Mondes Flottants en lumière à la Biennale de Lyon
A l’occasion du vernissage de la Biennale d’art contemporain de Lyon 2017 intitulée, Mondes Flottants, voici un bref aperçu de quelques œuvres significatives et lumineuses. Outre de contribuer à la vision, l’éclairage de ces œuvres fait sens dans la perception des installations artistiques.
Pitch de la Biennale 2017
« Nous avons l’habitude de nous représenter les objets physiques comme possédant des bords fermés ». Cette phrase a été écrite en 1915 par John Dewey dans L’art comme expérience. Il ajoute que cette conviction est confortée par les pierres, les livres, le commerce et « la science dans ses efforts de mesures précises ». C’est pourquoi dit-il, nous l’appliquons sans discuter, persuadés que nous sommes du caractère fermé de tous les objets de l’expérience. Cependant, à l’inverse, il constate que l’expérience que nous en avons à travers notre vision est bien plus vaste et ouverte car elle est « une partie d’un tout plus large et plus global (et) les marges se fondent dans cette étendue infinie, au-delà de laquelle réside ce que l’imagination appelle l’univers ».
Thierry Raspail, directeur artistique, Biennale de Lyon, 2017
« C’est dans le contexte d’une mondialisation galopante générant une constante mobilité et l’accélération des flux, cette « liquidité » du monde et des identités analysée par Zygmunt Bauman, que la Biennale explore l’héritage et la portée du concept de « moderne » dans la création actuelle ».
Emma Lavigne, commissaire invitée, Biennale de Lyon, 2017
Sélection lumière de la 14ème Biennale
Céleste Boursier-Mougenot, Clinamen v.3, 2015
Richard Buckminster-Fuller, Radome, 1967
Place Antonin Poncet, centre-ville de Lyon
Au centre d’un mini-Biosphère, nommé ici Radome de Richard Buckminster-Fuller, l’installation Clinamen v.3 de Céleste Boursier-Mougenot provoque immédiatement une impression zen.
Au cœur d’une piscine bleutée, des bols de porcelaine blanche tintinnabulent à la surface. Apaisante mélodie similaire à celle générée par des bols tibétains, quelle ambiance dans notre monde de brute !
J’ai découvert cette installation au crépuscule. A cette heure, un éclairage rasant fluorescent périphérique lèche la structure triangulée du dôme. Il crée une lumière indirecte, sans vision du point chaud des sources et bien raccord avec l’installation calme de l’artiste.
Une expérience a vivre de manière sans doute totalement différente avec la lumière du jour diffusée par la peau en résine de verre de la Biosphère…
Le Radome de Richard Buckminster-Fuller est issu des collections du Centre Pompidou-Musée national d’art moderne.
La Biosphère de Richard Buckminster-Fuller est installée à Montréal au Québec, Canada.
Laurie Anderson, Windbook, 1974
1er étage, MAC Lyon
Combinant les arts de la scène, le langage, l’électronique et l’objet, cette installation de Laurie Anderson est très poétique. Un système de soufflerie tourne inlassablement les pages, au gré du vent. L’air alterne d’un côté à l’autre, inversant parfois un sens de lecture de son propre journal.
Ernesto Neto, Two Colums for One Bubble Light, 2007
2ème étage, MAC Lyon
Un jeu de formes biomorphiques est mise en scène dans l’espace de la galerie. Entre faune et flore, animé et inanimé, moderne et contemporain, par un jeu de poids et de contrepoids, Ernesto Neto invite le visiteur à découvrir l’œuvre en se déchaussant.
Tel un cocon douillet avec un corps luminescent coloré, l’objectif de l’artiste est de rendre nous plus attentifs à l’environnement qui nous entoure.
La musique qui provient d’une autre installation proche nous berce dans cette installation artistique.
Alexander Calder, 31 janvier, 1950
2ème étage, MAC Lyon
Un chef-d’œuvre de la collection du Centre Pompidou prêté pour ses 40 ans ! Le grand mobile de Calder est comme deux arrêtes de poisson, l’une blanche et l’autre noire. Deux projeteurs fixés au plafond l’éclaire, créant des ombres projetées légères en arrière plan. On reste comme en apesanteur…
Cerith Wyn Evans, A=P=P=A=R=I=T=I=O=N, 2008
3ème étage, MAC Lyon
Autre chef-d’œuvre de la collection du Centre Pompidou. Ici, les mobiles suspendus sont des surfaces miroitantes de haut-parleurs circulaires. Cerith Wyn Evans s’associe avec Throbbing Gristle, un groupe de musique expérimentale et bruitiste né à Londres en 1975. L’installation sonore, parfois désagréable à entendre, à un titre emprunté au poète Stéphane Mallarmé.
Jingfang Hao et Lingjie Wan, Over the Rainbow, 2016
2ème étage, MAC Lyon
Comme un territoire géographique à conquérir, le sol de la galerie est recouvert de micro-billes de verre verdâtres. Un projecteur avec une lampe a décharge blanc froid éclaire l’espace en lumière plongeante.
Par un instant fugace, un arc-en-ciel est visible en se déplaçant devant l’oeuvre, uniquement depuis certains points.
Une expérience sensorielle et méditative de Jingfang Hao et Lingjie Wan pour apprécier différents phénomènes liés à l’écoulement du temps, aux variations lumineuses ou aux limites de notre perception.
Renaud Auguste-Dormeuil, I Will Keep a Light Burning, 2011
Esplanade entre la Sucrière et le pavillon 52, quai Rambaud
Sous la forme d’une performance, l’installation de Renaud Auguste-Dormeuil consiste à allumer, au fil de la soirée, des bougies qui font peu à peu apparaître un immense cercle matérialisant l’invisible.
Une exploration de différentes temporalités qui ont toutes à voir avec la question du point de vue.
Visiter la Biennale 2017
Lieu
- Place Antonin Poncet
- Lyon, France