Cérémonie d’ouverture, JO de Paris 2024 : la Seine en scène
La Seine en scène sous la pluie pour Paris 2024. La cérémonie d’ouverture des JO est sortie du stade pour aller en ville. 6 800 athlètes présents et 2 000 artistes ont réalisé une performance inoubliable, singulière et émouvante. Mais comment cette première française a-t-elle été réalisée, mise en scène et éclairée dans la capitale ? Dans cet article, je présente l’œuvre d’une équipe réunie par Thierry Reboul, directeur exécutif, autour de Thomas Jolly, directeur artistique.
- où la ville de Paris et son fleuve ont-ils été magnifiés ?
- quelle scénographie originale a été réalisée autour des athlètes ?
- quelles techniques d’éclairage ont été utilisées sur les ponts ?
Découvrez les créateurs et acteurs de cette Seine en scène.
Au sommaire
- Cérémonie d'ouverture des JO sur la Seine
- 12 tableaux de la cérémonie d'ouverture de Paris 2024
- Feu d’artifice bleu, blanc, rouge sur le pont d’Austerlitz
- Escalier de music-hall au bout de l’île Saint-Louis
- Façade dorée et scène de claquettes à l’Hôtel-Dieu
- Conciergerie et pont Neuf : révolution et amour
- Pont des arts : ballet de fontaines pyrotechniques
- Fraternité sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor
- La Marseillaise et sororité en 10 statues dorées
- Jardins à la française en jeux aquatiques colorés
- Podium de défilé de mode sur la passerelle Debilly
- Guirlandes, guinguettes et éclairage architectural
- Du feu ambré à la LED blanc froid sur la Seine
- Cheval mécanique qui galope sur l’eau de la Seine
- Scène en forme de Tour Eiffel au Trocadéro
- Show Laser depuis la Tour Eiffel : une première !
- Allumage de la vasque olympique au jardin des Tuileries
- L'Hymne à l'amour de Céline Dion
- Cérémonie d'ouverture : premiers secrets sur France 2
- Meilleurs moments TV de la cérémonie d'ouverture
- Meilleurs moments de la cérémonie de clôture des JO de Paris 2024
- Approfondir le sujet
- Commentaires
Cérémonie d’ouverture des JO sur la Seine
On l’a fait ! C’était le 26 juillet 2024 de 19h30 à 23h30. Pour la première fois dans l’histoire moderne, depuis Pierre de Coubertin, l’ouverture des Jeux Olympiques a eu lieu au cœur de la ville de Paris. 100 ans après les dernières compétitions internationales pour les Jeux de 1924. Cette date restera marquée dans l’histoire mondiale.
Tout a commencé à 19h30 sur France 2. France Télévisions, diffuseur officiel des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, a retransmis en direct l’événement. Il a été présenté par Daphné Bürki, Laurent Delahousse et Alexandre Boyon depuis le Trocadéro. La chaine française a retransmis la captation officielle du Comité international olympique – CIO. Plus exactement d’OBS – Olympic Broadcasting Services et le réalisateur TV britannique, Simon Staffurth. C’était sa quatrième cérémonie d’ouverture après celle de Rio, Tokyo, Pékin et PyeongChang. La pluie, presque continue, n’a pas facilité la prise de vue, mais l’émotion était bien là.
12 tableaux de la cérémonie d’ouverture de Paris 2024
Le directeur artistique, Thomas Jolly, a conçu une cérémonie d’ouverture de Paris 2024 en douze tableaux. Voici les titres qui se sont affichés à l’écran.
- Ça ira
- Enchanté
- Synchronicité
- Liberté
- Égalité
- Fraternité
- Sororité
- Sportivité
- Festivité
- Obscurité
- Solidarité
- Solennité
Feu d’artifice bleu, blanc, rouge sur le pont d’Austerlitz
Tout commence depuis le stade de France avec la flamme olympique. Une introduction humoristique est enregistrée avec Jamel Debbouze. Puis, le footballeur Zinédine Zidane ramène la lueur de la torche olympique vers la Seine. Elle arrive sur le fleuve porté par un enfant. C’est là que l’on découvre un petit bateau. Depuis le canal Saint-Martin, il navigue en direct alors sur la Seine.
Avec eux, un homme masqué de tissu blanc et noir. Une référence aux séries de jeux vidéo français Assassin’s Creed. Tel son homologue d’Ubisoft, dans l’action, l’aventure et l’infiltration, il va porter la flamme olympique jusqu’au Trocadéro. Marchant, courant et sautant d’un toit à l’autre de Paris, il accompagne la cérémonie, d’un lieu à l’autre, autour de la Seine.
Comme au théâtre, le pont d’Austerlitz est habillé d’une fresque peinte en trompe l’œil de la scénographe Emmanuelle Favre. Sur cette toile peinte, les compétitions des athlètes de la Grèce antique ornent ses dorures. La devise olympique « Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble » comme celle de la ville « Fluctuat Nec Mergitur » y figurent.
Ce premier tableau « ÇA IRA » célèbre les retrouvailles des Jeux olympiques avec Paris. Tandis qu’un écran de brouillard envahit la sous-face des arches du pont d’Austerlitz, un feu d’artifice de jour, bleu, blanc et rouge jaillit du tablier de l’ouvrage d’art. La cérémonie commence dans un nuage de fumée colorée au couleur du drapeau français. Il se disperse juste en aval jusqu’au viaduc du métro de Paris dans un magnifique panache qui annonce le prochain tableau « enchanté. »
Escalier de music-hall au bout de l’île Saint-Louis
La première délégation olympique arrive enfin. Comme d’habitude, c’est la Grèce qui débute la parade. Sur le bateau « Don Juan II, » deux groupes d’athlètes sont répartis sur le pont avant et la terrasse supérieure du navire. Le tableau « ENCHANTÉ » débute.
En arrière-plan, un ballet de jets d’eau chorégraphié par Crystal et Aquatique Show accueille chaque délégation. Au son d’un accordéoniste assis sur le pont d’Austerlitz, c’est le tour de l’équipe des réfugiés olympiques. Ensuite, les délégations olympiques sur plus de 80 bateaux parisiens. Par ordre alphabétique : Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Andorre, Aruba…
Tandis que retentissent les premières notes de la revue française, « Mon truc en plume » de Zizi Jeanmaire, un escalier doré apparait à l’image. En référence à ceux du Grand Palais, il accueille à sa gauche un faux candélabre avec une pancarte « Paris, » un pianiste, une contrebasse et un orchestre de cuivres.
Les danseurs équipés de plumes rose fuchsia entame la chorégraphie du cabaret. Et il dévoile Lady Gaga qui réinterprété le titre emblématique. Instant magique, où le music-hall accueille le monde dans la capitale.
Ce tableau se termine par un French cancan sur le quai bas d’Orléans. Les costumes, créés par Daphné Bürki spécialement pour la cérémonie, seront utilisés ensuite pour la revue du célèbre Moulin Rouge.
Suite du défilé des délégations en bateau : Bengladesh, Belize, Bermudes, Botswana, Cap-Vert, et Chine.
Façade dorée et scène de claquettes à l’Hôtel-Dieu
Le tableau « SYNCHRONICITÉ » a lieu ensuite sur l’Île de la Cité. Dans les échafaudages de la cathédrale Notre-Dame de Paris en rénovation suite à l’incendie, les danseurs suspendus à des filins entament une chorégraphie aérienne. Cette séquence enregistrée par beau temps est intégrée au spectacle.
Ensuite, la prise de vue rejoint le quai de Corse. La façade de l’Hôtel-Dieu est parée d’une vague dorée. Des lamelles suspendues oscillent au vent. Devant, des danseurs de claquettes dans une lame d’eau rythme la création musicale des cérémonies de Victor Le Masne.
En parallèle, les médailles des JO 2024 conçues par la Maison Chaumet sont coulées à la Monnaie de Paris. Une autre séquence pré-enregistrée du métal en fusion dans les ateliers de fabrication de l’institution.
Puis le point de vue prend la hauteur. Sur le toit de la tour d’angle de l’Hôtel de Ville de Paris, une mini scène dorée est installée. Le danseur Étoile du ballet de l’Opéra de Paris, Guillaume Diop, entame un pas de deux
Conciergerie et pont Neuf : révolution et amour
Au théâtre du Châtelet, l’homme masqué descend par les cintres. Il pénètre sur la scène ou a lieu la représentation des Misérables de Victor Hugo. D’un gros plan sur Marie-Antoinette décapitée, le zoom arrière révèle la façade de la Conciergerie. Le groupe de métal Gojira enflamme le tableau « LIBERTÉ. »
Avec des jeux de flamme depuis le quai de l’Horloge, qui symbolisent la révolution arrive le bateau de la ville de Paris. Il symbolise la liberté en marche. Puis des serpentins rouges jaillissent du quai haut.
Cette séquence se termine par des explosions de pétards et flammes de bengales rouges aux fenêtres du deuxième étage. La révolution a eu lieu. La liberté a triomphée.
Mon cœur balance. Sur un air de Carmen de Bizet, « L’amour est un oiseau rebelle » entonné par la chanteuse lyrique Marina Viotti, le pont Neuf s’anime. Sur des tiges, des danseurs virevoltent. Habillés de drapeaux aux couleurs vives, ils se balancent d’un côté à l’autre.
En parallèle sont diffusées des séquences tournées avec des comédiens. Dans la salle ovale du quadrilatère Richelieu BNF, elles font référence à des livres sur le thème de l’amour, comme « Les Amants magnifiques » de Molière et bien d’autres.
Pour terminer, dans le ciel de Paris, la patrouille de France dessine un immense cœur rouge au-dessus de l’île de la Cité.
Pont des arts : ballet de fontaines pyrotechniques
Sur le pont des arts a lieu le tableau « ÉGALITÉ. » Côté du musée du Louvre, la Garde républicaine entre en scène. L’homme masqué arrive avec la torche olympique. Il allume un tapis doré qui va jusqu’à l’entrée de la bibliothèque Mazarine. Un ballet de fontaines pyrotechniques dorées habille le monument. Soudain, entre l’Académie Française et l’Académie des Beaux-Arts, la chanteuse Aya Nakamura avance vers l’ouvrage d’art. Entre les époques et les cultures, académiques comme pop, l’égalité est, ici, synonyme de rencontre et d’échange. Une vraie passerelle entre deux générations et registres musicaux.
Au musée du Louvre, un étrange phénomène se passe. L’homme masqué découvre que les tableaux des maitres de la peinture ont perdu leurs personnages. Ils sont partis aux fenêtres donnant sur les quais de Seine pour voir le défilé des délégations olympiques qui reprend de plus belle : Comores, Congo, Corée du Sud, Côte d’Ivoire, Canada, Dominique, Émirats Arabes Unis, Equateur, Érythrée, Espagne, Estonie, Eswatini, Ethiopie…
Fraternité sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor
Toujours sous une pluie battante, le pianiste Alexandre Kantorow a joué « Jeux d’eau » de Ravel. Comme un signe du destin, débute ainsi le tableau « FRATERNITÉ. » C’était sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, sur la Seine, qui relie le jardin des Tuileries au musée d’Orsay.
Tandis qu’au Louvre, le célèbre tableau de la Joconde a été volé, la parade des nations sur la Seine se poursuit : Ghana, Grande-Bretagne, Grenade, Guam, Guatemala, Guinée, Guyana, Haïti, Hong Kong, Inde, Indonésie, Iran, Israël, Italie…
L’homme masqué avec la torche olympique pénètre dans le musée d’Orsay. Grâce à une machine à remonter le temps, il regarde les premiers films du cinéma des Frères Lumière. Tandis que le train arrive en gare, il transperce l’écran. Prenant alors le premier vol en montgolfière, il s’en va dans l’espace, croise le Petit Prince de Saint-Exupéry et la Station spatiale internationale ISS.
Mais dans l’eau du fleuve, un sous-marin arrive. Une séquence en film d’animation humoristique s’ouvre. Spécialement créée pour la circonstance avec les Mignons, c’est eux qui ont volé la Joconde… Mais suite à plusieurs gaffes, le navire prend l’eau et sombre. Le célèbre tableau reparait flottant sur les eaux de la Seine…
La Marseillaise et sororité en 10 statues dorées
« Attitude de solidarité féminine » d’après le Larousse. Le tableau « SORORITÉ » commence sur l’air de la Marseillaise. Drapée dans une robe aux couleurs du drapeau français, elle est chantée par la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel. Perchée au sommet de la verrière du Grand Palais, côté Seine, la pluie ajoute une touche d’émotion supplémentaire.
Tout près de l’Assemblée nationale, entre le pont de la Concorde et le pont Alexandre III, des piédestals sont implantés sur les bords du quai. Au fil de la musique de l’hymne national, des statues dorées sortent de terre. Elles mettent en lumière dix femmes de l’histoire de France qui ont été invisibilisées. Des anneaux dorés décrivent à l’écran en une phrase ces personnes d’excellence dans six langues : français, anglais, chinois, espagnol, indien et arabe.
- Olympe de Gouges(1748-1793) : femme de lettres et femme politique.
- Alice Milliat (1884-1957) : sportive de haut niveau.
- Gisèle Halimi (1927-2020) : avocate, militante et femme politique.
- Simone de Beauvoir (1908-1986) : philosophe et écrivaine.
- Paulette Nardal (1896-1985) intellectuelle, journaliste et écrivaine.
- Jeanne Barret (1740-1807) : exploratrice et botaniste.
- Louise Michel(1830-1905) : institutrice, écrivaine, militante anarchiste et féministe.
- Christine de Pizan(1364-1431) : femme de lettres.
- Alice Guy (1873-1968) : réalisatrice, scénariste et productrice de films.
- Simone Veil (1927-2017) : femme politique et magistrate.
Si l’espace parisien compte 260 statues d’hommes contre une quarantaine de femmes, ces 10 statues seront offertes à la Ville de Paris.
Jardins à la française en jeux aquatiques colorés
Reprenant les codes des jardins à la française, trois barges sont placées au centre du fleuve. Entre le pont des Invalides et le pont de l’Alma, le tableau « SPORTIVITÉ » met en valeur notamment les nouveaux sports olympiques, le breakdance et le skateboard, mais aussi le BMX. Entre ces pontons, des jeux d’eau sont éclairés en couleur.
En parallèle, la parade des délégations continue : Japon, Kazakhstan, Kosovo, Koweït, Luxembourg, Macédoine du Nord, Mali, Malte, Maroc, Îles Marshall, Maurice, Mauritanie, Monaco, Monténégro, Mozambique, Népal, Nicaragua, Niger, Nigéria…
Tandis que la nuit commence à tomber, au pied du pont d’Iéna, le rappeur Rim’K chante sur un sol en damier noir et blanc.
Podium de défilé de mode sur la passerelle Debilly
Voici le premier tableau au crépuscule du soir. « FESTIVITÉ » se tiens sur la passerelle Debilly. Elle relie le musée d’Art Moderne de Paris au musée du quai Branly – Jacques Chirac. Une immense table fait office de podium. Des danseurs sont assis de chaque côté. Au rythme des musiques comme « L’Aziza » de Daniel Balavoine, « Besoin d’amour » de France Gall, le défilé de mode démarre. Se déhanchent alors des membres de l’émission Drag Race France comme Piche, mais aussi l’ancien mannequin Farida Khelfa. Ils mettent en lumière la nouvelle génération de créateurs de costumes français : Alphonse Maitrepierre, Victor Weinsanto et Jeanne Friot.
Quand la lumière électrique joue tout son rôle. L’éclairagiste Thomas Dechandon est à l’œuvre. Des colonnes lumineuses diffusantes sont suspendues à l’arc supérieur du pont. Implantées en zig-zag, elles créent les limites de l’espace sur le ciel où la nuit tombe.
Sur les triangulations du plafond de la passerelle, des tubes luminescents plus petits sont installés. Tels des lignes discontinues, ils décrivent la volumétrie supérieure de l’ouvrage d’art.
Comme pour un podium de mode, des projecteurs LED éclairent, à espacement régulier, la scène de chaque côté. Ils sont fixés à une structure métallique suivant l’arche du pont métallique. De même, au pied du tablier du pont, des luminaires LED éclairent en contre-plongée les mannequins. La même trame de projecteurs qu’en partie supérieure sont installés au sol.
En même temps, le défilé des délégations olympiques se poursuit : Pakistan, Pays-Bas, Corée du Sud, Roumanie, Surinam, Syrie, Thaïlande, Ukraine, Uruguay, Venezuela, Vietnam, Zimbabwe.
La parade sur la Seine s’achève par les pays d’accueil des prochains Jeux olympiques : Australie, États-Unis et enfin la France. L’image des sportifs de Tahiti est retransmise depuis la plage de Teahupo’o.
Lors du passage du Paquebot avec la délégation française, la passerelle Debilly se pare de lumière bleue, blanc et rouge. Tel un chenillard de lumière, l’éclairage dynamique s’anime aux couleurs de la France.
Ensuite, une barge en aval de la passerelle Debilly devient un dance floor au sol-écran. Au son des musiques de la variété française, techno et électro, retour des tubes comme « Désenchantée » de Mylène Farmer ou « Louxor j’adore » de Philippe Katerine.
Guirlandes, guinguettes et éclairage architectural
Ne faisant pas partie des choix artistiques de la cérémonie d’ouverture proprement dit, le pont de l’Alma est pourtant mis en lumière. En effet, c’est le lieu du « package bridge 360. » En bref, l’offre d’hospitalité de Paris 2024 qui offre un panorama exceptionnel sur les monuments de Paris et l’événement. Dans une ambiance chic, une brasserie parisienne y est installée.
Le tablier de l’ouvrage d’art devient la terrasse grand format du lieu. L’inter-distance entre les candélabres du pont se pare de guirlandes décoratives comme une guinguette. De son côté, le tablier du pont est éclairé en contre-plongée de couleur ambre, depuis le tablier.
Du feu ambré à la LED blanc froid sur la Seine
Face à l’urgence climatique et la jeunesse qui s’inquiète, un peu de lumière dans ce tableau « OBSCURITÉ ». Sur « Imagine » de John Lennon, Juliette Armanet interprète la chanson avec Sofiane Pamart au piano. Ils sont placés sur une barge motorisée, positionnée sur la Seine devant le musée d’Orsay et proche de la passerelle Léopold-Sédar-Senghor. Très vite, le piano prend feu. De petites balises LED blanc froid marquent le sol de la barge. Quelques projecteurs blanc froid en contre-plongée révèlent aussi la silhouette des acteurs. Enfin, deux enseignes lumineuses blanc froid avec le mot « Imagine » sont implantées sur le garde-corps du jardin des Tuileries. Elle marque les perspectives tournantes du format de prise de vue.
Avec un autre bateau mobile, la caméra tourne autour de cette scène en continu. Elle donne à voir le paysage nocturne de Paris depuis la Seine. Les gouttes de pluie sur l’objectif ajoutent un trouble à cette chanson engagée, antimilitariste et anticapitaliste.
Cheval mécanique qui galope sur l’eau de la Seine
Pour le tableau « SOLIDARITÉ, » un cheval au galop sort de l’obscurité. Sa cavalière porte sur sa cape le drapeau olympique. Telle une mécanique de précision argentée, l’éclairage est réalisé par trois projecteurs LED blanc froid : un de face dans l’axe de la sculpture cinétique, deux en contre-plongée latérale légèrement à l’arrière du cheval.
Depuis le début des 6 km du parcours du spectacle sur la Seine, pour propager « l’esprit olympique, », il descend le fleuve jusqu’à la Tour Eiffel. Cette œuvre est une création de l’Atelier Blam basé à Nantes. Dirigé par Aurélien Meyer, il a passé plusieurs années à la compagnie La Machine à Nantes qui a créé le Grand Éléphant et le Carrousel des mondes marins dans cette ville.
Chaque fois que le cheval passe un pont, deux ailes de colombes s’allument sur la cime de l’ouvrage, courbe par courbe, comme une enseigne lumineuse. Un rappel symbolique du lâcher de colombes autrefois pratiqué aux JO. Il représente l’idéal de paix entre les nations pendant la Trêve olympique.
L’icône des Jeux de Paris 2024, le cheval métallique « Zeus », est exposé à l’Hôtel de Ville pendant les Jeux paralympiques. Cette exposition gratuite, fruit d’une collaboration avec Sanofi, affiche déjà complet !
Ce cheval métallique sera exposé au siège de Sanofi, partenaire de la cérémonie, à partir d’octobre 2024.
Scène en forme de Tour Eiffel au Trocadéro
Le tableau « SOLENNITÉ » commence en parallèle. Les 205 portes drapeaux des comités olympiques de la cérémonie d’ouverture des JO arrivent sur le pont d’Iéna. Ils se place de part et d’autre de la chaussée pour créer une haie d’honneur. Les candélabres rénovés par les concepteurs lumière de 8’18’’ sur l’ouvrage d’art, comme les anneaux olympiques des éclairagistes d’Ingélux et de l’ENTPE sont bien visibles à l’image.
Pour assurer les niveaux d’éclairement de la prise de vue TV, des mâts en poutre en treillis ont été ajoutés sur les trottoirs de l’ouvrage. Ils accueillent chacun deux projecteurs à LED blanc froid. Enfin, un vrai cheval avec un vrai cavalier arrive dans l’axe du pont depuis la Tour Eiffel avec le drapeau olympique. Les portes drapeaux le suivent au fur et à mesure de son avancement vers la scène du Trocadéro en forme de Tour Eiffel inversée.
Sur l’hymne olympique avec un chœur, vient le moment ou est hissé le drapeau olympique. C’est ensuite qu’a lieu la remise des lauriers olympiques.
Sous les applaudissements du public trempé, Tony Estanguet, fait le premier discours :
« C’est une immense responsabilité de faire vivre cet héritage, alors nous y avons mis tout notre cœur. Quand on aime les Jeux, d’abord, on ne se laisse pas impressionner par quelques gouttes de pluie.
Quand on aime les Jeux passionnément, on leur offre ce que l’on a de plus précieux, poursuit-il, On a l’audace de faire des choses qui n’avaient jamais été faites auparavant. Comme cette cérémonie d’ouverture en ville, la première de l’histoire des Jeux olympiques. »
Tony Estanguet, président, Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024
Il s’est ensuite adressé aux athlètes :
« Pendant les 16 prochains jours, vous serez la plus belle version de l’humanité. Vous nous rappellerez que les émotions du sport sont une langue universelle que l’on a tous en partage. ».
Tony Estanguet, président, Paris 2024
« Quel plus bel endroit que Paris, pour partager avec le monde entier cette magie des Jeux Olympiques.
Paris, Ville natale de notre fondateur, Pierre de Coubertin, à qui nous devons tout.
Paris, Ville lumière, où il a créé les Jeux olympiques modernes.
Paris, Ville de l’amour.
Merci, la France pour cet accueil magique. »
Thomas Bach, président, Comité international olympique, CIO
Enfin, le président de la République de la France, Emmanuel Macron, a déclaré ouvert les Jeux Olympiques de Paris 2024. Puis les athlètes et les juges ont prêté serment.
A pied, Zinédine Zidane fait son entrée. Il traverse la scène dans sa longueur sous les applaudissements du public. Comme une apparition au théâtre par une trappe, l’homme masqué apparait. Il remet au footballeur la torche olympique allumée.
Zidane se dirige alors vers la Tour Eiffel. Oh surprise inattendue, il transmet le relais au tennisman Raphael Nadal.
Show Laser depuis la Tour Eiffel : une première !
Après le relais de la flamme olympique, place au show Laser. L’espace aérien parisien est fermé pendant plus de 6 heures. C’est donc la première fois qu’un show Laser depuis la Tour Eiffel a lieu. D’abord, quelques projections ont lieu sur le monument qui passe ensuite en contre-jour bleu turquoise. Soudain, jaillissent 52 Laser blanc de 60 W depuis l’édifice. Les machines sont implantées par deux, du milieu du rez-de-chaussée au sommet de la tour.
Devant la Tour Eiffel, quatre groupes de quatre Laser tapissent le ciel ascensionnel. Un ultime Laser est placé au sol dans l’axe du monument.
Grâce à la pluie, la luminosité des faisceaux se reflétant sur les gouttes d’eau était bien plus visible que d’habitude.
Ainsi, l’éclairagiste Thomas Dechandon décrit le monument d’une manière jamais vu auparavant.
Il semble que ce soit l’entreprise belge, LSE – Laser System Europe -, et Patrick Awouters qui ont conçus l’installation. Il y aurait eu sur ce show :
- 24 Laser Piko.
- 4 Laser 120 W.
- 52 Laser 60 W sur la tour Eiffel.
- 12 Laser Phaenon.
- 2 Laser 600 W au sommet de la tour.
Cette chorégraphie impressionnante se termine le scintillement installé pour l’an 2000 de l’éclairagiste Pierre Bideau.
Allumage de la vasque olympique au jardin des Tuileries
Remonté de la Seine à bord d’un bateau avec une proue équipée d’une ligne lumineuse LED blanc froid. Quatre légendes du sport sont à bord :
- Raphael Nadal, tennisman, 14 victoires à Roland Garros et double champion olympique,
- Nadia Comaneci, gymnaste, quintuple championne olympique,
- Carl Lewis, athlète du siècle avec ses 9 titres olympiques en athlétisme,
- Serena Williams, joueuse de tennis la plus titrée en Grand Chelem.
Du pont du Carrousel à l’Arc de triomphe devant la pyramide de l’architecte Ieoh Ming Pei, au jusqu’au grand bassin du jardin des Tuileries, place au relais collectif de la flamme olympique avec plein de légendes du sport français et mondial.
Ultime relais et moment d’immense émotion, Marie-José Pérec, triple championne olympique du sport féminin français, et Teddy Riner, triple champion olympique et invaincu en combat pendant 10 ans, ont embrasé la vasque olympique.
- A lire aussi : Vasque olympique montgolfière de Paris 2024 en éclairage LED
L’Hymne à l’amour de Céline Dion
Céline Dion a marqué les esprits lors de son retour sur scène à Paris. Elle a clôturé la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024 avec panache. Interprétant « L’Hymne à l’amour » du premier étage de la Tour Eiffel, elle a rendu un vibrant hommage à Edith Piaf. Ce moment historique, célébrant deux icônes de la chanson et la ville de Paris, promet de rester dans les mémoires.
Selon Médiamétrie, les audiences de la cérémonie d’ouverture en France ont rassemblé plus de 23 millions de téléspectateurs, soit 83,1 % de part d’audience.
- NBC a attiré 28,6 millions de téléspectateurs aux États-Unis.
- ARD en Allemagne, 10,1 millions, du jamais-vu depuis plus de vingt ans.
Pour le quotidien espagnol Marca, « Paris a présenté la cérémonie d’inauguration la plus révolutionnaire qui ait jamais existé. »
La compétition peut maintenant commencer.
Place aux athlètes et au sport !
Cérémonie d’ouverture : premiers secrets sur France 2
Découvrez les coulisses de la préparation de cette grande cérémonie à travers le documentaire captivant de Manuel Herrero. Il a été diffusé en deux parties les mercredi 24 et jeudi 25 juillet sur France 2. Ne manquez pas cette plongée unique au cœur de l’équipe créative et organisatrice A voir en replay sur France TV jusqu’au 31 décembre 2024.
Comment parler à plus d’un milliard de téléspectateurs en même temps ? Pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, le metteur en scène Thomas Jolly collabore avec des figures prestigieuses telles que l’historien Patrick Boucheron, la scénariste Fanny Herrero, la romancière Leïla Slimani et l’auteur Damien Gabriac. Il promettait un événement mémorable et innovant.
Ce documentaire révèle les étapes clés de la préparation d’un événement mondial, tout en préservant ses secrets les plus précieux. Gros plan sur l’élaboration de ce spectacle grandiose, qui se veut porteur de valeurs universelles, mais aussi bourré d’une bonne dose d’humour qui déjoue les clichés. « Une cérémonie olympique, c’est revenir sur d’où on vient, où on est, où l’on va. », confiait Thomas Jolly pour expliciter sa démarche.
- Cérémonie d’ouverture : premiers secrets – partie 1
- Cérémonie d’ouverture : premiers secrets – partie 2
Meilleurs moments TV de la cérémonie d’ouverture
Meilleurs moments de la cérémonie de clôture des JO de Paris 2024
Approfondir le sujet
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Lieu
- La Seine
- Paris, France
Livres
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London 2012, Sustainable Design, Delivering a Games Legacy
L’ouvrage est un vaste regard sur la façon dont l'environnement a pénétré la pensée de tous les aspects des Jeux olympiques de Londres 2012. |
Guide des projets urbains Paris 2023
Retrouvez toutes les présentations détaillées du Forum des projets urbains 2023 dans le Guide des Projets Urbains Paris. |
J’ai adoré l’idée de la Seine en scène, c’était unique et spectaculaire. Les tableaux artistiques et les jeux de lumières étaient incroyables, surtout le feu d’artifice et le show laser depuis la Tour Eiffel.
@Sébastien En effet, c’était une première de faire un spectacle sur un fleuve au milieu de Paris. Ravi que le spectacle innovant vous ai plu !