Réalisation

7 intensités lumineuses sur scène de Deborah Colker

La chorégraphe brésilienne Deborah Colker créée le ballet Cão sem plumas. 7 nuances de gris et d'intensités lumineuses sur scène à la Maison de la Danse.

Le ballet Cão sem plumas de Deborah Colker présenté à la Maison de la Danse de Lyon en janvier dernier joue sur 7 nuances de gris sur scène et 7 intensités lumineuses variées. Le spectacle, inspiré d’un poème de 1950, décrit la pauvreté de la population qui vit sur les rives du fleuve Capibaribe, traversant l’état de Pernambouc au Brésil, et la mangrove.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

L’image du « chien sans plume » décrit les habitants. La chorégraphe le traduit dans les costumes de Claudia Kopke. Les danseurs sont simplement vêtus de collants beiges tatoués et d’un filet annulant la présence de cheveux, comme si ils étaient nus et ignorants.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

Par ce ballet, la chorégraphe veut dénoncer la destruction de la nature, des enfants et de ce qui est plein de vie.

1 – l’image projetée en noir et blanc

Au fond de scène, un grand écran 16/9 emplit la cage scénique. Sa présence s’impose dès les premières minutes du spectacle. Réalisé par Claudio Assis et Deborah Colker, le parti pris du directeur de la photographie, Pedro Sotero, est le noir et blanc.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

La température de couleur de l’image projetée est un blanc très froid combiné à de très fortes intensités lumineuses en fond de scène.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

2 – le solo dans une douche blanc froid

La scène suivante impose un danseur en solo. Placé au centre de la scène, il jette de la poussière de talc blanc. Elle crée un trouble visuel dans l’air que met en exergue une lumière en douche blanc froid avec une intensité lumineuse très intense.

Cette lumière crue est accentuée par les mouvements qui se déroulent au son de percussions.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

3 – le ballet de crabes comme à la bougie

Au raz-du-sol, les danseurs imitent les mouvements des crabes qui vivent très nombreux dans la mangrove. La lumière en contre-jour distingue seulement les formes animales en mouvements. Les intensités lumineuses sont très faibles.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

La lumière blanc chaud, comme à la bougie, accentue cette impression scénique voulue par la chorégraphe.

4 – le contraste lumière-ombre, film et corps

Le film projeté en vidéo est très lumineux, peut-être trop aux dépens de la danse. L’image en constant mouvement joue du contraste lumière-ombre très franc avec les danseurs.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

Il n’y a presque jamais de nuances de gris dans le film. Le rendu cinématographique est très saturé. Comme souvent pendant ce spectacle, les intensités lumineuses sont accentuées par une lumière en contre-jour sur les corps. Les visages restent dans l’ombre. Seule les silhouettes se distinguent devant l’écran.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

5 – le chœur du blanc chaud au blanc froid

Lorsque les danseurs se regroupent pour former un chœur, tel un animal, la lumière se focalise en contre-jour ponctuel sur l’ensemble. Elle passe invariablement du blanc chaud au blanc froid.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

Avec les mouvements coordonnés des danseurs, l’image scénique est accentuée par de forts niveaux d’intensité lumineuse.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

6 – le champ de canne à sucre multi-trames

Pendant la scène du champ de canne à sucre, des rideaux de bandes blanches sont tirés sur la scène en deux plans. La projection vidéo de champs et de machines agricoles blanc froid continue.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

Elles créent un jeu de trames et d’intensités lumineuses en constante évolution en fonction du mouvement des danseurs avec ces rouleaux de lianes.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

7 – les caisses en bois ajourées dramaturgiques

Investissant le dessus des caisses en bois ajourées placées en fond de scène, les 14 danseurs de Deborah Colker entrent et sortent des caisses par groupes de deux ou trois, tel un accouchement.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi
Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

La lumière blanc chaud est alors réalisée avec deux découpes placées en latéraux haut.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

Tel un chenillard, elles s’allument et s’éteignent au rythme de la musique. Les intensités lumineuses sont ici plus douces et maîtrisées.

Cão sem plumas, Compagnie Deborah Colker, danse contemporaine, Brésil – création lumière : Jorginho De Carvalho – Réalisateur du film : Cláudio Assis © Cafi

Approfondir le sujet

Interview de Deborah Colker en portugais

Équipe artistique

Directeur artistique Deborah Colker
Chorégraphe Deborah Colker
Directeur exécutif João Elias
Danseurs Bianca Lope Dilo Alberto Gabriela Fonseca Igor Martins Isabella Accorsi Isaias Estevam Jaime Bernardes Luan Batista Luisa Vilar Mozart Mizuyama Olivia Pureza Paula Damiane Phelipe Cruz Pilar Giraldo
Scénographe Gringo Cardia
Vidéo Cláudio Assis Deborah Colker
Dramaturgie Cláudio Assis
Créateur lumière Jorginho De Carvalho
Costumes Claudia Kopke
Musique Berna Berna Ceppas Jorge Dü Peix Lirinha

Lieu

  • Maison de la danse
  • Lyon, France

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Fondateur de l'agence de relations publiques LZL Services depuis 2023. Son thème : la lumière et l’éclairage. Rédacteur en chef et éditeur du portail français n°1 Light ZOOM Lumière depuis 2012. Architecte diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes. Éclairagiste urbain de 1997 à 2013 en Europe. Auteur de huit ouvrages de référence sur la ville, le bâtiment et le millénaire. Enseignant sur l'histoire de la conception lumière à l’ENSA Nantes et à l'éclairage dans l'art contemporain à l’ENSATT Lyon.
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