil que pour l’esprit.

De plus, cette conception prend en compte les réseaux électriques existants pour optimiser l’installation et l’efficacité des nouvelles implantations lumière. Une ligne de tramway est donc un projet ambitieux qui montre l’importance d’une planification détaillée. C’est un travail d’harmonie subtile entre technicité et esthétique. Son but : revitaliser et dynamiser les espaces urbains.

Éclairage public avec René Henri

Pour l’agence STOA, comme pour René Henri, il est essentiel d’améliorer l’éclairage pour garantir la sécurité de tous, tout en conservant une approche de sobriété. L’idée est de fournir juste l’éclairage nécessaire, sans excès, pour éviter de surcharger visuellement l’espace public.

Les luminaires d’éclairage public sont petits et discrets, s’intégrant harmonieusement à l’environnement urbain. Il s’agit de favoriser la simplicité et l’efficacité en évitant tout élément superflu ou tape-à-l’œil qui pourrait détonner dans le cadre urbain.

Ainsi, l’objectif est d’illuminer les espaces de manière adéquate sans pour autant les transformer en vitrines lumineuses, en respectant le style épuré et fonctionnel prôné par l’agence.

Sections urbaines et design d’éclairage

Pour STOA, le processus de planification urbaine est très systématique. L’aménagement est divisé en plusieurs sections homogènes. Chaque section a été méticuleusement étudiée et préparée pour correspondre aux besoins de la zone. René Henri réalise alors des études photométriques pour assurer une distribution équilibrée de l’éclairage public. Grâce à lui, non seulement les cheminements piétons sont plus agréables, mais ils sont aussi plus fonctionnels.

Côté design des luminaires, les deux prolongements n’ont pas été traités à l’identique. Mathieu Coquet synthétise : « L’extension nord traverse le périmètre de l’Euroméditerranéen sur lequel les lanternes sont toutes circulaires. Le sud se rapporte aux grands projets urbains plutôt neufs avec des lanternes rectangulaires, d’où le choix du Pixel de chez Eclatec. »

Suréclairage des stations de tramway

Les stations de tramway de l’extension de la ligne 3 seront bien souvent suréclairées. Par exemple sur l’avenue Jules Cantini, jouxtant la place Castellane. La Régie des transports métropolitains de Marseille aspire à gérer ses propres affaires de manière indépendante. Pour l’équipe de maîtrise d’œuvre, la recherche de cohérence par rapport à l’ensemble du prolongement du tramway est tout autant légitime.

Avec de multiples intervenants ayant chacun leur propre vision de l’administration et de l’autonomie, l’éclairage public des stations est donc renforcé. Sur des mâts en bout de station, des projecteurs accentueront les niveaux d’éclairement sur les quais.

En mars dernier, le montant de l’opération est estimé à 320 millions d’euros hors taxes d’après la métropole d’Aix-Marseille-Provence.

À partir de mi -2025, la mise en service du tramway est prévue progressivement à Marseille. Vive les modes doux !

Reportage photo sur l’extension nord-sud du tramway à Marseille

L’agence STOA, pionnière du design urbain

Charles Bové, fondateur de l’agence STOA, fut un pionnier du design urbain. Il a joué un rôle crucial dans l’intégration de l’esthétique dans l’espace public. Son travail a marqué les débuts d’une révolution dans l’approche de l’aménagement urbain avec la conception de luminaires innovants. Fidèle à cette tradition, l’agence continue à exceller dans l’architecture, le design et le paysage. Parmi ses talents, Fred Terry se distingue par ses créations contemporaines, collaborant étroitement avec des fabricants comme Eclatec. L’objectif : enrichir nos villes de mobilier urbain d’éclairage fonctionnel et élégant.

Dans cette extension de la ligne 3 du tramway de Marseille, pour l’agence STOA, il s’agissait de peaufiner l’existant et d’adapter ce qui pouvait être amélioré. Clairement spécifié dans le cahier des charges, il n’y avait pas de création ex nihilo de design. L’idée maîtresse était la continuité.

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Photo en tête de l’article : Simulation 3D, extension nord-sud du tramway, ligne 3, Marseille – Maîtrise œuvre EGIS Rail, STOA – BET électricité IDEE+ – Métropole Aix-Marseille-Provence © STOA