Cinéma Alésia, agence ON au rythme des nouveaux média

Le cinéma Alésia présente toutes les difficultés :

• une façade média en zig-zag, comme un jeu de pliage,
• une transparence intérieur-extérieur pour l’éclairage naturel,
• des brise-soleil pour contrôler les apports solaires.

Ces principes de design sont proposés par l’architecte, Manuelle Gautrand, pendant le concours d’architecture. Avec brio, ils seront menés a bien avec l’agence de conception lumière ON jusqu’à la réalisation inaugurée l’an dernier en novembre.

Composition architecturale de la façade

25 mètres de large sur 21 mètres de haut. Sur 525 m2, la façade est composée selon une trame verticale en 14 rubans. Chaque trame est le support de plusieurs facettes. Elles sont tour à tour orientées vers le haut ou vers le bas. L’architecte Manuelle Gautrand résume sa modénature en ces termes.

« Dans la partie centrale, ces grands plissés sont vitrés, puis recouverts de barrettes de LED régulièrement disposées pour former une grande résille animée ».

Manuelle Gautrand, architecte

« Sur les bords de la façade, les grands plissés sont opaques et constitués d’un bardage métallique. Ils sont tantôt recouvert par la même ossature habillée de LED, soit simplement plié pour reproduire le rythme des LED ».

Manuelle Gautrand, architecte

« En partie basse et sur son dernier tronçon, chaque ruban se replie vers le haut pour former des surfaces presque horizontales : il s’agit de créer une grande marquise, en débord d’environ 3 mètres sur le trottoir ».

Manuelle Gautrand, architecte

C’est là qu’est intervenu l’agence de conception lumière ON pour développer le concept en faisabilité, puis gérer le flux du contenu média pour l’exploitant.

Variation des espacements des points lumineux

Le pitch est l’espacement des points lumineux sur un écran. Dans une média façade classique, il est en général constant et choisi en fonction de la distance de vision. Le concepteur lumière Vincent Thiesson et son chef de projet ont trouvé un bon compromis entre l’impératif publicitaire des films demandé par Pathé et conception lumière architecturale.

« le projet ne cherche pas à intégrer un écran rectangulaire, mais à diffuser une animation de manière poétique, voire presque artistique ».

Vincent Thiesson, concepteur lumière

« Si la densité de LED est importante au centre, elle s’allège au fur et à mesure vers les bords, l‘objectif est de rendre l’image (ou les images) plus légère et plus floutée au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre ».

Vincent Thiesson, concepteur lumière

« Les points de l’image sont espacés de 20 mm au centre à 80 mm sur les côtés, où ils sont volontairement supprimés : la limite entre habillage métallique et image s’estompe ».

Vincent Thiesson, concepteur lumière

Intensité lumineuse selon l’éclairage naturel

« L’intensité lumineuse s’adapte à l’éclairage naturel pour atteindre seulement 3 à 5% de la puissance installée dès la nuit tombée. De jour une image de niveaux de couleurs moyens consomme 58.1 kWh (rapportés sur une année complète non stop de fonctionnement) ».

Vincent Thiesson, concepteur lumière

Supports des barrettes LED

Devant un mur rideau en acier, au moment des études, il a bien fallu rendre la façade viable, notamment pour les 3730 barattes LED de support, soit un nombre de points lumineux équivalent à 229500 pixel. Tom Gray, ingénieur structure et fondateur du bureau d’études T/E/S/S/ présente.

« Les barrettes en forme de U qui contiennent les LEDs sont fixées à des cadres fabriqués avec des profils rectangulaires en acier. Pour permettre l’accès à l’arrière des LEDs (nettoyage des vitrages entre autre), un panneau sur deux glisse derrière les panneaux avoisinants. En conséquence, les LEDs sont situées dans deux plans qui sont organisés en bandes verticales, avec une bande légèrement en saillie par rapport à l’autre. Les panneaux coulissants roulent sur des rails”.

Vincent Thiesson, concepteur lumière

Scénario lumière en façade

Dans le scénario de la façade média, une scène de couleur rouge avec des accents blancs s’intercale entre les affiches ou les extraits vidéo des films proposés.

Cette séquence monochrome dure quelques 10 à 20 secondes et permet d’apaiser les visuels accrocheurs des posters tout en laissant le temps de contempler l’architecture. C’est comme un rendez-vous coloré. Comme il est répétitif, entre deux ou trois affiches, il offre un élément distinctif dans le front urbain.

La couleur rouge attirant immédiatement le regard. Plutôt qu’une média façade commerciale, le cinéma Alésia a choisi une façade artistique. Qu’il est bon de faire appel à un concepteur lumière !

Planches sur la média façade au DCE

Enjeux du projet d’architecture

Au programme : huit salles de cinéma avec un total de 1380 places, hall d’accueil, espace atrium et bureaux. En 2011, le groupe Gaumont Pathé décide de restructurer le bâtiment existant du cinéma Alésia. Ses objectifs sont :

• renouveler progressivement l’image du cinéma en ville,
• en faire un beau lieu culturel, animés de jour comme de nuit,
• un lieu flexible pour pouvoir accueillir une programmation variée,
• écrire une nouvelle page contemporaine et innovante de leur architecture.

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