Cathédrale Notre-Dame de Paris, une reconstruction lumineuse
Que la lumière soit ! La cathédrale Notre-Dame de Paris rénovée resplendit. Encrassée par les siècles, voici une reconstruction inespérée après l’incendie. Pour les fidèles visiteurs, cette nouvelle clarté va surprendre. Quelles en sont les raisons majeures ? D’abord, la restauration intérieure des parois en pierre calcaire de Philippe Villeneuve pour les monuments historiques. Ensuite, la reconstruction lumineuse en éclairage intérieur de Patrick Rimoux pour le diocèse de Paris. Enfin, le nettoyage des vitraux en verre colorés, par les maîtres verriers.
« Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.
Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres.
Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit.
Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour. »
La Bible, extrait du texte de la Genèse 1:3-4
Dans cet article, je vais répondre à toutes vos questions sur cette rénovation lumineuse du patrimoine historique de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
- Quel est le rôle de l’éclairage intérieur et du concepteur lumière ?
- Comment a été réalisé ce grand nettoyage intérieur postincendie ?
- Pourquoi redonner de l’éclat à la pierre calcaire blonde ?
Fascination et splendeur retrouvées, plongez dans l’aventure de la sobriété lumineuse, naturelle et électrique.
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Au sommaire
- Notre-Dame de Paris : éclairage intérieur de Patrick Rimoux
- Comment as-tu été impliqué dans l’éclairage intérieur de Notre-Dame de Paris ?
- Qui t’as contacté pour cette mise en lumière de la cathédrale ?
- Comment dialogues-tu avec le diocèse de Paris ?
- Quelle a été la première partie de ton étude sur la lumière ?
- Comment transformer la lumière dans cette architecture gothique ?
- Qu’a permis la reconstruction de Notre-Dame de Paris après l’incendie ?
- Comment l’éclairage intérieur va-t-il s’adapter aux usages du monument ?
- Qu’en sera-t-il pour les concerts dans la cathédrale Notre-Dame de Paris ?
- Entre ombre et lumière, quelle est l’approche retenue dans l’édifice ?
- Comment la restauration de la pierre contribue-t-elle à l’éclairage architectural ?
- Quel est le rôle de nouvelles technologies en éclairage LED ?
- Combien de scénarios lumière as-tu créé dans la cathédrale Notre-Dame ?
- Comment le reliquaire de la couronne d’épines du Christ est-il mis en lumière ?
- Dans les arts de la lumière, quel est ton métier ?
- Comment se compose l’équipe de l’agence qui a travaillé sur ce projet ?
- Qui est l’installateur électrique de cette réalisation de la cathédrale ?
- Quels sont les fournisseurs de luminaires retenus pour Notre-Dame ?
- Quelle entreprise a été choisie pour le pilotage lumière du monument ?
- Cathédrale Notre-Dame de Paris, restauration intérieure de la pierre blonde
- Notre-Dame de Paris : illumination des portails par l’agence Les éclaireurs
- Ouverture de Notre-Dame de Paris pour la visite
- Approfondir le sujet
- Commentaires
Notre-Dame de Paris : éclairage intérieur de Patrick Rimoux
Après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, Patrick Rimoux, un artiste contemporain français spécialisé dans la lumière, est appelé par le diocèse de Paris pour concevoir l’éclairage intérieur. Après des études d’ingénieur en électronique, il se forme aux Beaux-Arts de Paris avec le peintre et sculpteur Claude Viseux. Sa rencontre avec le chef opérateur Henri Alekan l’oriente vers la lumière comme médium principal ; il fonde alors son agence en 1997. Aujourd’hui, ses créations ont lieu dans des espaces urbains, mais aussi pour des édifices religieux. Pour ce monument symbole de la France, interview exclusive du professionnel.
Comment as-tu été impliqué dans l’éclairage intérieur de Notre-Dame de Paris ?
Patrick Rimoux : Il y a quelques années, j’ai eu l’opportunité de travailler sur l’église Saint-Ignace-de-Loyola à Paris. À la demande de l’architecte Jean-Marie Duthilleul, je me suis concentré sur la lumière et les vitraux. Ce projet a été bien accueilli par la communauté, ce qui m’a conduit à d’autres commandes dans des abbayes comme celles d’Orval, de Hauterive, et de Sénanque. Connues pour leur utilisation de la lumière, ces abbayes cisterciennes ont toujours été une source d’inspiration pour moi. Ces édifices, avec leur décor épuré, sont conçus en fonction des solstices pour optimiser la lumière.
Qui t’as contacté pour cette mise en lumière de la cathédrale ?
Patrick Rimoux : Après l’incendie de Notre-Dame, monseigneur Michel Aupetit m’a demandé de réfléchir à l’éclairage intérieur de la cathédrale, à laquelle je contribue en tant que concepteur lumière. À la fois pour le diocèse, la partie liturgique, et aussi pour le Centre des monuments nationaux, au niveau des tours, parce que c’est le CMN qui gère celles de la cathédrale.
Patrick Rimoux : Habituellement, le diocèse ne gère ni la lumière ni le son des cathédrales. Ils sont du ressort du ministère de la Culture et des architectes des monuments historiques. Cependant, dans ce cas précis, le diocèse a insisté pour s’impliquer dans ces aspects. C’est une nouveauté importante.
Comment dialogues-tu avec le diocèse de Paris ?
Patrick Rimoux : Généralement, nous le faisons sur des édifices religieux privés sans problème. Mais celui-ci appartenant à l’État, un dialogue très intelligent a eu lieu avec l’établissement public, le ministère de la Culture et le diocèse. Ils ont finalement donner la responsabilité de la partie lumière au diocèse. C’était une première pour Notre-Dame de Paris !
Quelle a été la première partie de ton étude sur la lumière ?
Patrick Rimoux : Un dialogue essentiel a été établi avec la lumière lors de la construction de la cathédrale. Pourquoi et comment a-t-elle été orientée en fonction des solstices ? C’était une première partie de l’étude sensorielle du bâtiment. Comment et pourquoi a-t-il été construit ? Comment la lumière entre en été et en hiver ?
Ces éléments ont été présentés à l’archevêque, monseigneur Aupetit. Nous avons ensuite été chargés d’établir une lumière pour Notre-Dame.
Comment transformer la lumière dans cette architecture gothique ?
Patrick Rimoux : Dans ce cadre, j’avais expliqué à l’archevêque l’importance de transformer la lumière dans le bâtiment, non pas seulement d’un point de vue architectural, mais pour refléter son rôle de lieu de vie pour les croyants. Les édifices religieux ne doivent pas être considérés comme des musées, mais comme des espaces habités par des fidèles.
Patrick Rimoux : La cathédrale Notre-Dame, animée par sept messes quotidiennes, est un exemple parfait de cet esprit vivant. L’architecture de tels lieux est façonnée par la liturgie, s’adaptant au fil du temps, comme en témoignent les changements apportés aux rosaces pour mieux accueillir la lumière divine.
Qu’a permis la reconstruction de Notre-Dame de Paris après l’incendie ?
Patrick Rimoux : C’est un cahier des charges sans précédent. Le travail antérieur était de qualité, mais l’incendie de Notre-Dame a été « providentiel » pour nous. Tout a été plombé, les câbles, les projecteurs, donc tout était caduc. Il a permis de repartir de zéro. Ce que le désastre a rendu possible, c’est d’avoir une réflexion globale sur l’éclairage à l’intérieur de la cathédrale.
Patrick Rimoux : L’éclairage patrimonial et architectural s’est modernisé grâce aux nouvelles technologies. Avec 1 400 projecteurs et 2 175 points lumineux, il est désormais possible de les contrôler individuellement, en ajustant intensité et couleur, notamment pour la lumière blanche. Cette avancée technologique, inimaginable il y a 30 ans, est facilitée par la miniaturisation des sources.
Comment l’éclairage intérieur va-t-il s’adapter aux usages du monument ?
Patrick Rimoux : Pour ce qui concerne l’établissement public et le diocèse, un éclairage architectural sera mis en place pour les 13 à 15 millions de visiteurs annuels. L’innovation réside dans son adaptation aux événements liturgiques, tels que les messes et les adorations. Par exemple, pour le Jeudi saint, l’atmosphère sera modulée avec des lumières proches de celles des bougies afin de créer une ambiance intime. La voûte sera dans l’ombre.
Patrick Rimoux : Cette approche permet de concilier éclairage architectural et liturgique, enrichissant ainsi l’expérience des offices religieux à la cathédrale.
Qu’en sera-t-il pour les concerts dans la cathédrale Notre-Dame de Paris ?
Patrick Rimoux : Pour tous les concerts à la cathédrale, nous soutenons l’activité culturelle et le chœur dynamique. Nous avons rénové le son et l’éclairage en intégrant de nouvelles caméras pour améliorer la captation vidéo, essentielle pour les retransmissions quotidiennes des messes par KTO et autres. Auparavant, des éclairages puissants étaient nécessaires, mais les nouvelles technologies offrent désormais de meilleures performances.
Entre ombre et lumière, quelle est l’approche retenue dans l’édifice ?
Patrick Rimoux : Nous avons adopté une approche plus subtile, en mettant en avant le jeu entre ombre et lumière. Plutôt que d’éclairer uniformément, nous privilégions des zones d’ombre et de pénombre pour souligner les éléments architecturaux et artistiques. Nous avons pu avoir des dérogations. Cela permet de respecter l’ambiance nécessaire aux chapelles et de valoriser les œuvres, tout en gérant le flux des visiteurs.
Comment la restauration de la pierre contribue-t-elle à l’éclairage architectural ?
Patrick Rimoux : Grâce au travail de restauration mené par l’établissement public, le ministère de la Culture et les Architectes en Chef des Monuments Historiques – ACMH –, la cathédrale a été entièrement nettoyée du plomb et des saletés. La fleur de la pierre est devenue très claire.
Patrick Rimoux : Même si l’incendie n’a pas affecté l’intérieur de façon significative, après la restauration de Viollet-le-Duc en 1864, le monument accumulait deux siècles de poussière. Désormais, la cathédrale retrouve l’éclat de sa pierre, semblable à celui du XIIIe siècle.
Quel est le rôle de nouvelles technologies en éclairage LED ?
Patrick Rimoux : L’utilisation des nouvelles technologies permet de créer des scénarios architecturaux à l’intérieur de la cathédrale en ajustant la lumière selon les saisons. Cela permet de la découvrir différemment, surtout en hiver lorsqu’il fait sombre.
Le but est de rester humble face à la beauté exceptionnelle de cette cathédrale, sans doute la plus connue au monde grâce à Victor Hugo ! Ainsi, nous nous servons des technologies de pilotage lumière et des 1 400 projecteurs pour sublimer l’édifice, comme des compagnons travaillant la pierre.
Combien de scénarios lumière as-tu créé dans la cathédrale Notre-Dame ?
Patrick Rimoux : La liturgie comprend une vingtaine à une trentaine de scénarios adaptés à différents moments de l’année, comme Noël et Pâques, qui sont importants même pour les non-croyants. Ce projet vise à suivre l’année liturgique des chrétiens dans la cathédrale.
Patrick Rimoux : L’archevêque souhaite que les visiteurs puissent profiter librement du lieu, qu’il s’agisse des croyants annuels (1 à 1,5 million) ou des personnes d’autres religions. Ils peuvent visiter les chapelles, voir le reliquaire et admirer les sculptures et peintures de la cathédrale, que ce soit en dehors ou durant les messes.
Comment le reliquaire de la couronne d’épines du Christ est-il mis en lumière ?
Patrick Rimoux : L’incendie a permis une réflexion globale sur la cathédrale, mettant en lumière le travail exceptionnel des artisans. La couronne d’épines du Christ, relique majeure pour la chrétienté, a été acquise par le roi Louis 9 Saint Louis, coûtant un an de budget de l’État. Sylvain Dubuisson a conçu un nouveau reliquaire pour elle, que j’admire profondément. Il m’en a confié la lumière.
La chapelle d’Axe abritera cette pièce. Ce sera un événement marquant pour tous, croyants ou non. On y trouvera aussi d’autres éléments historiques, comme les chandeliers du couronnement de Napoléon.
Dans les arts de la lumière, quel est ton métier ?
Patrick Rimoux : Je suis artiste contemporain, pas concepteur lumière. J’ai des amis concepteurs lumière que j’adore. Leur travail diffère un peu du mien, qui intègre souvent des créations artistiques. Par exemple, à Saint-Ignace, j’ai réalisé les « verres de lumière » dans le triforium. J’ai un style qui m’est propre.
Comment se compose l’équipe de l’agence qui a travaillé sur ce projet ?
Patrick Rimoux : Avec moi, j’ai un chef de projet exceptionnel, Shantidas Riedacker. Architecte lumière et musicien, il travaille depuis plus de 20 ans au sein de mon agence. Sur Notre-Dame, il suit le chantier. C’est un perfectionniste, car à l’agence, nous visons la perfection.
Nous avons travaillé sur ce projet avec Axel Grollier et Amina Kazouit, lighting designers freelance, pour l’éclairage et la photométrie, Andy Julia sur les tests et les photos, ainsi que Jérémie Rimoux un moment. Et enfin, Rollande Michel, notre secrétaire qui nous soutient. C’est une petite équipe soudée et expérimentée.
Qui est l’installateur électrique de cette réalisation de la cathédrale ?
Patrick Rimoux : Parmi les 4-5 entreprises proposées au diocèse pour l’installation électrique, Gaudillère et Cie a été choisie. Je connaissais cette société depuis Saint-Ignace-de-Loyola et le lycée Franklin, ainsi que l’Institut catholique de Paris. Cette petite PME est réputée pour son excellence.
Quels sont les fournisseurs de luminaires retenus pour Notre-Dame ?
Patrick Rimoux : Le diocèse nous a laissé carte blanche pour le choix du matériel d’éclairage. Nous avons choisi un projecteur très spécifique, en nous assurant que c’est le projet qui détermine le matériel nécessaire, et non l’inverse.
Nous avons travaillé avec différents fournisseurs de luminaires : Zumtobel Thorn pour leurs projecteurs Contrast, et Derksen Lichttechnik pour des cadreurs puissants et compacts.
Nous avons choisi Luz E Materia pour de minuscules projecteurs. C’est une petite entreprise spécialisée dans la fabrication d’éléments pour la lumière. Nous concevons les designs, et ils réalisent rapidement les prototypes, ce qui est un avantage par rapport aux grandes sociétés où cela peut être lent.
Enfin, pour le reliquaire, nous avons utilisé des fibres optiques de chez Ambiance Lumière. Grâce à notre longue collaboration avec des fournisseurs passionnés, nous bénéficions d’une réactivité précieuse.
Quelle entreprise a été choisie pour le pilotage lumière du monument ?
Patrick Rimoux : Les systèmes de commandes sont fondamentaux en programmation lumière. Gaudillère, dirigée par Olivier Rocabois, et Soliled, par Félix Bensadoun et Elie Bouskela, ont remporté le marché ensemble.
L’entreprise Soliled est spécialisée dans le pilotage de l’éclairage LED. Avec ses ingénieurs réseau, elle a proposé une solution globale de pilotage lumière au diocèse. Dans une ambiance sympathique, nous collaborons souvent avec des équipes comme celle-ci, profitant ainsi de leur expérience et de leur efficacité.
Propos recueillis le 19 juin 2024 en visio par Vincent Laganier.
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Cathédrale Notre-Dame de Paris, restauration intérieure de la pierre blonde
L’intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été indirectement endommagé par l’incendie, notamment par l’effondrement de certaines de ses voûtes séculaires :
- à la croisée de la nef et du transept,
- d’une partie du bras nord,
- d’une travée de la nef.
Par ces ouvertures béantes, des poussières nocives de plomb, issues de la combustion de la toiture, se sont dispersées à travers l’espace sacré.
Nettoyage du calcaire : comme un rayon de soleil
Les architectes des monuments historiques d’aujourd’hui, Philippe Villeneuve, Rémi Fromont et Pascal Prunet ont alors décidé un grand nettoyage intérieur postincendie. Au-delà de la reconstruction de la charpente à l’identique en bois et de la flèche de Viollet-le-Duc sous la toiture, c’est ce qui frappe le plus quand on entre à présent dans Notre-Dame.
Ainsi, pour restaurer les murs et les ornements intérieurs ternis par le poids des années, des efforts méticuleux de nettoyage ont été entrepris. Ils ont permis d’éliminer ces contaminants et de redonner de la luminosité au calcaire
Ce grand projet de restauration marque le renouveau de Notre-Dame. C’est une véritable renaissance, d’une envergure qu’elle n’avait jamais connue depuis sa construction.
Premier dépoussiérage des surfaces à l’aspirateur THE
En début d’année 2022, la cathédrale Notre-Dame de Paris a subi un premier dépoussiérage méticuleux de ses surfaces. Couverts de poussière et de particules de plomb, des milliers de mètres carrés intérieurs sont minutieusement aspirés. Grâce à des aspirateurs dotés de la technologie THE – très haute efficacité –, chaque recoin bénéficie d’une attention particulière, garantissant la rétention des substances nocives du bâtiment public.
Cette tâche délicate est facilitée par l’installation d’échafaudages soigneusement disposés à travers l’ensemble de l’espace intérieur. Du sol aux voûtes, ils assurent ainsi la sécurité et l’accès nécessaire aux parois pour conduire la restauration de la cathédrale. Un élément invisible à présent, mais absolument nécessaire, mené par des professionnels : les échafaudeurs.
Nettoyage approfondi des parois en pierre au latex
Dans les entrailles de la cathédrale, une technique presque chirurgicale est déployée pour redonner vie à la pierre. Avec une précision exceptionnelle, les tailleurs de pierre utilisent un latex vaporisé. Il enveloppe les surfaces intérieures comme le ferait une bombe de peinture. Sur les ornements sculptés qui ne portent aucune trace de peinture, la même technique est utilisée. Enfin, sur les chapiteaux et les nervures, l’application du latex nécessite une dextérité parfaite. C’est souvent l’apanage des restaurateurs spécialisés en sculpture : atteindre l’excellence.
Une fois durci, ce latex forme une membrane fine et résistante. Il capture impitoyablement toutes les particules de poussière. Après quelques jours, ce revêtement est soigneusement pelé, c’est-à-dire arraché doucement. Avec lui, il emporte les souvenirs gris de décennies d’entretien négligé et de surfréquentation du monument.
Un ultime nettoyage au moyen d’une éponge humide permet de révéler la splendeur originelle de la pierre blonde. Elle redevient éclatante de clarté et de pureté, comme si elle sortait d’une carrière.
Regardez comment est mise en œuvre cette technique dans cette vidéo du nettoyage de la cathédrale de Metz.
Restauration des peintures murales et sculptures
Les chapelles autour du chœur ont été dessinées et ornées par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc entre 1843 à 1864. La restauration des peintures murales et des sculptures de la cathédrale Notre-Dame de Paris a commencé en 2022. Elle révèle à nouveau leurs couleurs vives grâce aux restaurateurs spécialisés.
Les mausolées du chœur et les statues ont été nettoyés. Parallèlement, les garde-corps néogothiques du XIXe siècle ont été redorés. Comme pour la restauration de la clôture du chœur, un travail minutieux a été réalisé par des restaurateurs d’œuvres peintes.
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Notre-Dame de Paris : illumination des portails par l’agence Les éclaireurs
À l’occasion de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’illumination des portails de la façade ouest est inaugurée. L’éclairage architectural rasant a été conçu pour respecter le patrimoine, tout en minimisant l’impact sur l’environnement nocturne et la pollution lumineuse. Des projecteurs encastrés LEC permettent une variation de teinte pendant la nuit. Une conception lumière de l’agence Les éclaireurs, à Lyon.
Cette première phase de la mise en lumière extérieure s’inscrit dans la rénovation des espaces publics et du parvis du monument. Ce projet ambitieux, piloté par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris et la Ville de Paris en partenariat avec le Bureau Bas Smets, GRAU architectes urbanistes, Neufville-Gayet Architectes et Ingérop, vise à transformer les abords de la cathédrale en un espace accueillant, doté de services pour les visiteurs et résidents.
En plus de l’illumination de la cathédrale elle-même, le parvis de Notre-Dame bénéficie aussi d’aménagements paysagers et d’un éclairage discret. L’objectif final est de créer un espace convivial qui encourage la promenade et l’interaction, tout en préservant le cadre naturel et historique de ce site emblématique.
Ce projet de grande envergure est prévu pour progresser au fil des travaux de restauration de Notre-Dame, avec une réception ciblée pour 2028.
Ouverture de Notre-Dame de Paris pour la visite
Horaires spécifiques du 8 au 15 décembre 2024
- Dimanche 8 décembre : de 17h30 à 22h
- Du lundi 9 au vendredi 13 décembre : de 15h30 à 22h
- Samedi 14 et dimanche 15 décembre : de 15h30 à 20h
- Dernière entrée 30 minutes avant la fermeture.
Horaires d’ouverture à partir du 16 décembre 2024
- Ouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris : de 7h45 à 19h
- Messes : 8h, 12h et 18h en semaine et 8h30, 12h et 18h le samedi, 8h30, 10h (en latin), 11h30 et 18h les dimanches et fêtes
- Office des Vêpres : à 17h30 du lundi au vendredi ; à 17h15 le samedi, le dimanche, et fêtes
- Office des Laudes : à 9h30 les dimanches et fêtes
- Récitation du chapelet : à 15h du lundi au samedi
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Photo en tête de l’article : Cathédrale Notre-Dame de Paris, eclairage intérieur, vôute en pierre calcaire, croisée de la nef et du transept, vue d’ensemble, France – Plasticien lumière Patrick Rimoux – Photo © Julio Piatti, Notre-Dame de Paris
Équipe du projet
Lieu
- Cathédrale Notre-Dame de Paris
- Paris, France
Bravo Patrick pour cet exceptionnel travail.
@Jean-Yves Merci pour ce retour enthousiaste.
Merci pour ces explications très intéressantes.
Bravo pour la qualité de cette mise en œuvre d’un éclairage artificiel dans ce bâtiment (qui s’est passé de la lumière artificielle pendant plusieurs siècles) La cathédrale semble orientée, vers le sud, dans l’axe du lever du soleil au solstice d’hiver. Qu’avez vous conclu de cette orientation au niveau liturgique ?
Superbe article !!
@Maxime Merci 🙂