Célébrations, (La)Horde : Lumières scéniques en extérieur

Cet été, le Ballet national de Marseille a une fois de plus capturé l’attention avec un événement spectaculaire sur une scène flottante au Vieux-Port. Le 17 juillet dernier, de 21 h 30 à 23 h, une performance époustouflante a pris place. Libre d’accès, elle a attiré une foule de 23 000 spectateurs devant l’hôtel de ville. Sous la direction artistique du collectif (La)Horde, les danseurs ont présenté Célébrations : 6 pièces chorégraphiques conçues par des figures telles que Lucinda Childs, Lasseindra, Oona Doherty et les trois artistes du collectif : Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. Le spectacle a intégré des projecteurs LED et l’utilisation, pour la première fois, de la console Eos Apex de chez ETC. Avec le créateur lumière Éric Wurtz et le pupitreur Gaspard Juan, ce site historique a été transfiguré par des effets pyrotechniques du Groupe F. Avec la basilique Notre-Dame de la Garde en toile de fond et les bateaux à quai, ils renforçaient l’atmosphère magique de l’évènement.

Célébrations de (LA)Horde en 6 actes

Le ballet Célébrations est composé de 6 actes. Chacun apporte sa propre esthétique et énergie a l’ensemble.

Concerto

La pièce de Lucinda Childs a séduit le public avec son intensité et ses jeux de lumière précis, malgré la clarté persistante de la lumière du jour.

Mood

Une chorégraphie audacieuse signée Lasseindra Ninja en hommage au mouvement ballroom et voguing. Elle combine extravagance et sexualité sous un éclairage précis rythmés et précis, orchestré par OSC – Open Sound Control chez ETC.

Lazarus

La chorégraphie d’Oona Doherty, épurée et puissante, a brillé lors de cette performance, mettant en valeur 23 danseurs vêtus de blanc dans une harmonieuse composition lumineuse.

To Da Bone

Cette œuvre du collectif La(H)orde est inspirée du mouvement jumpstyle et influencée par Internet.

Avec des faisceaux pointés vers le ciel au début, les faisceaux lumineux plongeants sur la scène, transformant la structure scénique en un véritable acteur de la performance.

Cultes

Le nouveau film du collectif La(Horde), qui intègre de la danse en live, explore la complexité des foules à travers des images capturées lors de festivals musicaux. Ce mélange de sensualité et de fraternité cède place à des excès manifestés par des scènes d’ivresse et des déchets laissés derrière, avec la participation du Groupe F pour des effets pyrotechniques.

Lors de la projection au Vieux-Port de Marseille, la foule observait les écrans diffusant des images de rassemblements similaires, créant ainsi une mise en abyme intrigante.

Age of Content

Le tableau de clôture a été marqué par une mise en scène époustouflante où jeux de lumière, flammes et feux d’artifice du Groupe F ont fusionné pour recréer l’ambiance électrique d’un concert rock au bord de mer.

Défi création lumière pour Éric Wurtz au Vieux-Port de Marseille

Le panorama urbain du Vieux-Port s’est transformé en une arrière-scène de danse. Le plateau de 21 mètres d’ouverture avec 23 danseurs et 10 jumpers dégage une énergie explosive et contagieuse. Mais ce spectacle fut un défi technique majeur tant pour les techniciens de Concept Group, en charge de l’équipement, que pour Texen qui a fourni la nouvelle console de lumière de ETC.

En effet, ce site enchanteur de la cité phocéenne a donné du fil à retordre au créateur lumière Eric Wurtz. En effet, l’éclairage public installé en 2014, bien que récent, n’est pas graduable. Il est source de pollution lumineuse involontaire pour une représentation scénique aponté face à la mairie.

« Le Vieux-Port est un lieu magique, mais cette configuration a demandé une réflexion », commente Éric Wurtz. « Nous avons dû repenser l’éclairage pour chaque pièce, tenant compte de la lumière naturelle décroissante, de l’absence de la “boîte noire“ traditionnelle qui délimite habituellement l’espace scénique et de l’angle de vue du public sur les danseurs, très différent de celui que nous avons habituellement. »

La hauteur de la scène était en effet l’un des éléments les plus perturbants, car une grande partie du public ne peut pas voir les pieds des danseurs. La composition de la lumière joue donc un grand rôle pour structurer les tableaux.

Malgré les contraintes d’un kit lumière différent de celui dans un lieu scénique, Éric et Gaspard ont brillamment adapté et reconfiguré les six tableaux pour correspondre aux ambitions artistiques du collectif (La)Horde.

Préparation express avec la console lumière Eos Apex 10

Dans un exploit technique et artistique, le collectif (La)Horde et les techniciens lumière, notamment Éric et Gaspard, ont relevé un défi de taille : orchestrer six tableaux lumineux de différents spectacles en seulement deux jours de préparation. La première soirée a été consacrée à l’installation et à la programmation de la console de lumière Apex, tandis que la seconde soirée a permis une répétition générale cruciale avec les danseurs.

Pour Gaspard Juan, expert en console Eos, « avec les consoles Apex, on passe clairement à un autre niveau. J’aime beaucoup les 6 roues encodeuses autour de l’écran multitouch, comme sur l’ancien Eos Ti. Ça me permet d’avoir toujours accès au Pan et au Tilt ».

Grâce à des outils tels que les écrans tactiles personnalisables, il a pu coordonner plus facilement les éléments lumineux pour s’adapter parfaitement aux exigences du spectacle.

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Photo en tête de l’article : Célébrations, (La)Horde, Vieux-Port, Marseille, France – Créateur lumière Éric Wurtz © ETC France