Cérémonie d’ouverture paralympiques 2024 : la Concorde en scène
Avec un superbe soleil couchant, la Concorde en scène a pris Paris 2024 par le corps et le cœur. Première cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques sortie du stade pour aller en ville. 5 100 athlètes à la parade et 500 artistes sur le plateau ont réalisé un show original, sensible et engagé. Objectif : changer notre regard sur la place des personnes en situation de handicap dans la société. Sans concession, pari réussi ! Comment ce spectacle intitulé Paradoxe, de la discorde à la Concorde a-t-il été réalisé, scénographié et éclairé dans la capitale ? Dans cet article, je présente l’œuvre de l’équipe de Thomas Jolly et Alexander Ekman, directeurs artistiques, Bruno de Lavenère, scénographe et Thomas Dechandon, créateur lumière.
- Quels sont les moments mémorables de la place de la Concorde transformée en scène ?
- Quelle scénographie originale a été réalisée autour des athlètes paralympiques ?
- Quelles techniques d’éclairage et de pyrotechnie ont été utilisées ?
Découvrez les créateurs et acteurs de cette Concorde en scène.
- À lire également : Cérémonie d’ouverture, J.O. de Paris 2024 : la Seine en scène
Au sommaire
- Cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques 2024 sur la place de la Concorde
- 13 tableaux de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques 2024
- Place de la Concorde en scène autour de l’obélisque
- Scénographie du stade monumental de la Concorde
- Vision de la cérémonie d'ouverture paralympiques par drone
- Lumière sportive et événementielle de Thomas Dechandon
- Éclairage au pied de la scène principale, place de la Concorde
- Création vidéo et images projetées d’Étienne Guiol
- Bienvenue à Paris en taxi couvert de Phryges
- Discorde, entre « Strict society » et « Creative gang »
- Parade des athlètes paralympiques à la cérémonie
- My Ability, par le chanteur Lucky Love
- Drapeau de la France et hymne, discours officiel
- Nouvelles voies et Sportographie
- Drapeau, hymne et serment paralympique
- Arrivée de la flamme olympique place de la Concorde
- Concorde des torches avec la flamme olympique
- Allumage de la vasque olympique aux Tuileries
- Célébration de la Concorde de l’art vivant
- Audience de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques
- Thomas Jolly, mots du directeur artistique
- Alexander Ekman, mots du chorégraphe et metteur en scène
- Meilleurs moments de la cérémonie d'ouverture, JO paralympiques
- Approfondir le sujet
- Commentaires
Cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques 2024 sur la place de la Concorde
Quelle performance artistique ? Le 28 juillet 2024 de 20 h à 23 h 45, pour la première fois dans l’histoire, l’ouverture des Jeux paralympiques a eu lieu au cœur de la ville de Paris. Tout a commencé à 20 h, sur France 2. Le diffuseur officiel de Paris 2024, France Télévisions, a retransmis l’événement en direct. Depuis la place de la Concorde, il a été présenté par Matthieu Lartot, lui-même amputé d’une jambe il y a un an, Daphné Bürki et Alexandre Boyon.
La chaîne française a retransmis la captation officielle du Comité international olympique – CIO, ou plus exactement d’ISB – International Sports Broadcasting – produite pour l’OBS – Olympic Broadcasting Services. C’est le canadien Greg Breakell qui l’a réalisée. C’était sa 19e olympiade après ses dernières réalisations pour Pékin, Tokyo et Pyeongchang.
13 tableaux de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques 2024
Thomas Jolly, directeur artistique, a organisé la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024 en 13 tableaux. Voici le déroulé de ces 3 h 45 d’images fortes !
- Bienvenue à Paris
- Présentation officielle
- Discorde
- Parade des athlètes
- My Ability
- Le drapeau et l’hymne français, discours
- Nouvelles voies
- Sportographie
- Drapeau, hymne et serment paralympique
- Arrivée de la flamme
- Concorde
- Allumage de la vasque
- Célébration
Place de la Concorde en scène autour de l’obélisque
Entre l’avenue des Champs-Élysées et le jardin des Tuileries, la place de la Concorde est un site emblématique de Paris. Mais c’est également une illustration frappante du paradoxe historique et culturel français. Au centre trône l’obélisque de Louxor, un vestige de la monarchie offert par l’Égypte pendant le règne de Louis-Philippe. Elle symbolise également la République, car elle fut le théâtre majeur de la Révolution française. Le lieu est donc profondément ancré dans l’histoire de la France.
Pour la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques 2024, afin que l’espace public se projette dans la modernité et le dynamisme de la capitale, le directeur artistique, Thomas Jolly, a choisi le scénographe Bruno de Lavenère. Avant l’événement, il expliquait :
« La place de la Concorde se transformera en un stade monumental où sport et art se rencontreront dans une symbiose parfaite. Un plateau surélevé et minimaliste, des lignes tendues et une immersion vidéo créeront une scénographie à la fois audacieuse, harmonieuse et convergente pour présenter un projet artistique et politique. Cette scénographie épurée dans un cadre unique est l’écrin idéal pour sublimer l’art et le sport. »
Bruno de Lavenère, scénographe, cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques 2024
Scénographie du stade monumental de la Concorde
Tel un stade antique de 3 000 m2 de scène, de part et d’autre de l’obélisque de la place de la Concorde, deux fontaines monumentales et des lampadaires de style sont implantés par l’architecte Jacques Ignace Hittorff entre 1836 et 1846. Impossible de démonter la fontaine des Mers au sud et la fontaine des Fleuves au nord de l’espace public. Qu’à cela ne tiennent, elles sont habillées de deux structures circulaires en écran LED semi-transparente sur maille métallique. Bien entendu, tous les candélabres Hittorff entre ces deux tambours média façade ont été démontés pour l’occasion. Mais les Jeux de Paris, comme les athlètes paralympiques, n’ont pas de limites !
Théâtre à ciel ouvert, l’espace scénique blanc immaculé est pensé comme une utopie de stade inclusif. La partie centrale autour de l’obélisque est une vraie scène rectangulaire d’environ 70 m de long sur 30 m de large. Elle s’installe à environ 2,30 m du sol de l’espace public. Deux passerelles les relient aux écrans circulaires entourant les fontaines. Enfin, comme un stade panathénaïque, un anneau de piste blanche entoure l’ensemble. À environ 1,5 m du sol, il est légèrement plus bas que le praticable principal.
Vision de la cérémonie d’ouverture paralympiques par drone
Dès les premières prises de vue de la retransmission télévisée depuis un drone professionnel, cette scénographie rappelle immédiatement la Grèce antique et ses stades mythiques. Ici, l’enceinte du spectacle accueille 35 000 personnes assises.
Héritage des Jeux olympiques de Paris 2024, l’implantation des tribunes ne suit pas la courbe de l’anneau du stade monumental. Celles côté jardins des Champs-Élysées semblent être restées implantées selon les compétitions de BMX freestyle, basketball 3×3 et breakdance.
Lumière sportive et événementielle de Thomas Dechandon
Comme les précédentes cérémonies de Paris 2024, le créateur lumière Thomas Dechandon fait partie de l’équipe de Thomas Jolly. Pour satisfaire en même temps les contraintes du spectacle universel et la retransmission TV, l’implantation lumière de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques suit quelques principes simples, comme libérer l’espace scénique de toute emprise visuelle et ne pas faire obstacle à la prise de vue télévisée.
https://x.com/France24_fr/status/1828854952661303422
Malgré les 23 mètres de hauteur de l’obélisque, le designer lumière a fait le choix de positionner quatre grands mâts d’éclairage pour le plateau principal. En structure métallique triangulée noire, ils sont positionnés en latéral par rapport au monument, comme un vrai terrain de sport. Les projecteurs sont installés entre 10 et 14 m de haut environ. Ils sont regroupés en trois groupes. Telle une herse de scène, la plus haute structure matricée en treillis regroupe sur une trame carrée :
- 56 dalles LED matricées rectangulaires, implantées par deux en 7 x 4 sur les neuf de la structure. Selon les tableaux du spectacle, elles prennent l’allure de mâts d’éclairage sportif, de scintillement ou d’écran avec des images basse définition.
- 12 projecteurs LED à lyre asservis, entre les espaces de la structure. Une autre poutre en treillis plus bas accueille également 8 projecteurs LED à lyre asservis. Ils permettent d’éclairer le plateau de danse en latéral haut.
Autour de la route annulaire pour le défilé des athlètes paralympiques, six mâts d’éclairage sont implantés. Chacun regroupe une douzaine de projecteurs LED à lyre asservis.
Éclairage au pied de la scène principale, place de la Concorde
Au niveau de la scène principale, l’éclairage est traité comme un plateau de danse et une scène de concert.
- Sur le plus petit côté de la scène, des projecteurs sont implantés au sol en éclairage rasant et en éclairage latéral à hauteur d’homme pour sculpter les corps.
- Sur le côté le plus long, des dalles LED matricées rectangulaires sont placées à intervalles réguliers pour baliser la scène. Des traceurs LED pour créer des faisceaux en éventail dans le ciel sont aussi implantés.
Enfin, l’obélisque de Louxor elle-même est éclairée avec des projecteurs LED en rasant, selon les tableaux du spectacle. Ils révèlent très bien ses hiéroglyphes dans certains plans télévisés. Ce monument est aussi balisé de dalles LED matricées rectangulaires et de traceurs LED.
Création vidéo et images projetées d’Étienne Guiol
Le créateur vidéo Étienne Guiol fait aussi partie de l’équipe artistique. En effet, l’écran tant en images projetées sur la scène blanche que sur les tambours en média façade fait intégralement partie de la scénographie de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques. En bref, l’implantation vidéo est la suivante.
- Les images projetées sur le plateau sont réalisées par 12 vidéoprojecteurs. Ils sont fixés aux quatre grands mâts d’éclairage pour le plateau principal. Juste en dessous de la structure matricée en treillis, une poutre en treillis accueille trois vidéoprojecteurs. Des boîtes de protection noires pour la pluie ont été prévues au-dessous.
- L’obélisque est également éclairé par des vidéoprojecteurs sur ces quatre faces. Selon toute probabilité, ils sont sans doute placés sur les 4 mats d’éclairage à l’extérieur de l’anneaux autour de la place de la Concorde.
- Les murs de LED circulaires en média façade doivent mesurer environ 7 m pour coiffer la hauteur des deux fontaines. Leurs diamètres doivent faire à peu près 25 m. Compte tenu de la distance de vision, le pitch de ces écrans est suffisamment large. Il offre ainsi une surface servant à la fois à créer du contenu animé pour les tableaux et comme écran pour retransmettre la captation TV de l’arrivée des paralympiens, comme des interviews vidéo de sportifs.
Bienvenue à Paris en taxi couvert de Phryges
Dans un spectacle éblouissant de créativité et d’innovation, la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024 s’est ouverte sur une note à la fois inspirante et chaleureuse. Bienvenue à Paris est le premier tableau. Avec Théo Curin au volant de son taxi couvert de Phryges, une vidéo a transformé l’ordinaire en extraordinaire. Il a rendu hommage aux athlètes et à leur résilience. Le tout dans une traversée des rues de Paris, créant un lien intime entre les spectateurs et les compétiteurs.
Puis la cérémonie d’ouverture est un kaléidoscope de couleurs et d’émotions. Elle capture l’essence de l’unité et de la diversité. Organisé méticuleusement par Thomas Jolly et chorégraphié et mis en scène par le suédois Alexander Ekman, cet événement a non seulement honoré les traditions, mais il a également embrassé l’innovation à travers des performances artistiques époustouflantes. Elles ont fait vibrer le cœur des spectateurs à travers les corps et leurs accessoires : béquilles et fauteuils. L’engagement de l’équipe artistique témoigne de la réussite éclatante de cette soirée mémorable.
- Le saviez vous : PMR et personne en situation de handicap ne sont pas synonymes !
Discorde, entre « Strict society » et « Creative gang »
Ouvrant le bal, l’artiste Chilly Gonzales a ému le public avec sa mélodie au piano du tableau Discorde. Peu après, une explosion de couleurs et d’énergie a envahi la scène avec 140 danseurs du collectif « Strict society » et 16 performeurs du « Creative gang ». Le premier incarnait les plus rigides et résistants au changement, le second l’ouverture et le fait d’être unique.
Avec huit autres pianos à queue et des performeurs en béquilles et fauteuils roulants, la chorégraphie d’Alexander Ekman a mis en lumière le paradoxe de notre société. Elle se veut inclusive et doit poursuivre ses efforts pour intégrer les personnes en situation de handicap, mais aussi combler le fossé entre rigueur conventionnelle et créativité débridée.
Le clou de ce tableau fut sans doute l’interprétation vibrante par Christine and the Queens de Non, je ne regrette rien.
Costumée d’une veste et d’un pantalon en velours rouge vif, elle a marqué un moment de communion intense entre tous les artistes sur le plateau.
Parade des athlètes paralympiques à la cérémonie
En plein cœur de la capitale, le cadre spectaculaire de l’avenue des Champs-Élysées au soleil couchant était magnifique.
Mais c’était aussi une première historique de voir les athlètes paralympiques faire le tour de la place de la Concorde. Environ 5 100 athlètes ont défilé à la parade. Les Jeux paralympiques 2024, ce sont 22 sports et 549 épreuves.
L’événement a débuté avec l’intrusion festive des mascottes Phryges qui ont préparé le terrain pour les délégations. Sous un ciel traversé par la Patrouille de France, les athlètes ont été accueillis par les rythmes entraînants du DJ français Myd.
My Ability, par le chanteur Lucky Love
Tout d’abord, des interviews vidéo mettent en lumière des témoignages inspirants de personnes en situation de handicap. Ces individus ont partagé leur vécu émotionnel, depuis l’acceptation de leur handicap jusqu’à la renaissance de leur estime d’eux-mêmes. Ils ont souligné le rôle crucial de l’entourage et de la créativité dans leurs parcours. Un message puissant sur la résilience et la renaissance qui marque les esprits.
Accompagné par les performeurs sur scène, le chanteur et danseur Lucky Love interprète My Ability. Habillé par Louis Vuitton d’un pantalon et d’une veste blanche, l’artiste français aux multiples facettes commence la chanson. Né sans bras gauche, au deuxième refrain, il retire sa veste. Avec sa chanson anglaise, il révèle au grand jour qu’un corps incomplet peut-être tel que La Vénus de Milo au Musée du Louvre. Une vraie claque !
« What about my own ability ? What the hell is wrong with my body ?
Am I not enough ? Who gives you the right to run the rules ?
What’s wrong with you ? »
Lucky Love, extrait de la chanson My ability
Drapeau de la France et hymne, discours officiel
Une vidéo retrace d’abord l’évolution du mouvement paralympique depuis 1948.
Le drapeau français a été hissé en grande pompe au son d’une version adaptée de La Marseillaise par Victor le Masne, tandis que l’Ensemble Matheus en assurait l’interprétation.
Des vétérans des armées françaises ont participé à ce moment solennel, puis est venu le temps des discours officiels et engagés, tout d’abord celui de Tony Estanguet, qui s’est adressé aux athlètes paralympiques.
« Ce qui fait de vous des révolutionnaires, c’est que quand on vous a dit “non”, vous avez continué.
Quand on vous a dit “handicap”, vous avez répondu “performance”.
Quand on vous a dit que c’était impossible, vous l’avez fait.
Et ce soir, vous nous invitez à vous rejoindre pour mener ensemble cette révolution paralympique.
Ce soir, vous nous invitez à changer de regard, à changer d’attitude, à changer de société, pour enfin donner toute sa place à chacun.
Parce que quand le sport va commencer, on ne verra plus des femmes et des hommes avec un handicap, on vous verra vous : on verra des champions.
Avec vous, on va revivre ce que le sport a de plus beau.
On sera comme des gosses quand vous serez sur la ligne de départ.
On sera comme des coachs quand viendra la balle de match.
On sera comme des fous quand vous franchirez la ligne d’arrivée !
[…]Chers révolutionnaires de France et du monde entier, notre révolution commence ce soir !
Bienvenue aux Jeux paralympiques de Paris 2024 ! »
Tony Estanguet, président du comité d’organisation, Paris 2024
Il a été suivi du discours du président du Comité international paralympique, Andrew Parsons, qui a pris la parole.
« Nous devons faire plus pour promouvoir les personnes en situation de handicap dans la société.
Les valeurs de la France sont liberté, égalité et fraternité.
Nous appartenons aux mêmes valeurs de l’Humanité ! »
Andrew Parsons, président, Comité international paralympique
Enfin, le président Emmanuel Macron a déclaré l’ouverture officielle des Jeux paralympiques.
Nouvelles voies et Sportographie
Environ 1,2 milliard de personnes sont en situation de handicap dans le monde, ce qui représente 15 % de la population mondiale.
D’abord, trois témoignages vidéo soulignent l’importance d’une plus grande visibilité pour les personnes en situation de handicap. Donnant une note d’espoir, ils appellent à une meilleure collaboration pour un monde plus inclusif.
« Les obstacles politiques des personnes en situation de handicap, ce sont les architectures, les modes de vie et les sociétés qui créent ces situations de handicap. »
Daphné Bürki, directrice artistique des costumes de la cérémonie, Paris 2024
Ensuite, dans une fusion entre danse et sport, personnes handicapées et valides habillées en jogging blanc avec une cagoule créent ensemble des sports inclusifs. Cette performance du tableau Sportographie brouille les lignes entre l’art et la compétition.
Projections d’images sur le plateau et performeurs excellent. À travers une nouvelle forme de compétition sportive, en ramant littéralement sur scène ensemble, ils célèbrent l’unité et l’égalité.
Puis des projections en noir et blanc de la course d’un homme lors des premières études biomécaniques d’Étienne-Jules Marey emplissent les cylindres média et l’obélisque de la Concorde. Tous participent sur un pied d’égalité. Une vision de jeux inclusifs où tous devient possible.
Drapeau, hymne et serment paralympique
John McFall, ancien paraathlète et astronaute, médaillé de bronze sur 100 m aux Jeux paralympiques de Pékin 2008, a présenté le drapeau paralympique. Il a été suivi de l’hymne paralympique chanté magnifiquement par Luan Pommier, malvoyante de naissance, au piano.
Le serment paralympique a été prononcé par deux athlètes, un juge et un entraîneur, engageant le respect des valeurs de détermination, d’égalité, d’inspiration et de courage.
Arrivée de la flamme olympique place de la Concorde
La flamme paralympique a été divisée en douze lors de son arrivée en France, symbolisant les 12 jours des Jeux. Mille porteurs ont propagé son éclat à travers le pays, illuminant les régions qui promeuvent l’inclusion et la sensibilisation au handicap dans le sport. Un film retrace alors le relais de la flamme, débuté le 24 août à Stoke Mandeville.
Sur une composition de Sébastien Tellier, La ritournelle, arrangée par Victor le Masne, Florent Manaudou arrive depuis l’avenue des Champs-Élysées. Sur la place de la Concorde, il donne le relais de la torche olympique au champion de tennis fauteuil Michaël Jérémiasz.
Concorde des torches avec la flamme olympique
La flamme olympique traverse une forêt de flambeaux sur la scène. Ils sont portés par les 150 danseurs et performeurs munis de torches enflammées. Sur le Boléro de Maurice Ravel, telle une danse de bal et de théâtre à trois temps, ils exécutent une chorégraphie ample.
Dessinés par Louis Gabriel Nouchi, les costumes colorés en denim habillent tous les performeurs. Ils véhiculent un message d’harmonie et d’espoir.
En transparence, l’eau jaillit des fontaines des Mers et des Fleuves de la place de la Concorde, et s’illumine depuis les bassins. Vibrant au rythme de la musique emblématique, cette danse forme peu à peu sur le plateau les Agitos, symboles des Jeux paralympiques.
Une projection d’images sur leurs formes en croissants de lune, rouge, bleu et vert renforce cette impression.
Allumage de la vasque olympique aux Tuileries
Au cœur de Paris, à l’ombre des Tuileries, un moment historique s’est déroulé lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques.
Parmi eux Béatrice Hess, légende paralympique française, a passé le flambeau à la nouvelle génération, marquant un moment poignant.
Contrairement à ce dessin, ce n’est pas un ou deux, mais cinq athlètes d’exception, symbolisant la diversité et le courage, qui ont pris part à l’allumage de la vasque olympique ce mercredi 28 août :
- Alexis Hanquinquant, champion paralympique de paratriathlon,
- Nantenin Keïta, championne paralympique sur 400 m à Rio,
- Charles-Antoine Kouakou, premier champion paralympique français en sport adapté,
- Élodie Lorandi, médaillée d’or en paranatation,
- Fabien Lamirault, quadruple champion en paratennis de table.
Ils ont brillamment représenté la France. Chacun de ces athlètes incarne non seulement l’excellence sportive, mais aussi une source d’inspiration profonde à travers leurs parcours personnels de résilience et de détermination.
Autour de la vasque olympique, 51 porteurs de la torche paralympique, habillés en tenue de relayeurs, se tiennent prêts. Ils ont été choisis par EDF, fournisseur officiel d’électricité renouvelable pour Paris 2024, parmi ses propres équipes.
Célébration de la Concorde de l’art vivant
La cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024 s’est conclue sur une note vibrante et colorée. Elle souligne la puissance de la créativité comme moteur de transformation sociale. L’apothéose de l’événement a mis en scène des fauteuils roulants illuminés, évoluant sur la scène telles des œuvres d’art de light painting. Les artistes ont transformé l’espace en une immense toile vivante, reflétant l’esprit d’inclusion et de positivité.
Lors de cette célébration artistique, il ne s’agit pas seulement d’observer le changement, mais de s’y impliquer activement. En exploitant la créativité, les artistes aspirent à sculpter un futur radieux.
Inspirée par Sue Austin et son œuvre Traces from a Wheelchair, cette performance propulse la créativité vers de nouveaux sommets. Sur la scène qui se transforme en une vaste toile de street art, les danseurs, en interaction avec des fauteuils, laissent des empreintes colorées, transformant le mouvement en pinceaux vivants.
La performance a atteint son paroxysme lorsque retentit une version modernisée de Born to be Alive de Patrick Hernandez, interprétée par Christine and the Queens. Elle amplifie le message d’espoir et d’unité. Cette célébration n’était pas juste un spectacle ; c’était une invitation à prendre part activement au changement. Pourquoi ne pas utiliser l’art comme un levier pour un avenir plus inclusif et harmonieux ?
Audience de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques
Diffusée le 28 août 2024 sur France 2, la cérémonie d’ouverture des jeux paralympiques a captivé 10,2 millions de téléspectateurs. Ce chiffre représente une part impressionnante de 52,3 % de l’audience télévisuelle de la soirée.
À titre de comparaison, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, orchestrée par Thomas Jolly le 26 juillet dernier, a captivé pas moins de 23,2 millions de téléspectateurs sur France 2. Cet événement mémorable avait réussi à obtenir une part d’audience encore plus impressionnante de 83,1 %. Ces bonnes performances confirment la position de la chaîne de télévision publique en France en tant que leader des grands événements internationaux.
La prochaine grande date est la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, prévue pour le 8 septembre au Stade de France, promettant également de grandes émotions et, potentiellement, d’excellents chiffres d’audience.
Thomas Jolly, mots du directeur artistique
« 15 % de la population mondiale est concernée par le handicap, qu’il soit moteur, mental, sensoriel, cognitif ou psychique. Dans le sillage que vont tracer les Jeux paralympiques, les épreuves sportives, les exploits des athlètes, se dessine la question essentielle de l’inclusivité.
Le message de cette cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques est de nous reconnaître dans nos différentes façons d’“être au monde”… mais aussi de nous reconnaître – nous connaître à nouveau. Ici par la mise en lumière des singularités propre aux situations de handicap. Mieux vivre ensemble, c’est commencer par la considération mutuelle : alors nous pouvons réparer, réconcilier, adapter et mieux avancer ensemble. »
« Le corps, les corps, – tous les corps –, sont donc au centre de cette cérémonie. Très tôt, j’ai souhaité que la danse soit au cœur du dispositif. Pour chorégraphier et mettre en scène cette cérémonie, j’ai fait appel à Alexander Ekman.
Dans son geste chorégraphique, il sait allier puissance et humour, clarté et théâtralité : son savoir-faire s’exprimant à la fois dans le déploiement de grands ensembles, mais aussi dans d’émouvants solos.
Son talent pour transcender les limites des corps et son approche narrative de la chorégraphie promettent des tableaux saisissants.
Bruno Delavenère a créé avec lui un écrin scénographique offrant de nouvelles perspectives à la place parisienne et magnifiant les corps, eux-mêmes sublimés par les costumes du jeune créateur Louis Gabriel Nouchi. Victor Le Masne à la musique et Thomas Dechandon à la lumière, compagnons des cérémonies précédentes, complètent cette équipe de grands talents. »
Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies, Paris 2024
Alexander Ekman, mots du chorégraphe et metteur en scène
« J’ai la conviction que pour qu’un divertissement soit le plus puissant possible, il doit nous faire passer d’un extrême à l’autre, nous transporter. Lorsque, au travers d’images et d’œuvres artistiques, nous créons la surprise et transmettons des messages importants, nous parvenons à ce que l’on appelle un “divertissement artistique”.
Lorsque je crée, j’essaie de travailler avec ce que j’ai sous les yeux. Cette fois-ci, j’ai littéralement retourné la question du handicap, j’ai décidé de regarder les aptitudes, ce que ces personnes étaient capables de faire. Un tout nouveau monde, avec un vocabulaire propre, s’est ouvert à moi. »
« Travailler avec des personnes en fauteuil, avec des béquilles et dans bien d’autres situations m’a amené à chorégraphier d’une manière différente, que je n’aurais pas pu envisager avec des personnes sans handicap. Faire évoluer ensemble, dans une même équipe, danseurs valides et en situation de handicap, a été un processus intéressant et instructif.
Une peinture ou un spectacle peut être vu et compris par un grand nombre de personnes. C’est pourquoi il est si intéressant de créer un spectacle d’une telle ampleur et pour le monde entier. Mon objectif est de créer un beau spectacle que les gens vont aimer, un spectacle qui rassemble et développe les liens entre humains. »
Alexander Ekman, metteur en scène et chorégraphe, cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, Paris 2024
Meilleurs moments de la cérémonie d’ouverture, JO paralympiques
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Photo en tête de l’article : Cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques 2024, place de la Concorde en scène, France – Directeur artistique Thomas Jolly et Alexander Ekman – capture écran TV, France 2 © CIO – France Télévisions – 28 aout 2024
Lieu
- Place de la Concorde
- Paris, France
Équipe du projet
Livres
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London 2012, Sustainable Design, Delivering a Games Legacy
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