Cours Julien à Marseille : bon pour la transition énergétique
Les bassins du Cours Julien datent de 1980. Aménagement conçu par l’architecte paysagiste Isabelle Linski, ils sont organisés de manière concentrique.
La nuit, des tubes fluorescents délimitent tant bien que mal l’espace entre l’eau et l’obscurité. Leurs réglages sont imparfaits.
Sans éclairage public, impossible de voir le lieu où l’on se trouve. Quelle évidence au combien parfois oubliée ! Pourtant ici, le quartier est éclairé de manière banale, presque anecdotique.
Pauvre ambiance, peut mieux faire !
In-situ, des boules transparentes équipées de lampes fluo-compactes encadrent l’escalier au début du parcours.
En avançant dans Promenade Nocturne, j’ai été d’abord surpris par les forts niveaux d’éclairement. Oui, Marseille est devenue une ville lumière. Mais là, c’est sur-éclairé. Vidéo surveillance oblige ?
Éclairage du Cours Julien
La place principale autour de laquelle gravitent les bars et restaurants du quartier est éclairée par des lanternes design en console sur façade.
Cependant, l’ambiance est fonctionnelle au possible : lampe au sodium haute pression orangé, à 9 mètres de haut, 250 W.
Trop de lumière tue l’atmosphère !
D’autres lanternes aux iodures métalliques éclairent aussi le sol et les frondaisons des arbres à 3,5 m, 150 W, blanc très froid. La lumière est directe, crue, presque éblouissante.
Seul élément intéressant en lumière architecturale, quelques façades aveugles du Cours Julien sont éclairées en bleu.
Environnement lumière et urbain
Des projecteurs à iodures 150 W céramiques sont équipés de filtre teinté dans la masse. Cela tranche avec l’environnement urbain.
Côté façade, notons que la maintenance des illuminations laisse à désirer. Plusieurs appareils sont en panne, faute à un changement de lampe mal planifié.
Les ruelles et la place accueillent des lanternes de style à verre diffusant, à tout crin.
Éclairage des ruelles piétonnes
Lumière au sodium haute pression, blanc orangé, 70 W, sans charme et inadaptée au street art sur les murs du quartier.
Je me suis posé la question :
- Pourquoi l’environnement de Promenade Nocturne de Marseille conçu pour Google est-il si lumineux en ligne ?
La raison est évidente en visitant les lieux. Sol clair, façade claire, toutes les surfaces prennent bien la lumière.
Bon pour la transition énergétique
En période de transition énergétique, des pratiques d’éclairagisme et de nouvelles technologies :
- Pourquoi tant d’éclairage sur le sol ?
- Pourquoi pas un éclairage à LED ?
- Pourquoi le street art disparaît la nuit ?
- Pourquoi pas des lumières plus scénographiques ?
Visitez le Parcours Nocturne en ligne, il est très bien fait. C’est une Promenade Sonore avec :
- un conteur,
- des bruitages urbains,
- un fond musical d’accompagnement, un peu soporifique,
- des photographies de street art du quartier,
- des musiciens, des artistes et un restaurateur en vidéo.
Cette visite libre est aussi visuelle. Pour le grand public, elle révèle des espaces insoupçonnés et montre la lumière urbaine de Marseille.
Au milieu de Promenade Nocturne, la lumière est totalement cinématographique. Un contre-jour dans la fumée. En s’approchant, un homme se tient au milieu de la rue. Bien pensé !
A quand une Promenade Lumière de Google sur le travail des concepteurs lumière, des plasticiens lumière ou des scénographes urbain ?
Plusieurs lieux pourraient être intéressants pour un prochain tournage Google à 360° :
- un quartier récent,
- un parc paysagé,
- une architecture contemporaine,
- un festival des lumières.
Votre point de vue nous intéresse sur ce parcours nocturne interactif, premier du genre. Merci de vos commentaires en bas de ce billet.
Lieu
- Cours Julien
- Marseille, France
Merci pour la ballade et la lecture critique de cette opération Google.
Au passage très beau lapsus calami , Vincent… Je pense qu’il s’agit plutôt d’une ballade sonore avec un conteur ….
🙂
Oui, c’est un beau lapsus ! J’ai terminé le billet au milieu de la nuit. Sans doute je pensais à quelle heure j’irai au lit 🙂
Je n’avais pas vu cet article, Vincent, il est vraiment pertinent je trouve. Il est à la fois critique et pédagogique. Les maîtres d’ouvrage publics qui veulent embellir leur ville nocturne devraient regarder cet exemple, cela pourrait les aider dans leur réflexion!
Bonne fin de semaine!
J’ai essayé d’employer un autre ton ! Donc, à partager avec les maîtres d’ouvrage publics.